COLCHIQUES DANS LES PRÈS FLEURISSENT... PAR THÉRÈSE ZRIHEN-DVIR
Colchiques dans les près fleurissent, fleurissent,
Colchiques dans les près, c’est la fin de l’été...
La feuille d'automne emportée par le vent,
En ronde monotone, tombe en tourbillonnant.
Châtaignes dans les bois se fendent, se fendent,
Châtaignes dans les bois se fendent sous les pas.
Nuages dans le ciel s'étirent, s'étirent,
Nuages dans le ciel s'étirent comme une aile.
Et ce chant dans mon cœur murmure, murmure,
Et ce chant dans mon cœur appelle le bonheur.
Oui, les vents d’automne sont déjà là.
On a chaud, on a froid, on transpire, on n’est plus bien dans sa peau.
Les matins sont glorieux et leur limpidité nous fait cligner les yeux.
Les feuilles des arbres jaunissent, rougissent avant d’échouer sur le sol et de craquer délicieusement sous nos pas.
Les arbres se dénudent doucement comme si leur habit vert a trop vieilli, s’est élimé et le temps est venu de s’en défaire.
Le gazon a déjà quelques plaques jaunes où les fourmis laborieuses s’aventurent hardiment pour ramener leur butin dans leurs trop nombreuses fourmilières alors que les abeilles plongent sans crainte dans les milles plis des glaïeuls alignées tout au long du mur de notre école.
L’automne est là me dis-je en observant les oiseaux dans leurs nids, se démenant pour le grand départ... Leurs petits ont déjà appris à voler et ils s’élancent aussi loin que possible dans les cieux suivant les sillions majestueux de leurs parents.
L’enfant au coin de la rue, traîne son cartable qu’il vient de remplir avec ses nouveaux livres, ses crayons de couleurs, son ardoise, et ses bâtons de craie...
Il a hâte de quitter les jeux du quartier pour devenir grand...
Si seulement il savait que ce temps-là, que ces aventures, ces mystères, ne reviendront plus. Il y aura nul doute d’autres étés, d’autres vacances, mais celles qu’il vient de quitter ne leur ressembleront jamais.
Le soleil se couche plus tôt, et la nuit est déjà plus longue... mais au milieu de notre quiétude, de notre sommeil, on entend des voix, notamment celle du voisin, incitant notre père et nos frères à se lever...
« Simon, Mardoché, Rafael, levez-vous, c’est l’heure des Slihots...
Les slihots, ces prières de demande de pardon que les hommes adressent à leur Créateur et surtout à leurs Semblables...
Oui, ils sont tous fauté, nous avons tous fauté, d’une façon ou d’une autre... Nous avons commis des petits larcins, ou des grands, et le moment est venu, comme chaque année, de pénétrer en soi pour humblement demander pardon...
Un pardon qui nous restitue notre dimension réelle, éphémère et humaine : celle de l’homme avec ses faiblesses et ses grandeurs... avec ses abîmes et sa joie de pouvoir en émerger.
Car bientôt, l’Eternel s’emparera de notre page dans Son Grand Livre de la vie, et nous jugera.
Les Slihots sont surtout, une demande de compassion, d’indulgence, face à notre humilité et à nos regrets... et à notre sincérité.
Alors, prions tous, mettons-y nos cœurs. Nous renaîtrons de ces prières encore plus forts, encore plus grands, et surtout aussi légers que ces feuilles d’automne qui tourbillonnent autour de nous.
Commentaires
Publier un nouveau commentaire