Les juifs en Corse après 1492, par Didier Long
Contrairement à ce qu’on dit souvent les juifs qui ont quitté l’Espagne en 1492 ne se sont pas retrouvé à Livourne mais à Gênes. En effet Livourne n’est alors qu’un petit port de pécheurs et ne deviendra un port franc avec droit de commerce pour les étrangers qu’en 1587 (voir ici) sous l’impulsion du grand-duc Ferdinand Ier seulement un siècle plus tard donc. Une initiative qui explique son accroissement. Les juifs levantins et conversos et juifs d’Espagne ne s’installeront à Livourne -qui ne compte que 134 marchands juifs en 1601, qu’au XVIIè siècle (711 en 1622; 2500 environ en 1700, 5000 à la fin du XVIIIe siècle). Le Hub trafic de la méditerranée des années 1492- 1592 est donc Gênes en lien avec les ports d’Espagne, Narbonne, le Liban, la Syrie, l’Egypte… et surtout la Corse à quelques encablures seulement plus au sud.
Le premier bateau venu d’Espagne et rempli de juifs d’Espagne arrive à Gênes en 1478.
Dans un premier temps ceux-ci sont parqués sur les quais du port de Gênes. Combien sont-ils ? « plusieurs milliers » si l’on en croit un prédicateur de l’époque : Bernardino da feltre, antisémite virulent. « Venerunt in urbem nostram plures » commente le doge Matteo Senaréga. il arrivent faméliques : Multi fame absumti sunt et in primis lactantes et infantes… qui non habebant unde naulum solverent, filios vendebant « des enfants au sein ! .IIs ont été rackettés par les passeurs marins génois au point que des chroniqueurs de l’époque s’émeuvent de leur sort. On les autorise à vendre ce qu’ils ont amené.Certains sont de haute classe sociale, d’autres sont autorisés à commercer ou exercer le métier de médecin en ville, mais d’autres encore sont pauvres et vont devoir vendre leurs enfants comme esclaves (« filios vendebant »); Beaucoup se convertissent par peur de mourir. Les descriptions de Matteo Senaréga rejoignent celles de Joseph Hacohen dans La vallée de larmes (‘Emeq ha-bakha):
En cours de route, cependant, les marins se sont dressés contre eux, les ont suspendus avec des cordes, ont violé leurs femmes sous leurs yeux sans que personne ne vînt à leur aide. Ensuite ils les ont débarqués en Afrique et se sont débarrassés d’eux sur une terre stérile et déserte qui semblait inhabitée. Leurs enfants ont demandé du pain, mais personne ne pouvait rien leur donner, et leurs mères ont levé les yeux vers le Ciel à ce moment fatidique.
Les nazis n’ont rien inventé, comme pendant la Shoa on sépara à l’époque les mères des enfants sans pitié, le marrane Samuel Usque raconte :
« Avant leur départ, les enfants furent baptisés d’autorité et en grande pompe […] plusieurs femmes se jetèrent aux pieds du Roi, demandant la permission d’accompagner leurs enfants mais cela n’éveilla pas la moindre étincelle de pitié chez lui. Une mère… prit son bébé dans ses bras et sans prêter attention à ses cris, se jeta du bateau dans la mer démontée et se noya, embrassant son fils unique »
L’arrivée de la peste en 1493 est imputée aux juifs et change le point de vue des génois jusque là très tolérants et imperméables aux recommandations venues des Etats pontificaux. La prédication du franciscain Bernardino da Feltre à Noël 1493 sur les châtiments réservés à ceux qui hébergent les « ennemis de Dieu dans la cité » et les juifs qui apportent la peste, illustrée par les représentations de l’époque (voir ici) prend soudain corps. Surtout Bernardino da Feltre développe le Mont de Piété à Gênes en 1489-90 pour combattre tous ces juifs qui exercent le métier de préteur. L’objectif est bien sûr de les assécher financièrement.
