ÉLOGE DE LA TRADITION, par Jacques Hadida

 ÉLOGE DE LA TRADITION

 Se pourrait-il que petit à petit la tradition vienne remplacer la religion?

 Si je soulève cette question aujourd’hui, c’est parce que je me suis trouvé dans une situation où je devais décider d’un comportement qui d’un côté était religieux mais de l’autre plus sympathique, plutôt accommodant.

 Toute notre vie , nous avons vécu avec des traditions, celles-ci nous venant de nos parents et grands-parents. Nous n’avons jamais posé la question pourquoi? C’était tout à fait  normal.

 Or, de nos jours, les traditions se perdent. Je vais prendre un exemple très simple. Le sacrifice d’un coq pour le garçon et d’une poule pour la fille à la veille de Kippour. Ces petites bêtes étaient sensées nous séparer de nos fautes et nos péchés en mourant à notre place. C’est du moins comment on nous a expliqué ce processus.

 Tout ceci s’appelle les Kaparot , une sorte d’expiation, de rédemption, de pénitence, en d’autres mots, nous avons besoin d’être pardonnés. Il y a aussi le cas de Rosh Ha-Shana avec ses coutumes, qui font partie de la tradition,  la pomme, la grenade et le miel ainsi que les 7 légumes avec le couscous.

 Je serai tenté de croire que les traditions seraient la culture d’un peuple. Et pourquoi pas? Lorsqu’on réalise que celles-ci sont avec nous depuis des générations. Elles semblent être éternelles.

 Loin de là que nos parents nous enseignent ce que Montesquieu a déjà dit: « L’ignorance est la mère des traditions « Ils ne le connaissaient certainement pas.  Qu’à cela ne tienne.

 Même si cela paraît drôle, j’ai la tendance d’associer la tradition au progrès. Elle se doit de lui devoir la politesse. Je trouve que les deux surgissent du même mouvement. Quoique certaines traditions sont plutôt vieillottes sans trop d’explications quant à leur nature.

 Me voila à cet instant prêt et disposé à choisir l’une plutôt que l’aurore. J’avoue que j’ai beaucoup vécu avec ma religion. Celle-ci m’a peut-être fait  du bien mais à la longue, c’est répétitif . Le charme est parti ainsi que la nouveauté.

 J’essaie d’imaginer un combat entre ces deux sujets. Qui l’emportera? Et c’est à ce moment que je trouve une phrase d’Arno Klarsfeld qui m’a un peu boulversé car je me suis vu en elle: « A travers siècles et époques les Juifs ont conservé et maintenu leurs traditions sans s’assimiler, et cette non- assimilation était la preuve on seulement de leur foi religieuse, mais aussi de leur amour profond pour leur patrie perdue ».

 Enfin, pour finir quoi de mieux que la merveilleuse tradition qui ne disparaîtra jamais, que  d’allumer deux bougies  Vendredi  soir pour souhaiter la bienvenue au CHABAT.

 Jacques Hadida