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Les crêpes Suzette de la Chandeleur

 

Les crêpes Suzette de la Chandeleur

 

 

 

 

Si l’on s’en tient au très sûr article rédigé par Nicolas Senèze, chef adjoint du service religion de La Croix, dans le dictionnaire interreligieux des grandes fêtes juives, chrétiennes et musulmanes  (1), la Chandeleur est héritée de la tradition juive, voulant que la femme, quarante et un jours après son accouchement, se rende au Temple afin qu’un sacrifice marque le temps de sa purification. 

C’est à cette occasion que le vieillard Siméon, rencontrant Joseph et Marie, prit l’enfant Jésus dans ses bras, reconnaissant en lui « la lumière pour éclairer les nations païennes ». Célébrée à Rome dès le VIIe  siècle, cette fête de la Rencontre ou de la Purification de la Vierge, est devenue celle de la Présentation au Seigneur, au détour des années 1700.

Le terme « chandeleur », lui, provient des processions, cierges en main, organisées à l’occasion de cette fête dans l’Allemagne du Moyen Âge. Quant aux crêpes, elles correspondraient aux « oublies », ces galettes distribuées dans la Rome païenne lors des Lupercales.

LA PRINCESSE SUZETTE DE CARIGNAN

Nicolas Senèze reste muet sur les crêpes « Suzette ». Il est vrai que leur histoire, toute profane, n’a rien à voir avec la Chandeleur, sinon le plaisir de les manger. Leur origine est incertaine.Pour certains, elles datent du XVIIe , inventées pour la princesse Suzette de Carignan par le cuisinier Jean Reboux qui en consigna aussitôt la formule dans son ouvrage Le Parfait Confiturier

 Pour d’autres, elles sont dues à un certain Joseph, propriétaire du Marivaux, à Paris, qui honora, ainsi, en 1897, la grande actrice Suzanne Reichenberg… L’une des versions les plus fréquentes est celle de Henri Charpentier, cuisinier français qui fit fortune aux États-Unis. 

LE GESTE DU PRINCE DE GALLES

Dans ses Mémoires, il n’a pas craint de s’attribuer la paternité des crêpes Suzette : un jour de janvier 1896, impressionné par le prince de Galles, futur Édouard VII, qu’il servait au Café de Paris, à Monte-Carlo, il renversa un alcool sur des crêpes qui flambèrent aussitôt ; retrouvant son aplomb, il affirma qu’il s’agissait d’une nouvelle recette baptisée sans délai du prénom de la belle accompagnatrice de l’altesse…

L’ennui, c’est que la plupart des recettes de la crêpe Suzette ignorent le flambage. De celle mise au point, en 1903, par le « roi des cuisiniers », le grand Escoffier, dans son Guide culinaire, à celle proposée aujourd’hui, par l’équipe d’enseignants de l’Encyclopédie des desserts.

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