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Les grands rabbins d’Israël quittent leurs postes sans successeurs pour les remplacer

Les grands rabbins d’Israël quittent leurs postes sans successeurs pour les remplacer

 

Des rabbins intérimaires assureront leurs fonctions, le ministère des Affaires religieuses n'ayant pas fixé de date d'élection pour remplacer David Lau et Yitzhak Yosef

Par Ben Sales

JTA – Les deux grands rabbins d’Israël ont quitté leurs postes cette semaine, les laissant officiellement vacants pour la première fois depuis plus d’un siècle et aucune date n’a encore été fixée par le gouvernement pour l’élection de leurs successeurs.

Deux rabbins ont assumé l’intérim, mais on ignore encore qui seront les prochains grands rabbins ashkénazes et séfarades, et quand ils seront nommés. Les deux rabbins sortants, l’ashkénaze David Lau et le séfarade Yitzhak Yosef, ont été élus en 2013 pour un mandat de 10 ans par une assemblée d’environ 150 personnes.

Les Grands rabbins président la vaste bureaucratie du Grand Rabbinat israélien, contrôlé par les ultra-orthodoxes, lequel administre les questions d’état-civil en Israël, notamment les mariages, les funérailles et les conversions. Les grands rabbins ont peu de pouvoir sur les opérations quotidiennes du Grand Rabbinat, qui est dirigé par un conseil, mais ils exercent traditionnellement une influence considérable sur le discours religieux public d’Israël.

« À l’heure où je vous parle, le mandat des Grands rabbins touche à sa fin », a publié lundi sur X Michael Malkieli, le ministre des Affaires religieuses d’Israël. « Ce mandat a été riche en défis complexes, au cours desquels ils ont dirigé les citoyens d’Israël avec bravoure et courage ».

Malkieli n’a toutefois pas annoncé de date pour des nouvelles élections dans sa publication. En raison d’un conflit de calendrier et de préoccupations concernant la composition du corps électoral, son ministère a reporté à plusieurs reprises un scrutin qui aurait dû se tenir l’année dernière.

Initialement, ces élections devaient avoir lieu en même temps que les élections locales en Israël. La date a été à nouveau reportée en raison de deux arrêts de la Cour suprême d’Israël : Lau et Yosef sont tous deux issus de dynasties rabbiniques et la Cour a jugé que, comme ils ont tous deux des frères qui se sont présentés aux élections, ils ne pouvaient pas participer au choix des membres de l’organe chargé de voter pour leurs successeurs. Le second arrêt leur demande de « considérer » la nomination d’un plus grand nombre de femmes au sein de l’organe de vote.

Aujourd’hui, de nombreuses requêtes adressées à la Cour suprême lui demandent d’ordonner au gouvernement de programmer immédiatement des élections qui, selon la loi, auraient déjà dû avoir lieu. L’un des requérants est Itim, une organisation qui aide les Israéliens à naviguer à travers la bureaucratie du rabbinat et qui milite pour une meilleure gouvernance au sein de l’institution.

« Le Grand Rabbinat a actuellement du pouvoir et devrait être transparent », a expliqué le rabbin Seth Farber, fondateur d’Itim, à la Jewish Telegraphic Agency, « il enfreint aujourd’hui la loi en n’organisant pas d’élections ».

Utilisant un mot yiddish signifiant « folie », il a ajouté vouloir « mettre fin à ces meshigass une fois pour toutes. Si le nouveau rabbinat n’est pas prêt à travailler avec nous, nous veillerons à limiter ses pouvoirs ».

Il y a eu par le passé des tentatives de remaniement du Grand Rabbinat par le biais d’élections. Lors du dernier scrutin, en 2013, un candidat réformiste, le rabbin sioniste religieux David Stav, avait mené une campagne très médiatisée, mais avait échoué. Cette année, les proches de Lau et Yosef, dont les pères étaient également grands rabbins, espèrent que les postes resteront dans leurs familles.

Le Grand rabbinat est fréquemment critiqué par les juifs israéliens, tant par les Juifs laïcs qui n’apprécient pas ses restrictions religieuses que par les haredim qui souhaiteraient un rabbinat plus strict et qui n’apprécient pas son affiliation avec le gouvernement israélien.

Selon une enquête réalisée en mai par l’Institut israélien de la démocratie, seuls 44 % des Juifs israéliens ont indiqué qu’ils « acceptent le Grand Rabbinat d’Israël comme autorité religieuse ou spirituelle ». Ce chiffre comprend 66 % des haredim interrogés et seulement 17 % des Juifs laïcs. Ce sont les sionistes religieux qui ont accordé au rabbinat la note la plus élevée (78 %).

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