Jonathan Pollard libre de quitter les États-Unis
Après 30 ans de prison et cinq ans de liberté conditionnelle, Jonathan Pollard a désormais la possibilité de quitter le territoire américain. L'ancien analyste de la marine américaine avait été arrêté en 1985 pour espionnage au profit de l'Etat hébreu.
L'ancien espion juif américain Jonathan Pollard, au coeur d'un bras de fer entre Washington et Israël, a fini de purger sa peine vendredi et est désormais libre de quitter les États-Unis, selon le ministère américain de la Justice.
Cet ancien analyste de la marine américaine avait été arrêté en 1985 pour espionnage au profit de l'Etat hébreu.
En pleine guerre froide, l'affaire avait suscité une crise aiguë entre les deux pays, qui s'était résorbée après la promesse d'Israël de mettre un terme à toutes ses activités d'espionnage sur le sol américain.
Jonathan Pollard, qui avait plaidé coupable, avait été condamné en 1987 à la rétention à perpétuité. Après 30 ans en prison, il avait été libéré sur parole en novembre 2015 avec obligation de porter un bracelet électronique, de respecter un couvre-feu et interdiction de quitter le territoire américain pendant cinq ans supplémentaires.
À l'issue de cette période, la Commission des probations, une agence du ministère de la Justice, aurait pu prolonger la situation. Dans un communiqué, elle a expliqué avoir examiné son dossier et « jugé que rien n'indiquait qu'il risquait de violer la loi ». Elle a alors « ordonné de lever les conditions imposées à sa libération ».
M. Pollard, qui a désormais 66 ans, a régulièrement exprimé son souhait d'aller s'installer en Israël, dont il a obtenu la nationalité en 1995 et où il est vu comme un héros national par une partie de la population.
« Nous sommes ravis que notre client soit enfin libéré de toute restriction, et nous espérons le voir bientôt en Israël », ont commenté dans un communiqué ses avocats, Eliot Lauer et Jacques Semmelman.
Ils n'ont pas confirmé s'il comptait quitter prochainement New York où il vit depuis 2015. Il est, selon eux, d'abord « heureux d'être enfin capable d'aider son épouse », en lutte contre un cancer agressif.
Son dossier a longtemps constitué une épine dans les relations entre Washington et Israël. Le gouvernement israélien a régulièrement demandé aux autorités américains qu'il puisse rejoindre Israël, sans succès jusque-là.
De hauts responsables du Pentagone ou de la CIA n'ont jamais pardonné à l'espion la masse d'informations classées secret-défense livrées contre de l'argent, et en pleine guerre froide, à l'allié stratégique israélien des États-Unis.
Il aurait aidé Israël à bombarder en 1985 le quartier général de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), alors exilée en Tunisie, et à assassiner le numéro deux de l'OLP, Abou Jihad, à Tunis en 1988.
Mais les deux alliés, qui coopèrent étroitement en matière de renseignement, étaient désireux de tourner la page.
Interrogée lors d'un point-presse sur une possible intervention du président Donald Trump dans le dossier, la porte-parole de la Maison Blanche Kayleigh McEnany avait assuré ne pas en avoir été informée.
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