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À Essaouira, le festival de l’”Unie Cité”, par Cyril Amar

À Essaouira, le festival de l’”Unie Cité”, par Cyril Amar

Cyril Amar - rédacteur en chef de MAG’HREB28 

Le Festival des Andalousies Atlantiques fait son grand retour à Essaouira du 27 au 30 octobre

Fini le virtuel, c’est en chair et en os que se retrouvent ce week-end des milliers de mélomanes venus du monde entier pour partager “le bonheur d’être ensemble”, slogan tactile de cette 18ème édition. 

Dans les rues étroites de la Médina (vieille ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, NDLR), l’hébreu et l’arabe se côtoient comme au temps où la ville bleue, jusqu’au début du 19eme siècle, abritait plus de juifs que de musulmans. Si les pierres tombales du cimetière juif d’Essaouira pouvaient parler, elles nous raconteraient l’histoire plurimillénaire des Juifs de Mogador…celle de l’illustre rabbin Haim Pinto ou de l’écrivain Edmond Amran El Maleh. 

Pendant 3 jours, la ville qui vit au rythme des marées vibrera aux sons des répertoires de la musique andalouse. 

Pour la soirée d’ouverture, dans un chapiteau bondé de 5000 places, la maîtresse de cérémonie marocaine souhaite dans un hébreu impeccable la bienvenue aux milliers de festivaliers israéliens qui ont fait le déplacement.

Au programme cette année, le grand Maestro Omar Metioui avec son orchestre “Rawafid » qui accueille le violoniste israélien Elad Levi et ses musiciens, icônes incontestées du “Matrouz”, broderie musicale qui fait alterner arabe et hébreu. L’édition 2022 remettra également à l’honneur le groupe légendaire des « Hapiyout », ces troubadours juifs du Tafilalet très attendus et dont le concert souiri en 2018 a été partagé sur les réseaux sociaux par des millions de mélomanes. 

Au rang des “baptèmes”, les interprètes israéliens Gusto et Mor Karbasi, nouvelle étoile du répertoire séfarade ou encore le Quartetoukan qui parcourt les scènes du monde pour chanter le dialogue israélo-palestinien. 

Autre spectacle inédit, le « Grand Ballet Flamenco de Andalucia » qui se produira pour la première fois au Maroc. 

Enfin, comme chaque année la grande diva Raymonde El Bidaouia (la mère de l’actrice israélienne Yaël Abecassis, NDLR) clôturera le festival sous le chapiteau du port. 

Trois jours de communion au-delà des remparts d’une ville qui autrefois exportait son pourpre et qui diffuse aujourd’hui sa culture de la diversité et son éducation à la tolérance. Cette impulsion, Essaouira la doit à celui que l’on surnomme ici le “Sage de Mogador”, le Conseiller royal André Azoulay. Avec son épouse Katia, ils ont redonné à leur ville natale son lustre d’antan en la dotant de redoutables “armes” de séduction massive : la musique et l’échange. Tous les matins, celui qui souffle à l’oreille de Mohamed VI, animera en personne des ateliers de réflexions autour de l’”Ecole d’Essaouira” et du “vivre ensemble”. La partition de toute une vie.

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