A partir du 5 avril 1501 sous l’impulsion du gouverneur français de la cité Philippe de Clève (qui importe les coutumes françaises de ségrégation des juifs), les juifs doivent porter un badge en tissu jaune, de sinistre postérité, « au moins grand comme quatre doigts ». L’obligation est étendue aux médecins puis aux femmes. Suit en 1505 un édit d’expulsion qui chasse les juifs de la ville. Jusqu’au XVIIIème siècle les décrets oscillent entre les édits d’expulsion et les sauf conduits permettant aux juifs d’exercer les activités de banquier, médecin… dans la ville.
Le ghetto de Gênes est créé en 1660 et agrandi en 1674 (après celui de Venise, le premier d’Italie en 1516).
En réalité les milliers de juifs arrivés d’Espagne à Gênes sont soit partis vers la Turquie, soit ont été coincés dans les villages, soit erraient dans toute l’Italie au gré des édits d’expulsion et de la création de ghettos dans la seconde partie du XVIè siècle sous la menace pontificale : les bourgeois ne voulaient pas expulser les juifs source de leurs profits, alors on les enfermait au lieu de les expulser comme le voulait l’Eglise.
Dans un rapport rédigé en 1564 un serviteur zélé de l’Inquisition s’inquiète :
« Il n’y a pas de ville en Italie où l’on ne trouve des marranes portugais qui ont fui l’Inquisition au Portugal. Ils s’enrichissent parce qu’ils commercent de toutes les manières tous les produits sans restriction, comme les chrétiens. Ensuite, ils déménagent en Turquie et informent le grand Turc de tout ce qui se fait ici. » (Dans : Cecil Roth, Dona Gracia Nasi, Liana Levi 2007, pg. 132, Roth cite, M. Stren, Urkundliche beiträge über die Stellung der Päpste zu den Juden, pp. 138-143)
Combien de juifs arrivèrent en Corse et se fondirent dans la population? on ne le sait pas précisément. Pour la corse comme en Italie, les archives de Gênes et les documents notariés ne gardent que les traces des notables, médecins et marchands, les contrats de rachat d’esclaves enlevés par les barbaresques turcs vers Constantinople ou Alger. Bastia partageait ses origines génoise avec Ajaccio, fondée en 1492 par l’Office de Saint-Georges, qui installa au fond du golfe cent familles de la riviera génoise, dont probablement beaucoup de marranes.
Bastia ou Bastita, c’est-à-dire « retranchement », « bastide ». La Corse était le verrou géostratégique de protection de Gênes contre les Turcs. Trois siècles et demi durant, de 1453 à 1793, Bastia fut la capitale de la Corse, ou plutôt le siège des administrations génoise puis française, car les Corses, pendant les brefs moments de leur indépendance, préférèrent Corte. Par Bastia la Corse se rattachait au continent. La proximité de l’Italie ajouta une fonction commerciale aux fonctions militaire et politique de Bastia.
A la Renaissance, les banques juives comme la banque Mendés au Portugal, ou l’Ufficio di San Giorgio à Gênes utilisèrent leurs réseaux dans les principales villes d’Europe pour organiser la fuite des juifs d’Espagne et du Portugal.Gracia Nasi, dite Béatrice de Luna, épouse Mendès est la plus célèbre de ces passeurs de juifs de la renaissance. Les réseaux bancaires devinrent aussi des filières marranes, leurs agences servaient de relais aux juifs en fuite. Bien sûr ces banques ne ressemblaient pas à nos banques de dépôts modernes. Il banco à l’origine c’est « le banc » où l’on change les monnaies. La banque de l’époque est donc un réseau de familles dispersées dans les ports qui se faisaient confiance et grâce aux lettres de change évitaient à leurs clients de transporter de l’or sur des routes dangereuses, les banques juives avaient des agents commerciaux à Londres, Anvers, Amsterdam, Bordeaux, Venise, Ferrare, Gênes…. Les juifs étaient donc intimement liés à la prospérité des Cités-Etats italiennes dont ils assuraient le commerce de masse comme le monopole des épices ou du corail qui faisait et défaisait les fortunes des cités concurrentes. L’éclatement des juiveries de la péninsule ibérique en 1492 projeta tous ces petits préteurs et négociants, banchieri, dans tout le monde méditerrannéen en faisant un puissant levier de développement économique et commercial international et conduisant à moyen terme l’Espagne à la banqueroute. Le Mont-de-piété est institué en 1479 à Savone par le pape Sixte IV pour secourir : i poveri maltrattati dagli ebrei che con ingorda, avarizia lor succhiavano il sangue delle loro piccole sostanze,… « les pauvres abusés par des juifs qui, avec gourmandise et, cupidité sucent le sang de leurs petites substances ». Tout l’Esprit de l’Eglise de l’poque est résumé ici. Le Monte est institué à Rome en 1555 par le Pape pour contrer les préteurs à gage et revendeurs juifs en même temps qu’est créé le ghetto et que les préteurs marranes sont violemment persécutés à Ancone au cours d’autodafés.(voir ici un article sur les banquiers sépharades de la communauté de Rome à la Renaissance). Le prêt sur gage permettait de contourner la position traditionnelle de l’Eglise affirmée aux Conciles de Latran (1215), Lyon (1274) et Vienne (1312), interdisant le prêt à intérêt et menaçant d’excommunication et de privation de sépulture chrétienne toute personne qui le pratiquerait; réservant de facto cette activité aux seuls banquiers juifs.
