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L'intolérance au lactose chez les Juifs

L'intolérance au lactose chez les Juifs

 

 

Qu’est-ce que l’intolérance au lactose?

Le lactose est un sucre naturellement présent dans le lait. Pour bien le digérer, il faut posséder une enzyme appelée lactase, dont les mammifères disposent à la naissance. Chez tous les mammifères terrestres, la production de lactase cesse presque complètement après le sevrage.

Dans le cas des humains, cette enzyme décroît en moyenne de 90 % à 95 % au début de la petite enfance. Toutefois, certains groupes ethniques continuent à produire la lactase jusqu’à l’âge adulte. On dit de ceux qui n’en ont plus qu’ils sont intolérants au lactose : lorsqu’ils boivent du lait, ils souffrent à divers degrés de ballonnements, de gaz, de flatulences et de crampes.

Selon les ethnies, la prévalence de l’intolérance va de 2 % à 15 % chez les Nord-Européens, jusqu’à près de 100 % chez les Asiatiques. Face à cette forte variation, les chercheurs se demandent toujours si l’absence de lactase après le sevrage constitue l’état « normal » et si sa persistance parmi les peuples européens serait une mutation « anormale » provenant de la sélection naturelle.

 

Qui est intolérant au lactose?

  • Nord-Européens : 2 % à 15 %

  • Américains blancs : 6 % à 22 %

  • Centre-Européens : 9 %à 23 %

  • Indiens du Nord : 20 % à 30 %

  • Indiens du Sud : 60 % à 70 %

  • Latino-Américains : 50 % à 80 %

  • Juifs : 60 % à 80 %

  • Noirs : 60 % à 80 %

  • Amérindiens : 80 % à 100 %

  • Asiatiques : 95 % à 100 %

 

Que faire en cas d’intolérance au lactose?

Beaucoup de professionnels des médecines alternatives croient que les gens qui sont intolérants au lactose devraient respecter leur état particulier et réduire, voire cesser, leur consommation de produits laitiers plutôt que de tenter d’y pallier par diverses mesures.

D’autres spécialistes croient plutôt que l’intolérance au lactose ne devrait pas empêcher de profiter des bienfaits des produits laitiers, entre autres de son apport en calcium. Souvent, les gens intolérants digéreront bien le lait s’ils en prennent de petites quantités à la fois ou s’ils le boivent avec d’autres aliments. Aussi, le yogourt et le fromage leur conviennent mieux.

De plus, des études2-4 ont démontré qu’une introduction progressive du lait pouvait réduire l’intolérance au lactose et entraîner une réduction de 50 % de la fréquence et de la gravité des symptômes. Enfin, les préparations commerciales de lactase (Lactaid, par ex.) peuvent aider à soulager les symptômes.

 

Boire du lait, est-ce naturel?

On entend souvent que boire du lait de vache n'est pas « naturel » puisque aucun animal ne boit le lait d'une autre espèce animale. On dit aussi que l’homme est le seul mammifère qui boit encore du lait à l’âge adulte. Chez Les Producteurs de lait du Canada5, on rétorque que, selon la même logique, cultiver des légumes, porter des vêtements ou manger du tofu ne serait pas plus « naturel », et que nous sommes également la seule espèce à semer, à récolter et à moudre le blé... Enfin, ils rappellent que depuis la préhistoire, les humains consomment le lait des vaches, des chamelles et des brebis.

« Si, génétiquement, l’être humain n’est pas programmé pour boire du lait à l’âge adulte, il n’est pas nécessairement programmé pour boire du lait de soya non plus. La seule raison pour laquelle le lait de vache est la première cause d’allergies chez les enfants est que la majorité d’entre eux en boivent. Si 90 % des enfants buvaient du lait à base de soya, le soya serait peut-être la première cause d’allergies », faisait valoir, au Devoir6, Dr Ernest Seidman, chef du service de gastro-entérologie de l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal.

 

L’allergie au lait

L’intolérance au lactose ne doit pas être confondue avec l’allergie aux protéines du lait qui touche 1 % de la population adulte et 3 % des enfants7. Elle est plus grave et provoque des symptômes qui peuvent impliquer le système digestif (douleurs abdominales, vomissements, diarrhée), les voies respiratoires (congestion nasale, toux, éternuements), la peau (urticaire eczéma, « plaques enflées »), et possiblement causer des coliques, des otites, des migraines et des problèmes de comportement.

Les adultes allergiques doivent généralement s’abstenir complètement de consommer des produits laitiers. Chez les jeunes enfants, il arrive fréquemment que l’allergie soit passagère, le temps que le système immunitaire atteigne sa maturité, vers l’âge de trois ans. Après consultation d’un médecin, on peut faire des tentatives de réintroduction du lait tous les six mois pour vérifier si l’allergie est toujours présente.

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