Macron est-il un ami d’Israël ?(info # 011405/17)[Analyse]
Par Guy Millière © MetulaNewsAgency
On a tenté, ces derniers jours, de me persuader qu’Emmanuel Macron était un ami d’Israël. J’ai été difficile à convaincre. Je ne toujours pas dupe, même si je sais que les électeurs français vivant en Israël ont voté massivement pour lui. Je sais que voter Marine Le Pen était impensable, pour des raisons légitimes, pour des électeurs juifs ainsi que pour la majorité des Français, mais je sais aussi que la circonspection et la lucidité sont utiles, et que certaines illusions se paient cher. Il y a chez les socialistes français un ami d’Israël que je pense sincère, quand bien même j’ai pu constater qu’il était prêt à avaler des couleuvres par dizaines, Manuel Valls.
Mais Emmanuel Macron ? En regardant son entourage proche, je vois des gens tels que Richard Ferrand, qui a financé le mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions, ou Christophe Castaner, qui soutint des gens qui avaient pris place à bord de navires des flottilles pro-Hamas. Je vois qu’ont gravité et que gravitent encore autour de lui des gens tels Dominique de Villepin et Hubert Védrine, que j’ai très rarement entendu tenir des propos enthousiastes ou mêmes équilibrés concernant Israël. J’entends donc rester circonspect et lucide.
Et je n’oublie pas qu’Emmanuel Macron a reçu le soutien massif de toutes les organisations musulmanes françaises, parmi lesquelles la plus importante d’entre elles, l’Union des Organisations Islamiques de France, devenue récemment Musulmans de France, et qui compte parmi ses principaux inspirateurs Youssouf al Qaradawi, que nul ne pourra me présenter comme un ami d’Israël et du peuple juif.
Je n’oublie pas qu’Emmanuel Macron n’a pas repoussé ce soutien. Que des dirigeants d’organisations juives françaises aient appelé à voter de la même façon que l’UOIF a suscité en moi, qui n’ai cessé d’être de tous les combats contre l’antisémitisme et pour Israël depuis de nombreuses années, un malaise certain.
Je n’oublie pas non plus ce qui figure dans le programme d’Emmanuel Macron, et qui est très favorable à l’islam en France. Les promesses n’engagent que ceux qui les croient, tout particulièrement en France, j’en suis conscient, mais le fait qu’elles soient énoncées me dérange, c’est plus fort que moi.
Il est terrible à mes yeux que le programme d’Emmanuel Macaron soit à quatre-vingt-dix pour cent fait de mots aussi vides que des bulles de savon, et que dans les dix pour cent restants s’immiscent, outre des propositions socialistes, des propositions islamophiles. Je sais que l’islam est la première religion de France et que le flatter attire des électeurs, mais je ne parviens pas à être certain qu’il n’existe pas d’antisémitisme musulman, et je ne parviens pas non plus à me convaincre qu’une proportion très élevée de musulmans portent un amour immodéré à Israël et au peuple juif. Je peux me tromper, bien sûr, mais j’ai la faiblesse de penser que ce n’est pas le cas.
J’ajouterai que, dès lors qu’Israël est un pays confronté autant que la France au danger terroriste islamique, et qui se mesure, dans sa périphérie, à plusieurs organisations terroristes islamiques, un homme qui semble ne pas percevoir le danger est un homme qui me préoccupe. Quelqu’un de très peu à même de comprendre les impératifs de la lutte contre le terrorisme islamique.
Or Emmanuel Macron, jusqu’à présent du moins, semble n’avoir pas perçu le danger. Il a même fait pire : je ne puis oublier qu’il a dit dans un passé proche que le danger terroriste islamique nait de la "défiance" que des sociétés comme la société française laissent s’installer ; ce qui signifie, en clair, qu’aux yeux d’Emmanuel Macron, la défiance vis-à-vis du risque terroriste islamique peut constituer une incitation au terrorisme islamique !
Il n’a pas dit, bien sûr, que la défiance qu’Israël peut concevoir vis-à-vis du terrorisme islamique constituait une incitation au terrorisme islamique en Israël, mais il est très difficile de voir pourquoi, dès lors qu’il raisonne de cette façon concernant la France, et semble en tirer des conclusions applicables à tous les pays occidentaux, ces conclusions ne pourraient pas s’appliquer à Israël.
J’ai publié récemment sur le site d’un institut qui m’accueille au titre de chercheur, le Gatestone Institute à New York, un article sur le péril potentiel représenté par les positions d’Emmanuel Macron. Je l’ai intitulé : "Elections françaises : Emmanuel Macron, un désastre". Je pensais, au moment où j’ai publié cet article, qu’Emmanuel Macron serait un désastre pour la France et serait potentiellement nocif à Israël et au peuple juif. Je continue à le penser.
Depuis, un autre auteur écrivant pour le Gatestone Institute s’est penché plus précisément sur la dimension musulmane du programme d’Emmanuel Macron, Yves Mamou, et l’article qu’il a publié vient compléter mon propre article. L’article s’appelle : "Emmanuel Macron, Président et idiot utile de l’islamisme". Je partage les conclusions tirées par Yves Mamou.
Dans un troisième article cité par Mamou et rédigé par Mohammed Louizi, Emmanuel Macron est accusé de liens bien plus nombreux que ceux que j’énonce ici avec des gens douteux. Un nom ressort particulièrement, celui d’un certain Mohamed Saou [le référent départemental d’En Marche ! dans le 95. Ndlr.], proche des milieux islamistes français, auteur de commentaires montrant sa joie après des assassinats de Juifs en France et en Israël, et à propos de qui Macron a dit : "il a fait un ou deux truc un peu plus radicaux, mais à côté de ça, c'est un type très bien".
J’ai un mal infini, moi, à me dire qu’Emmanuel Macron, vis-à-vis d’Israël, est un "type très bien".
Le fait que deux candidates initialement investies pour représenter le mouvement En marche ! à l’Assemblée nationale soient résolument “pro-palestiniennes”, voire pro-Hamas, Haouaria Hadj-Chick et Latifa Chay, ne fait rien pour me rassurer.
L’investiture initialement accordée à un antisémite notoire, qui traite Israël de "pays nazi", un certain Christian Gérin, n’est pas non plus de nature à me rassurer.
Les investitures accordées à Haouaria Hadj-Chick et à Christian Gérin ont été heureusement retirées. Qu’elles leur aient été initialement accordées n’en est pas moins bien davantage que troublant.
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