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LA BIBLE, SOURCE ET TORRENT

LA BIBLE, SOURCE ET TORRENT

 

 

 

A notre époque il existe différentes approches quant à l’importance de l’étude biblique. Pourtant accomplir le commandement qui nous invite à l’étude du texte de la Torah, qui nous demande d’être à l’écoute du Verbe créateur continue d’être essentielle. Il se dévoile en nous au travers les multiformes de la Révélation divine, c’est là le fondement de l’école du Judaïsme.

Il ne faut surtout pas réduire l’étude à des dimensions seulement pratiques, à un culte uniquement dogmatique. Il est nécessaire d’appréhender l’ensemble des matières de la connaissance et ne point se suffire des débats et autres questions restés sans réponses entre «Rava et Abayé». Les grands érudits et sages d’Israël, à travers toutes les générations, restèrent très compétents dans leur approche des profondeurs de la Bible qui, rappelons le, demeure la Source première et unique à laquelle tout les autres textes peuvent et doivent se référer.

Dans les générations passées, beaucoup parmi les Grands d’Israël appelèrent les fidèles à consacrer du temps aux 24 Livres scripturaires (la Bible). Ces écrits faisaient intégralement partie de leur programme d’étude, ils leur permettaient une rencontre sans ambigüité avec les croyances, les idées et le mouvement perpétuel de l’homme. Parmi les maitres restés célèbres rappelons Maïmonide, Judah Halevi, Nahmanide, Rashba, etc… Aujourd’hui particulièrement, en ce temps de renaissance nationale, la Torah, qui se fait jour, déborde bien au delà des quatre coudées de la législation «individuelle» où certains voudraient la maintenir. Il est grand temps de lui redonner ses vrais titres de noblesse, de lui redorer son blason et ce grâce à un enseignement, une étude rétablissant notre sainte Torah en lieu et place qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

Depuis un peu plus de soixante ans, l’Histoire de la nation d’Israël vit des transformations intenses, le Judaïsme se retrouve pour la première fois confronté à des questions relevant directement de cette nouvelle-ancienne dimension nationale: l’armée, le social, l’économie, le politique et bien sur le «religieux». C’est ainsi que la Torah commence enfin à se révéler et faire entendre le Projet de l’Idéal divin donné à un peuple et seulement un peuple et rien d’autre. L’ensemble de l’étude et de l’enseignement doit aborder toutes les matières de l’être Hébreu, la pensée, l’éthique, la morale, les idées, les croyances et bien sur le Livre Source: le Tanach’ (Bible). La force des écrits n’accepte plus de se laisser réduire aux carcans étroits du culte et de la dévotion, bien au contraire elle aspire avec eux à gravir les hauteurs du Projet divin et permettre à la nation d’Israël d’illuminer une Humanité en attente. Ce ne sont point quelques élucubrations mais bien l’essentiel du sujet d’étude! En témoignent les milliers de personnes qui désirent et aspirent à l’étude Biblique sans pour autant contester l’immense apport de l’étude Talmudique au patrimoine d’Israël, il s’agit dans notre cas d’un vouloir plus enrichi par un apprentissage de cette incomparable trilogie du Peuple, de la Terre et de la Torah.

