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Dalila Mosbah, grande liberté et grosse cylindrée

Dalila Mosbah, grande liberté et grosse cylindrée

 

 

 

Dalila Mosbah n’est pas une femme comme les autres. Motarde depuis l’adolescence, elle a créé il y a une dizaine de jours Miss Moto Maroc, le premier moto-club féminin en Afrique et dans le monde arabe.

Avec Dalila Mosbah, les minutes s’effritent sans même que l’on s’en aperçoive. Cette femme,une mordue de moto et de grands espaces, a le dynamisme contagieux. Pas besoin d’être devin pour comprendre que sa joie de vivre, elle la puise de ses nombreuses expéditions au grand air. L’amour de la moto, Dalila Mosbah le traîne depuis l’adolescence. « A l’époque, j’avais une Solex », se souvient-elle avec nostalgie. Dès lors, son destin est tout tracé. Elle avalera les kilomètres sans ne jamais être rassasiée. Un mariage et trois grossesses plus tard, et pour le bonheur de cette dame, la fièvre s’est transmise de mère en fils. Et son mari n’a pas dérogé à la règle. « J’ai trois enfants, tous des motards ! Et mon conjoint est également un passionné », se réjouit-elle. Aux Etats-Unis, où elle rend régulièrement visite à l’un de ses fils qui y étudie, elle roule avec des associations américaines qui organisent des virées. En juin dernier, elle décide de faire cavalier seul. Ou presque. C’est en famille qu’elle parcourt la célèbre route 66, raid qui durera douze jours. De New York à Los Angeles, avec l’envie dans le moteur, et la passion dans le cœur.
C’est d’ailleurs lors d’un voyage aux Etats-Unis, que cette ancienne employée de la Royal Air Maroc (RAM), a conforté son envie de parcourir les routes sur un deux roues. «Je voyais de nombreuses Américaines, seules ou en groupe, qui roulaient sur de grosses cylindrées. Certaines avaient 60 ans et plus », se rappelle Dalila Mosbah.

Elle se demande alors « pourquoi pas moi? Et surtout, pourquoi pas nous ? » Derrière le « nous » se cachent les femmes marocaines, et les femmes arabes en général. C’est pour les encourager à mettre le pied à l’étrier, qu’elle crée, avec quatre autres motardes, le moto-club féminin « Miss Moto Maroc ». Premier du genre en Afrique et dans le monde arabe.« Il s’agira d’organiser des sorties, mais aussi des activités entre femmes qui possèdent des motos mais ne trouvent pas l’occasion d’en pratiquer régulièrement et en groupe », nous détaille Dalila Mosbah. Lorsque nous lui faisons remarquer que la route laisse peu de place aux motos, elle réplique. « S’il est vrai que les routes marocaines ont mauvaises réputations, les femmes ne doivent pas pour autant laisser la crainte s’emparer d’elles».

Aucune raison d’avoir peur

« De nombreuses femmes prétendent avoir peur de la moto. Je leur dis qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur ! », affirme celle qui a déjà organisé six courses féminines de moto au Maroc, dont la dernière a regroupé 600 participantes. « Je les encourage à passer leur permis moto. C’est moins compliqué qu’il n’y paraît ! ».
Aujourd’hui, à l’exception de l’ovni marrakchi où les femmes en motos font partie du paysage, rares sont les Marocaines qui enfourchent une cylindrée le matin pour se rendre sur leur lieu de travail.
D’autres villes devraient prochainement voir leurs femmes faire vrombir les moteurs. â—†

Selma T. Bennani

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