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HOMMAGE A SIDNEY CHOURAQUI

HOMMAGE A SIDNEY CHOURAQUI : DES COMBATS DE LA FRANCE LIBRE À LA FONDATION DU MÉMORIAL DU CAMP DES MILLES

 

Communiqué de la Fondation du Camp des Milles 

" Je n'ai pas donné ma vie mais j'ai pu combattre pour les valeurs humanistes qui m'étaient vitales : le refus de la haine de l’autre, de l’antisémitisme et de tous les racismes, poisons mortels pour la démocratie et la cohésion sociale" Sidney Chouraqui.

Sidney Chouraqui nous a quittés il y a quelques jours laissant un vide immense, mais aussi une exceptionnelle philosophie de la vie, forte et discrète.

Né le 13 octobre 1914 en Algérie, Sidney Chouraqui est confronté très tôt et continûment à l’antisémitisme. Il devient avocat à Casablanca puis il est mobilisé en 1939.

Refusant la capitulation, il crée dès 1940 un groupe de résistants juifs au Maroc. Victime du Statut des Juifs de Vichy, il est radié du Barreau. Volontaire pour le front de Tunisie, il s’échappe du camp pour Juifs de Bedeau et rejoindre en Libye le Général Leclerc et la France Libre du Général de Gaulle.

Lorsqu’il fait partie du petit nombre de Juifs autorisés à réintégrer le Barreau ( numerus clausus raciste), il refuse clairement : “ pas de justice dans l’injustice ” écrit-il au bâtonnier.

Puis il participe à la création de la 2e DB, à ses combats en Normandie, à la libération de Paris et de Strasbourg, mais aussi du camp de Landsberg, kommando de Dachau. Il occupe enfin le “Nid d’aigle “d’Hitler à Berchtesgaden le 8 mai 1945, jour de la Victoire.

Il est titulaire de nombreuses décorations à titre militaire ainsi que de la Légion d’Honneur.  (Voir sa biographie complète)

Sidney Chouraqui a risqué sa vie, à la fois par patriotisme, pour la libération de la France, et par humanisme, pour la défense des « droits de l’homme » odieusement piétinés, pour les idéaux de 1789, pour les chères « Liberté-Égalité- Fraternité » escamotées par Vichy, et tout autant peut-être pour la Dignité et la Justice.

Après la guerre, il reprend son métier d’avocat à Casablanca où il fait une brillante carrière et forme de nombreux avocats marocains dont plusieurs devinrent ministres. Rapatrié en 1966, il rejoint le barreau d’Aix-en-Provence.

 Il y est l’un des fondateurs de la LICRA et du Centre Culturel juif, animateur de l’Amitié judéo chrétienne et du Comite de coordination inter religieux pour Israël menacé de disparition en 1967.

A partir de 1982, il est l’un des principaux initiateurs, du projet de Mémorial au Camp des Milles.

Tout au long des trente années de lutte nécessaire à l’aboutissement de ce grand projet, ils furent accompagnés ou rejoints par d’autres anciens, et par des représentants de la génération suivante. Avec leur soutien précieux, celle-ci a pris leur relais au sein de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation, en charge du Site-Mémorial. Lors de l’inauguration en 2012 du Site-mémorial, – Sidney Chouraqui a alors 98 ans- il déclare « Ce lieu maintenant préservé, nous le savons dans de bonnes mains. Il appartient à nos enfants, à vos enfants et à leurs enfants...

Qu’il apporte aux jeunes générations, des connaissances, des repères leur permettant à leur tour de combattre les intolérances qui peuvent gâcher les si belles richesses et potentialités de notre monde.

Ce combat n’est jamais définitivement gagné, pensais-je déjà à la fin de la guerre devant les injustices qui minent la société. Mais l’essentiel est que le combat pour la dignité humaine ne soit jamais perdu non plus, tant que des hommes et des femmes ne laissent pas faire l’inacceptable. » (voir texte en attaché)

Homme de conviction, Sidney Chouraqui espérait que le Mémorial apporte aux visiteurs, aux jeunes visiteurs en particulier, des connaissances et des éléments de réflexion leur permettant à leur tour de défendre la démocratie contre tout ce qui pourrait la détruire.

Aujourd’hui, la Fondation salue celui qui fut un exemple de droiture, un sage, un humaniste, un combattant.

Elle lui sera toujours reconnaissante de son action contre l’oubli et l’ignorance.

Car Sidney Chouraqui a agi avec un même élan, un même objectif durant sa longue vie : résister à la dictature à l’époque, résister depuis contre l’oubli qui permet les tragiques recommencements. Une de ses récentes tribunes dans le Monde résistait et alertait encore pour que la mémoire éclaire le présent face au retour des extrémismes identitaires et de leur cortège d’atteintes aux libertés, de racismes et d’antisémitisme et face à leur potentiel de haines et de violence. 

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