Un certain nombre de familles génoises éminentes avaient participé à la création et à la gouvernance de la Banque des compères de Saint Georges, y compris les maisons de Grimaldi & Serra. La Banque, puissance mondiale, utilisait les services d’un certain nombre d’agents juifs, dont la famille Ghisolfi qui gérait les comptoirs de la Mer Noire. Un descendant de Simeone de Ghisolfi- le fondateur, Zacharias de Ghisolfi y sera prince à partir de 1480, il sera appelé même par le Tsar.
Les traces d’envois de « notables » juifs en Corse apparaissent dans les archives de la République de Gênes.
Il est probable que l’immigration de peuplement opérée par Gênes dans les grandes villes et sur les côtes envoya des milliers de juifs marranes conversosou encore juifs dans l’île, les plus pauvres bien-sûr, ceux qui n’avaient pas les moyens de continuer la route. Ceux-ci traînaient dans une misérable pauvreté dans les villages d’Italie ne pouvant pas subsister comme les décrit la lettre qui prépare l’aventure de Ventimiglia la Nuova, la Nouvelle Vintimile, Porto-Vecchio.
La « T. S. San Cipriano » sur la carte est la tour génoise de Saint Cyprien (photo ci-dessous). La côte était défendue par la place fore de Bonifacio et celle de Solenzara, la citadelle de Porto-Vecchio s’inscrivant entre les deux; Un réseau de tours génoises fortifiées et armées complétait le dispositif militaire.
Là encore l’Ufficio qui gérait la Corse servit de passeur. il faut bien comprendre que les bateaux qui véhiculaient les juifs appartenaient aux armateurs, majoritairement génois. G^nes servit donc de C’est ainsi qu’en 1569, la banque Saint Georges envoya 167 familles, 460 personnes des deux sexes- issus de villages de toute la côte Ligure pour fonder Ventimiglia la Nuova, la Nouvelle Vintimile, Porto-Vecchio. Tous partirent sous la houlette de deux compères : Pietro Massa et Giacomo Palmero sous l’égide de la banque génoise. Pourquoi de Vintimille ? Car la Banque Saint Georges avait acquis Vintimille qui passa du pouvoir de Louis XII à l’Ufficio le 6 novembre 1513. Pietro Massa le fondateur de Porto-Vecchio était très certainement de la famille du jurisconsulte à Gênes Matteo Massa, qui fit partie de l’ambassade envoyée à Gênes lors de la prise de possession de la Banque sur Vintimille. Dans cette délégation qui se rendit à Gênes on trouvait aussi Pietro Sperone, chef d’ambassade qui deviendra par la suite Vicaire Général de l’ile de Corse. Massa, un mot qui signifie aussi « fardeau » ou une charge dont on est responsable dans la Bible hébraïque. Les massari étaient les responsables des communautés juives d’Italie. (Voir Fausto Amalberti, Storia di Ventimiglia La Nuova, La ricostruzione di Portovecchio dell’anno 1578, Cumpagnia d’i Ventemigliusi, 1985. Cumpagnia d’i Ventemigliusi, 1985. Je m’appuie sur le travail de cet historien vintimillais pour les sources génoises non juives. On pourra aussi lire Antoine-Marie Gaziani, Naissance d’une cité, Porto-Vecchio,Editions Alain Piazzola, Ajaccio, 2014, qui le complète remarquablement.)
