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Le poète syrien Adonis : Une révolution au sein de l’islam s’impose pour changer ses perceptions culturelles ancestrales

Le poète syrien Adonis : Une révolution au sein de l’islam s’impose pour changer ses perceptions culturelles ancestrales

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MEMRI TV

Dans une interview accordée à la chaîne télévisée France 24, le 15 avril 2018, le poète syrien Ali Ahmad Said Esber, plus connu sous son nom de plume « Adonis », a déclaré que la religion devrait être une expérience privée des individus, et que « si nous ne séparons pas la religion et l’Etat… nous resterons enfermés dans un cercle vicieux ».

Adonis a prôné l’égalité pour les femmes et l’établissement d’une société démocratique laïque, régie par l’Etat de droit et non par des considérations tribales ou communautaires. Avertissant que, suite au Printemps arabe, la tendance est au « retour de la culture de l’impérialisme islamique », il a demandé : « Pourquoi les musulmans n’entament-ils pas une lecture nouvelle et révolutionnaire du Coran ? » Et d’ajouter : « Une révolution au sein de l’islam s’impose, afin de changer sa perception initiale, qui domine depuis 1 500 ans. » Extraits :

Ali Ahmad Said Esber : La culture islamique s’est établie sur trois fondements. Le premier est l’idée que la prophétie islamique est la prophétie finale, qui ne peut être suivie par aucune autre. Le deuxième fondement est que les faits livrés par cette prophétie sont les faits définitifs. Le troisième fondement est que le monde est divisé entre musulmans et infidèles. […]

Ce serait compréhensible si cela ne concernait que des individus. Mais les autorités politiques l’ont interprété comme se rapportant à la société dans son ensemble. […]

Je crois que désormais, la religion devrait constituer – comme c’est le cas dans le monde entier – une expérience privée n’engageant que l’individu croyant. Nous devons respecter et défendre cette expérience privée, mais un individu est en droit de ne pas croire comme il est en droit de croire.

Journaliste : Comment pouvons-nous changer…

Ali Ahmad Said Esber : La religion est la foi d’un individu, et non de la société dans son ensemble. […]

La seconde question est celle de la libération des femmes. Dans les sociétés arabes, les femmes ne jouissent d’aucune présence. Les femmes devraient être indépendantes et libres, et elles devraient avoir la maîtrise de leur vie et de leur destin. Notre société est paralysée. La moitié de la société n’existe pas. Nous devons établir une société laïque et démocratique, régie par l’Etat de droit, totalement détachée de toutes les structures tribales et communautaires. […]

Journaliste : Qu’est-ce qui a changé en la matière ces dernières années, suite au Printemps arabe ?

Ali Ahmad Said Esber : Rien, malheureusement. Au contraire, la tendance générale est au retour de la culture de l’impérialisme islamique… Jusqu’à présent – et le Printemps arabe en est la meilleure preuve… les armées qui combattent au nom du Printemps arabe sont impérialistes. Pour elles, l’autre, qu’elles perçoivent comme un non-musulman, se doit de payer la capitation de jizya

Journaliste : C’est une généralisation. Des forces démocratiques ont pris part à ce mouvement…

Ali Ahmad Said Esber : Bien. Espérons que cela continuera. Nous voulons voir le monde entier s’opposer à ces forces [islamistes]. […]

Si nous ne séparons pas la religion et l’Etat, il ne peut y avoir de changement. Nous resterons enfermés dans un cercle vicieux. Pourquoi les musulmans n’entament-ils pas une lecture nouvelle et révolutionnaire du Coran ? Nous avons besoin d’une révolution au sein de l’islam, pour changer sa perception initiale, qui domine depuis 1 500 ans. Mais nous ne pouvons effectuer de changement fondamental sans modifier nos perceptions culturelles ancestrales.

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