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Juifs en terre d’Islam : la fin des préjugés

Juifs en terre d’Islam : la fin des préjugés

 

 

 

Ci-dessous une vidéo de présentation de l’ouvrage et une vidéo d’une conférence de Georges Bensoussan sur son livre.

 
 

 

Georges Bensoussan, historien du Mémorial de la Shoah, présente son dernier opus « Juifs en pays arabe, Le grand déracinement 1850-1975 » (Editions Tallandier – 2012), désormais référence incontestable en matière de l’Histoire des Juifs d’Orient. Un à un, il démonte les mythes occidentaux.

Tout d’abord, petit retour sur la note liminaire et l’avant-propos qu’il faut « lire attentivement » pour saisir la méthodologie « totale » de l’auteur (histoire, sociologie, économie, anthropologie, ethnologie). Méthodologie qui lui permet de retrouver, tel un archéologue, cette « cité engloutie », ces « Juifs oubliés » et « orphelins du temps ».

C’est Avner Lahav, qui vient de traduire en hébreu un des ouvrages de Bensoussan, qui introduit la conférence. L’occasion d’expliquer la longueur de Juifs en pays arabe (900 pages) : « Il fallait prendre le temps, le souffle, de raconter cela dans sa totalité ». « On pourrait envisager une version abrégée de 300 pages sur la fin du judaïsme en Orient, après la guerre », concède Bensoussan.

« En moins d’une génération, des centaines de milliers de Juifs installés depuis 2 000 ans ont été déracinés ». Si l’on remonte si loin, c’est parce que la présence juive au Maghreb date de l’Antiquité, c’est-à-dire de la chute du 1er Temple, ainsi que de la fin de la révolte de Bar Kochba en 131 après J.-C., donc bien avant l’arrivée des Arabes. Au Moyen-Age, la majorité des Juifs vivaient en terre d’Islam. Ce n’est qu’aux 15e et 16e siècles que le centre de gravité bascule vers la chrétienté.

S’intéressant tout particulièrement aux Juifs du Maroc dont il est originaire, l’auteur déplore qu’« en 25 ans, cette communauté ait disparu, et ce, sans génocide ». Une « disparition d’un monde millénaire », qu’il raconte en deux grandes parties : l’effritement lent de la tradition 1850-1914, et le délitement d’un monde 1914-1975…

Pourquoi nommer votre ouvrage « Juifs en pays arabe », et non pas « Juifs arabes » ?

Parce que le nationalisme arabe au 20e siècle les a exclus de leur arabité. C’est un nationalisme exclusif, basé sur l’exclusion des non-Arabes, et aujourd’hui des non- Musulmans. Les Juifs, qui ne sont pas des Arabes de sang, sont exclus de fait, alors qu’ils sont de culture arabe. Ils sont progressivement mis à la porte. Ce ne sont pas eux qui ont décidé de divorcer, c’est le monde arabe qui les a poussés dehors.

D’un million à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils ne sont aujourd’hui que 5 000.

Vous démontez le mythe de l’âge d’or entre Juifs et Arabes. Mais d’un autre côté, vous dites : « Il n’y a pas d’antisémitisme éternel dans le monde arabe ». Pourtant, on constate, à vous lire, un antisémitisme profond, réel, égal à celui qui prévalait en Europe à l’époque d’Herzl...

Il y a eu des pogromes en Europe, à la fin du 19e siècle, et au 20e avant la Shoah, qui n’ont pas d’équivalent dans les pays arabes.

Il y a, en Europe, une littérature antijuive, une diabolisation du Juif. Aujourd’hui : le Juif, dans le monde musulman, on le déteste, on le méprise, mais il tient une place secondaire, alors que dans le monde chrétien, il occupe une place primordiale... Lire l’intégralité.

Commander le livre auprès de la librairie du Mémorial de la Shoah.

Vous pouvez aussi voir ou revoir la conférence donnée par Georges Bensoussan au Cercle Bernard Lazare sur le site Akadem, en cliquant ICI.

Propos recueillis par Joseph Strich, interview de Georges Bensoussan publiée dans le Jérusalem Post le 12 avril 2014

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