Le Gouvernement de Gênes édictait le 9 juillet 1578 vingt-six Capitoli(chapitres), adressés à « Pietro Mazza et Giacomo Parmero » qui fixaient les conditions financières et militaires de l’expédition. Massa reçut le commandement de l’expédition, avec le titre de podestat, ayant des droits de justice.
Le chapitre 3 : « Conditions détachées à ce territoire de peur de se quereller au sujet de ses frontières, et des terrains qui sont donnés gratuitement pour toujours » me sauta au visage. Il stipulait :
« Nous donnons, et accordons librement auxdits Pietro, Giacomo, et leurs compagnons et à leurs héritiers et successeurs : tous les terrains qui existent sur le territoire de Porto-Vecchio, à savoir la vallée de Pruno et Muratello, et San-Martino avec leurs frontières respectives, au lieudit de Porto-Vecchio de cultiver, et semer, mais sans préjudice de tiers. » ( A.S.G., Corsica, Decreti del Magistrato di Corsica, n.g. 1316)
L’Ufficio, selon une politique agraire organisée, peuplait ces terres basses de l’île désertées par les populations autochtones à cause des incursions des corsaires turcs qui hibernaient en hiver dans le golf de Porto-Vecchio et de la malaria, des terres comme celles d’Aléria « abandonnées aux infidèles » disait le rapport des commissaires Grimaldo de Bracelli et Troilo Negrone dépêchés dans l’île par la Banque pour analyser les implantations possibles. La dernière grave prédation de corsaire à Porto-Vecchio datait de 1561.
On longea les cotes Ligure puis Toscane jusqu’à Piombino où le bateau évita de justesse le naufrage. Puis après des réparations de fortune on quitta l’île d’Elbe vers Bastia pour descendre vers le sud de l’île avec femmes et enfants. L’eau avait pénétré dans le navire et Massa constataient dans un courrier que « tous les vivres embarqués ne valent plus rien ». Tommaso Carbone gouverneur génois de la Corse crie au miracle pour de si faibles pertes et rapporte de son côté « Dans un si long voyage, avec tant de gens, il avait seulement disparu un petit garçon ». (A.S.G., Corsica, Litterarum, n.g. 517, lettre du 15 décembre 1578.). Parti de Vintimille, passé le 31 octobre 1578 à Gênes le bateau arriva le 27 novembre 1578 à Porto Vecchio, le voyage avait duré un mois au lieu de quelques jours. Faute de permission d’appareiller le bateau affronta les tempêtes d’hiver de la Méditerranée.
Je viens personnellement de Muratello depuis des générations.
Les souffrances des marranes ont engendré des délires fous. C’est l’époque des faux messies Salomon Molko et David Reubeni dans les villes d’Italie. Colomb part en cette années 1492 découvrir la nouvelle Espagne. Les marrnes guettent le signe de leur délivrance, Leur imagination transfigure leurs souffrances insupportables en Hevlé Mashiah, les douleurs d’enfantement du messie. On lit beaucoup les prophéties d’Isaïe qui annoncent la venue du Messie dans la Jérusalem (Is 60): « Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée, comme des colombes vers leurs colombiers ? Ce sont les îles qui attendent mon signal, et d’abord les vaisseaux de Tarchich, pour ramener de loin tes fils! Ils ont avec eux leur argent et leur or, en l’honneur de l’Eternel, ton Dieu, et du Saint d’Israël qui te glorifie. Et les fils de l’étranger bâtiront tes murailles, et leurs rois te serviront; car si je t’ai frappé dans ma colère, dans ma bonté je prends pitié de toi…. Et ils viendront à toi, tête, basse, les fils de tes persécuteurs, et tous tes insulteurs se prosterneront jusqu’à la plante de tes pieds; ils t’appelleront Cité de l’Eternel, la Sion du Saint d’Israël… Ton soleil n’aura jamais de coucher, ta lune jamais d’éclipse; car l’Eternel sera pour toi une lumière inextinguible, et c’en sera fini de tes jours de deuil.Ton soleil n’aura jamais de coucher, ta lune jamais d’éclipse; car l’Eternel sera pour toi une lumière inextinguible, et c’en sera fini de tes jours de deuil. ». La Nouvelle Espagne, le Nouveau Monde de Colomb ou la Nouvelle Vintimille procèdent de ce réveil de la prophétie marrane. La Nouvelle Vintimille, une ruine à reconstruire sur une Ile au pied d’une montagne avait très probablement des accents de Nouvelle Jérusalem pour ces marranes, un rêve de rédemption venu des îles lointaines. L’homme de la Renaissance, comme Colomb vit à la fois à l’heure de la Bible médiévale et de la boussole moderne.
