La Tsniout et ses regles
Tsniout
La tsniout (hébreu : ×¦× ×™×¢×•×ª tzeniout, tznious ou tznies) est un domaine de pensée et de loi juive , traitant au sens large de la modestie et de la pudeur et, au sens plus restreint, des rapports sociaux et sexuels entre hommes et femmes. Le terme est fréquemment utilisé en ce qui concerne les règles de tenue vestimentaire des femmes.
Peu respectée dans les courants juifs progressistes, elle est très importante pour le judaïsme orthodoxe.
Une controverse entre docteurs du Talmud, qui se poursuit entre autorités rabbiniques médiévales, porte sur la définition exacte de la « découverte de la nudité » : s'il s'agit de voir la nudité, les limites de la tsniout s'étendent à tout acte de proximité, même sans rapport sexuel (par exemple : embrasser, étreindre), et les enfreindre revient à transgresser la Torah, ce qui constitue une faute extrêmement sévère, passible de mort ou de retranchement (C'est l'opinion d'une partie des Sages (cf. T.B. Chabbat 13a), suivis par Moïse Maïmonide (Sefer Hamitzvot leRambam, prescription négative n° 353)) [9] , alors que s'il s'agit d'une expression pour désigner l'acte sexuel (C'est l'opinion de Rabbi Pedat (ibid) et de Moïse Nahmanide (Hassagot HaRamban lèSefer Hamitzvot, prescription négative n° 353)) [10] , l'extension de ces limites à d'autres actes de proximité est d'origine rabbinique et, bien qu'interdite, leur enfreinte n'est pas aussi sévèrement punissable.
D'autre part, Deutéronome 23:10 est souvent cité à l'appui de mises en gardes strictes contre les pensées impudiques. Il est interdit de regarder une femme, voire ses habits ou des actes d'accouplement, même entre animaux [11] (T.B. Avoda Zara 20a). Le Talmud appuie à plusieurs reprises sur le caractère gravissime des « mauvaises pensées » (impudiques), soulignant en creux la nécessité de s'en prémunir [12] (T.B. Baba Batra 164b) ; une baraïta (enseignement oral non consigné dans la Mishna) rapporte qu'une mekhitsa (barrière physique) fut instaurée (peut-être pour la première fois) lors de la Sim'hat Bet HaShoëva (cérémonie de la libation d'eau) parce que les hommes ne pouvaient pas se tenir (littéralement, « agissaient avec légèreté de tête »), malgré la solennité de cette occasion [13] (T.B. Soucca 51b).
Cette sévérité contre les pensées pécheresses et la puissance de l'instinct érotique (moins puissant chez la femme, au demeurant) a été érigée en norme, et guide l'attitude de nombreux décisionnaires et codificateurs des époques ultérieures. Elle a en revanche été abandonnée par les courants non-orthodoxes, qui la jugent désuète et inadaptée aux mœurs actuelles.
Différences entre hommes et femmes
Bien que tout Juif soit censé observer les règles de tsniout, les règles diffèrent entre hommes et femmes.
La femme est, contrairement à l'homme, sujette aux menstrues et écoulements sanguins après la naissance. Par ailleurs, son image et son rôle dans les sociétés antique et médiévale (la femme étant considérée comme une séductrice, voire une tentatrice [14] ((he) Avraham Grossman, Hassidot oumordot - Nashim yehoudiot beeyropa bimei habeinaïm (Pieuses et rebelles - les femmes juives en Europe médiévale), Centre Zalman Shazar, Jérusalem 2003, pp. 34-43, ISBN 965-227-167-5), dangereuse [15] (Sifrei Devarim 52 ; Rabbenou Yona, commentaire sur Pirke Avot1:5), etc.) jouent un rôle non-négligeable dans la formulation de certains principes talmudiques [16] (T.B. Yevamot 65b) et halakhiques [17] (Maïmonide, Mishneh Torah, Nashim, Hilkhot Ishout13:14).
L'homme est, quant à lui, souvent décrit comme un être incapable de maîtriser ou faire face à ses pulsions. La femme s'astreindrait donc à des règles de tsniout plus exigeantes afin d'aiderl'homme à ne pas faillir.
Règles de la Tsniout
La Tsniout veut que chaque membre du corps que les femmes ont l'habitude de couvrir doit rester couvert. Il ne s'agit pas ici de permettre à une femme de découvrir certaines parties que les autres femmes indécentes dévoilent vu qu'a part cette définition très large, les sages nous ont donné des règles détaillées. Ainsi une femme n'aura pas le droit de découvrir ses jambes à partir du genou vers le haut, et ses bras à partir du coude vers le haut, ou encore de porter un habit tellement décolleté que l'on peut voir les os inférieurs du cou(clavicules et manubrium). Il lui sera de même interdit de faire ressortir des parties de son corps (ne pas mettre des habits moulants), ou de vêtir des habits attirant (cause de couleurs ou autres). Il sera permis de porter des sandales dans un endroit où la population est accoutumée de voir des femmes en sandales. Une femme mariée est contrainte de couvrir ses cheveux en public. Même le parfumage excessif est interdit.
Permissions
La femme a par contre le droit de découvrir ces parties du corps devant son mari, même afin de lui faire comprendre qu'elle attend leur prochaine rencontre sous la couette, bien que l'homme n'ait pas le droit de regarder avec fixation l’organe intime de sa femme (à plus forte raison le toucher, l’embrasser ou le lécher). Il est évidemment aussi permis de découvrir ces parties du corps devant d'autres femmes ou devant un médecin.
Tsniout de l'homme
L'homme est comme dit plus haut lui aussi contraint à la pudeur bien qu'avec beaucoup plus de modération, chose due aussi au fait que le penchant sexuel de la femme serait bien moins prenant que celui de l'homme, à tel point qu'il est permis à une femme de voir un homme nu ; chose interdite dans l’autre sens. L'homme n'aura donc pas le droit, selon la loi explicite, de découvrir ses organes génitaux ainsi que (selon certains avis) le haut de son corps sauf en cas de force majeure (changer de vêtements, se doucher ou se baigner) (Choulkhan 'Arou'h, Ora'h 'Haïm, 2, 1 et Michna beroura). Cependant, le Choulkhan 'Arou'h précise que se déshabiller ou s'habiller pour se coucher ou se lever (si l'on dort nu) devra se faire sous le drap. Certaines personnes particulièrement dévotes évitent même de découvrir leurs épaules ou toute autre partie du corps que l'homme n'a pas l'habitude de montrer.
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