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Korsia répond aux Algériens : «Je ne renierai jamais ma proximité avec Israël»

Korsia répond aux Algériens : «Je ne renierai jamais ma proximité avec Israël»
 

Par Nabil D. – Le grand rabbin de France s’est exprimé sur l’annulation de son voyage en Algérie pour, officiellement, des raisons de santé, ce dernier ayant été testé positif au Covid-19. «J’ai fait le test parce qu’il fallait le faire dans le protocole du voyage [en Algérie] et je ne pensais même pas être positif parce que je ne souffre d’aucun symptôme ; en fin de compte, je me rends compte que je le suis, il faut me plier aux règles habituelles», a-t-il affirmé au micro de Radio J. «Ce que j’ai pu mesurer, c’est extraordinaire, c’est l’attente autour de ce voyage, c’est-à-dire le nombre de messages que j’ai reçus de personnes qui me disaient qu’elles aimeraient elles aussi se recueillir sur les tombes de nos ancêtres, voir ou revoir l’Algérie», a ajouté Haïm Korsia.

«Moi, ce qui m’importait surtout, c’était le déplacement au cimetière de Saint-Eugène [Bologhine, ndlr] à Alger, parce que le consistoire […] a toujours cette responsabilité sur les cimetières [juifs] en Algérie, cela relève de notre responsabilité», a-t-il poursuivi, en expliquant qu’une personne proche de l’institution qu’il dirige va «régulièrement» en Algérie où elle «travaille sur le respect des tombes, leur entretien et le regroupement». «Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de gens qui rêveraient de pouvoir aller sur les tombes des ancêtres, c’est quelque chose qu’il faudra faire donc, je ne peux y aller maintenant, mais j’espère y aller un jour ou l’autre pour pouvoir ouvrir cette possibilité», a souhaité le rabbin sur les ondes de la radio communautaire juive qui émet à partir de Paris.

Haïm Korsia a démenti que son retrait de la liste des personnes qui devaient accompagner Emmanuel Macron ait été exigé par les autorités algériennes. «Il n’y a eu aucune pression, le président [Macron] m’a invité, j’ai reçu mon invitation alors que les uns et les autres ont dit ce qu’ils ont voulu dire ; l’Algérie m’a donné mon visa, il n’y avait aucun problème, c’est juste qu’il faut respecter les règles [sanitaires] qu’on s’impose tous en société», a-t-il assuré. «Sur le principe, cela a révélé qu’il y a une demande et qu’il n’y a pas de raison que ceux qui sont originaires de Tunisie et du Maroc puissent se recueillir sur la tombe de leurs parents et que ceux d’Algérie ne puissent pas le faire», a-t-il renchéri.

Interrogé sur les réactions hostiles que la nouvelle de sa venue en Algérie a suscitées sur les réseaux sociaux, le responsable religieux français a répondu que «quand la haine vient des uns et des autres plutôt que la volonté de rapprochement, il y a des résultats concrets dans l’histoire du monde». Et d’assumer sans hésitation son soutien au régime de Tel-Aviv : «Jamais je ne renierai la proximité que nous avons tous et que nous revendiquons en Israël.» «Honnêtement, ces critiques ne me gênaient pas parce que ce n’était pas la position de l’Algérie qui m’a donné un visa, donc elle accepte que je vienne ; mieux, elle demande que je vienne», a-t-il insisté, en considérant que «traiter Israël d’apartheid est une insulte au bon sens».

«Que des gens ne soient pas heureux de ce que je vis et je fais pour Israël, c’est leur affaire. Mais l’idée, c’est quand même qu’il y a un lien à reconstruire avec l’Algérie. Je vous le redis, je vois la tendresse que certains ont pour ce pays qu’ils n’ont pas connu ; moi, je n’ai pas connu l’Algérie, je n’y suis pas né, je connais ce pays par ce qu’on m’en a raconté, c’est quand même quelque chose d’émouvant de pouvoir y aller», a-t-il souligné, en rappelant l’épisode Enrico Macias qui avait reçu l’autorisation de fouler le sol algérien sous Bouteflika avant qu’une campagne acharnée, conduite par l’ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, eût remis en cause le voyage qu’il n’a pas pu effectuer à ce jour.

«Je pense à Enrico Macias qui a été ciblé par les mêmes violences et les mêmes haines, empêché d’y aller. Je trouve qu’il y aurait une belle cohésion avec l’histoire qu’Enrico Macias puisse un jour aller à Constantine et que je puisse l’y accompagner, c’est quelque chose qui reste à accomplir», a-t-il conclu.

N. D.

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