Mais la surprise fut rude. Les nouveaux occupants de Porto-Vecchio trouvent une place forte ruinée et doivent tout reconstruire en vivant dans des abris de fortune. Les enfants meurent de faim. Le gouverneur de Bonifacio ne lève pas le petit doigt pour aider cette foule de miséreux. Après l’hiver arriva le paludisme venu des marais des baies et du golfe de Porto Vecchio qui décima les plus faibles.
La fondation qui n’était pas la première tentative de Gênes fut un fiasco et les marranes sans le sou, qui s’appelaient Giacomo au départ et Giacobo six mois plus tard se fondirent dans la population autochtone. Le 21 avril 1579 Giovanni Maruffo nouveau gouverneur de l’île interdit toute immigration à partir de la riviera italienne car la peste s’est déclarée en Lombardie et pouvait se répandre dans l’île.(A.S.G., Corsica, Litterarum, n.g. 518).
Certains noms de famille de la liste des descendants de l’expédition figurent dans les annuaires de l’île : Abbo, Bono, Crespi, Guglielmi, Lamberti, Lorenzi, Orengo, Sasso… L’histoire des juifs de corse est une (longue) histoire.Celle des Giacobbi (Jacob), Zucharelli (Zacharie), Simeoni (Siméon)… dont les noms peuplent la mémoire.
La « Liste de Jacob » (voir mon dernier livre)
Elenco dei capifamiglia che si apprestano a partire per la Corsica (19-24 agosto 1578). (A.S.G., Corsica, n.g. 7; cfr. Tabella 1, prima colonna).
A Amsterdam, à Venise, les marranes ces foules de baptisés juifs qui en quelques générations ne savaient plus rien du judaïsme furent ramenés sous les ailes de la Shekhina par des rabbins comme Mennassé Ben Israël. Isaac Cardoso, l’ami de Lope de Vega, juif en secret qui fuit la cour d’Espagne pour s’installer dans le Ghetto de Venise où il redevient juif du jour au lendemain décrit leur détresse dans un traité moral vénitien de 1560 :
« Chacun interroge son voisin, chacune interroge sa voisine, mais ces préceptes sont enseignés par des hommes et de femmes qui n’en savent pas beaucoup plus qu’eux. […] Il faudrait qu’ils pressent de questions chaque savant de cette ville, car tel est le devoir de tout Juif. Quiconque peut enseigner, encourager, et ne le fait pas, quiconque voit, entend et reste chez lui, mérite le plus sévère des châtiments » (Yosef Haïm Yerushalmi, De la Cour d’Espagne au ghetto italien- Issac Cardoso et le marranisme au XVIIè siècle, Fayard, 1987, pg. 184).
Les marranes famélique convertis à Gênes à l’arrivée du bateau contre un tranche de pain pour leur enfant et repartis vers la Ccorse n’eurent pas la chance d’y trouver des rabbins. Ils se fondirent dans la population de l’Ile. Pour nous juifs, ces conversions ne valent rien. Un juif reste juif pour l’éternité. Et D-ieu,Lui, n’oublie pas. Que D.ieu bénisse mon île.
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