Le Tanach’ au travers tous ses textes rassasie notre faim et repait notre soif. Renseignons-nous sur l’écriture créative, la diligence et les nombreuses réalisations dans les études sur la foi et la pensée d’Israël de nos jours. Voici des preuves ineffables, le nouvel énoncé de l’étendue de la Torah au sein des yeshivots «prépa» au service militaire, post militaire pour les hautes études talmudiques, la liste n’étant pas exhaustive pour ce courant si novateur qu’est le sionisme religieux. Ces milliers de lieux d’étude sont le fer de lance contemporain d’une conjugaison entre les leçons d’hier et l’espérance de nos lendemains, offrant au présent le fruit de cette rencontre. Nous devons poursuivre l’étude traditionnelle mais aux senteurs de la Torah d’Eretz Israël, en espérant voir un jour se réaliser ce que nos maitres du Talmud nous avaient concocté. Lorsque s’écrivaient les pages de la Guemara on remarquait aisément leur propriété, elles se partageaient entre les débats législatifs d’une part et la vision du monde Juif et de son destin d’autre part. Les divergences comme les références, tout prenait sa source aux textes bibliques qui dès l’origine nous enseignaient la part des choses de ce monde: oui la Loi servirait le «faire» et l’Histoire la «pensée» mais jamais au grand jamais croire qu’il serait possible de vivre aux dépens de l’un ou de l’autre. Bien sur, nul ne penserait agir sans réfléchir de même que nul ne concevrait une pensée sans même la réaliser.

Pourtant, l’espoir de cette harmonie conjugale ne nous désespère point mais bien au contraire nous encourage à relever les défis que la Torah nous présente aujourd’hui dans ce face a face avec notre renaissance nationale. Nous ne pouvons plus guère nous suffire uniquement de sages, de maitres et d’élèves cloitrés entre les murailles d’un savoir mais bien de géants, vivant et vibrant à l’unisson d’un peuple éperdu, armé de l’ensemble des outils spirituels trouvés dans la Torah.

En effet, l’importance primordiale de l’étude biblique reste l’attention absolue portée aux questions de notre génération.

La plupart des domaines de la vie publique demeurèrent durant les centaines d’années de notre dispersion comme un «amour platonique», une émotion aux effets enchainés. L’étude érudite se consacra comme nous l’avons rappelé autour des lois de survivance juive face à un environnement étranger et peu empathique. Les aspects constitutionnels du peuple et de la nation d’Israël, leur vécu sur la Terre promise et souveraine n’étaient pas pertinents, en conséquence de quoi ces sujets ne furent jamais traités. Preuve évidente est le nombre de lignes consacrées, par notre maitre le Rambam et par lui seul, aux lois concernant les rois et leurs guerres, face aux nombreux chapitres sur les lois de cuisson le jour du Shabbat, l’absence d’études cohérentes et capables de légiférer sur ces sujets, l’absence d’une véritable confrontation avec le monde moderne et ainsi de suite.

N’oublions surtout pas que les grands Prophètes d’Israël ont attribué un poids énorme aux problèmes de moralité et de foi, à l’ordre social et à l’image du royaume d’Israël, tous cela témoigne ô combien le seul mode de pratique religieuse ne peut supporter le fardeau de toutes ces questions essentielles. Elles relèvent d’une appréciation et d’une appréhension juste de l’Identité nationale, celles-ci ne pouvant se construire autrement que par une étude approfondie, sérieuse et globale des textes bibliques.

Le mouvement orthodoxe n’est pas exempt de défauts, l’un des principaux et non le moindre est en général son retard avec les rendez vous de l’Histoire (Divine), la responsabilité en reviendrait, dit-on dans les milieux bien informés, à une préoccupation exacerbée du culte et une surdité chronique à la Parole divine s’exprimant du sein des Textes Bibliques. Le leadership spirituel de notre génération doit se présenter et s’employer au savoir de l’étendue des connaissances et des fondements de la foi avec maitrise et constance, sortir de la «ghettoïsation» spirituelle. Sinon il sera dans l’impossibilité de répondre aux interrogations nouvelles du public, incapable d’orienter le cœur de la population vers le sens réel de la Torah et de ses commandements. L’étude Biblique: Torah, Prophètes et Hagiographes, doit devenir le lot quotidien de notre existence si cette dernière vit et vibre réellement à la recherche de cet Hébreu qui se cache dans le Juif que nous sommes encore. Seule cette étude constante et réfléchie fera de nous un peuple consistant et plus conscient de son Destin, de par les moyens et les contenus que le Texte nous offrira sans retenue aucune.

Par Rony Akrich

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