Iran : Qui s’y frotte s’y pique - David Bensoussan
Nombreux ont été les khoméniphiles qui ont espéré un meilleur avenir pour l’Iran et pour les relations de ce pays avec les autres nations du monde.
En vain.
Analystes, apologistes et propagandistes rebutés
Récemment, l’apologiste en chef que fut Robert Malley qui fit la promotion de l’accord des 5+1 a été viré du Département d’État américain et est devenu objet d’opprobre dans les médias iraniens.
Robert McFarlane qui fut le conseiller à la sécurité du président Reagan et le lieutenant-colonel Oliver North finirent âprement leur carrière en raison de leurs relations « discrètes »avec le régime iranien dans l’affaire Iran-Contra.
Le secrétaire au Trésor britannique Lord Lamont tenta de changer l’image de l’Iran et l’ancien secrétaire du parti travailliste Jeremy Corbin travailla pour la télévision islamique 13 ans durant. Tous deux se virent reprocher leur connivence avec les intérêts iraniens. Jack Straw qui fut ministre [BD1] des Affaires étrangères sous Tony Blair évita de justesse d’être pris en otage alors qu’il était l’invité du président iranien Rouhani.
Éric Rouleau, grand expert français du Moyen-Orient et des pays arabes, prédit que l’Iran deviendrait modéré. Il fut lui-même déclaré persona non grata en Iran.
Le diplomate français Guy Georgy prôna un rapprochement avec la mullacratie et fut témoin de l’attaque de l’ambassade française par des étudiants en 1982 ; il fut lui-même otage pour un temps.
Proche du président Chirac, Philippe Pons fut conseiller pour le régime iranien. Il s’en revint Gros-Jean comme devant et sa carrière en pâtit.
La diplomatie de la terreur
La propagation de la terreur a été une politique volontaire du régime iranien au cours des années. La plupart du temps, l’Iran a fait intervenir des proxys d’autres nationalités ou de citoyens à double nationalité. La majorité des complots ont été endigués. Néanmoins, Israël a transmis à l’Iran des photos prises à Téhéran même, des personnes qui dirigent ces attaques.
En juin 2023, un autre attentat contre des citoyens israéliens fut endigué à Chypre, un autre à Athènes.
En juillet 2022, un attentat terroriste contre l’ambassade israélienne a été jugulé en Azerbaïdjan. Un autre a visé un parlementaire pro-israélien qui s’en tira blessé. La même année, des attentats contre des touristes israéliens en Turquie ont été déjoués in extremis.
27 attaques terroristes en Israël ont eu lieu en un an sous l’impulsion des Iraniens. La majorité d’entre elles ont été déjouées. Les responsables israéliens ont signifié qu’elles ne resteraient pas sans réponse.
Le conseiller à la sécurité John Bolton et le secrétaire d’État Mike Pompeo furent ciblés par l’Iran aux États-Unis. Un attentat contre l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux États-Unis a été déjoué en 2011. Il en a été de même d’autres attentats dirigés contre les nombreux exilés iraniens de par le monde.
Un attentat à la bombe a fait s’effondrer le bâtiment de l’Association mutuelle israélite argentine à Buenos Aires en 1994.
Le chef du MI6 britannique a déclaré que l’an passé, 15 tentatives terroristes iraniennes ont été contrecarrées.
Lorsque des terroristes sont arrêtés en Occident, les Iraniens monnayent leur échange contre la libération de citoyens arrêtés arbitrairement. L’arrestation du responsable de la planification d’un attentat à Paris en 2018 a été immédiatement suivie de celle d’un citoyen belge en Iran. D’autres rançons de ce type ont eu lieu avec les États-Unis (6 milliards d’argent débloqués en échange de la libération de cinq otages en 2023) et la Suède. Des pays d’Afrique orientale n’ont pas osé donner suite aux agissements iraniens sur leur territoire.
Ce chantage diplomatique iranien s’est avéré être payant.
La brebis galeuse d’Asie
L’Iran a vendu des drones à la Russie qui les a utilisés dans sa guerre avec l’Ukraine et s’est fait promettre en retour des avions de combat russes sine die. L’admission au groupement élargi du BRICS en Afrique du Sud a été l’occasion aux participants tiraillés par des intérêts divergents de se regarder en chiens de faïence sans proposer d’action ou d’alternative. Bien que l’Iran espère former une nouvelle alliance avec la Russie et la Chine pour amoindrir l’effet des sanctions internationales, la vérité est beaucoup moins prosaïque.
La carte de la nouvelle route de la soie chinoise (One Belt, One Road Initiative) publiée l’an passé a complètement contourné l’Iran. Le Turkménistan a décidé de transférer son pétrole de l’Asie centrale à l’Europe via la mer Caspienne, l’Azerbaïdjan et la Turquie, mettant ainsi fin au projet de transfert à l’Europe via l’Iran et la Turquie.
Ce fut autour de l’Inde de promouvoir son projet de voie maritime à l’Europe en passant par la baie de Bombay, l’Arabie, la Jordanie et Israël.
La République islamique en est rendue à vendre son pétrole au rabais sur le marché « gris », à faire affaire avec le Venezuela et la Corée du Nord et, via le Hezbollah, établir des liens avec le crime organisé impliqué dans le trafic de la drogue en Amérique du Sud.
Un État en dépérissement
Au plan interne, près de 500 personnes ont été tuées et 20 000 personnes ont été arrêtées suite aux manifestations qui ont suivi la mort de Masha Amini, accusée par la police de la pudeur d’avoir montré trop de cheveux qui dépassaient de son voile. L’exode des jeunes professionnels qui émigrent en masse en Occident vient s’ajouter à celui des populations touchées par la mauvaise gestion des ressources hydrauliques, d’autant plus que la crise de la sécheresse a atteint des sommets jamais connus. Certaines régions sont devenues inhabitables, la température y ayant atteint 66 degrés Celsius.
Le pouvoir quasi illimité des Gardiens de la Révolution iraniens, la répression interne qui ne relâche pas, la vocation panchiite des dirigeants iraniens et l’obsession anti-occidentale et anti-israélienne plongent l’Iran dans la régression.
Il sera très difficile pour ce pays d’établir un minimum de crédibilité sur le plan international.
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