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J'ai visité l'exposition "Juifs du Maroc (1934-1937)" au MahJ ! Et vous ?

J'ai visité l'exposition "Juifs du Maroc (1934-1937)" au MahJ ! Et vous ?

 
 
 
 

Depuis le mardi 30 juin 2020, le Musée d'art et d'histoire du Judaïsme présente sa nouvelle exposition intitulée "Juifs du Maroc (1934-1937)". Hier, je suis allée la visiter ! Et vous ? 

C'est dans la galerie du MahJ que quelques-unes des 1 800 photographies de Jean Besancenot sont exposées. Chacune d'elle montre de magnifiques parures, bijoux et vêtements traditionnels des communautés juives du Sud du Maroc.

Cette exposition dévoile ainsi tout un pan des traditions vestimentaires juives marocaines rurales.  

Très attentif à retranscrire les us et coutumes des Juifs de ces régions, Jean Besancenot prenait des notes sur les types de tenues, les occasions lors desquelles elles étaient portées, et relevait les noms de ses vêtements et bijoux dans leur langue originale, c'est à dire en arabe. 

 

Le travail de photographe, mais aussi de peintre, de Jean Besancenot est remarquable.

Cette exposition prend également sens grâce au témoignage de Hannah Assouline, fille du rabbin Messaoud Assouline, que l'on retrouve sur certaines photos.

C'est l'histoire derrière l'image qui touche particulièrement le spectateur de ces photographies.

Difficile de rester insensible à l'étonnante découverte par Hannah Assouline des photographies représentant son père, prises par Jean Besancenot dans la région du Tafilalet, dans le sud du Maroc. 

Sur une des photos, Messaoud Assouline, jeune garçon de 13 ans, pose à côté de Sarah Abehassera, la fille du renommé rabbin Israël Abehassera, dit Baba Salé. Tous les deux portent les traditionnels costumes de mariés. Messaoud Assouline était élève à la yeshiva de Baba Salé à Erfoud. 

Une magnifique gouache de Messaoud Assouline est également exposée.

En l'observant, je ne peux m'empêcher de repenser au témoignage d'Hannah Assouline et à l'anecdote racontée avec beaucoup d'humour et de tendresse, qui explique l'absence de chaussures aux pieds de son père. Son récit apporte beaucoup à cette exposition. 

Prises il y a un peu moins d'un siècle, ces photographies témoignent d'un autre temps du judaïsme marocain, plus ancien, plus rural, plus artisanal, que nous connaissons peu. D'origine marocaine, c'est toujours un plaisir pour moi d'en apprendre davantage sur l'histoire des communautés juives du Maroc.

Quelques mots du MahJ sur l'exposition :

Réalisées pendant la période du protectorat français, ses images reflètent une grande proximité avec ses modèles, lui permettant de mêler enjeux esthétiques et exigence scientifique. Son œuvre documente de manière irremplaçable la culture juive rurale du Maroc, et en particulier les costumes et les parures féminines, dont le répertoire est parfois commun avec celui des femmes musulmanes.

 

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