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Maroc – USA: des siècles d’amitié et de compréhension

Maroc – USA: des siècles d’amitié et de compréhension

Dr Mohamed Chtatou

 

J’ai eu récemment une discussion avec un groupe de responsables du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Ils semblaient préoccuper par le fait que les États-Unis n’a pas envoyé d’ambassadeur au Maroc, deux ans après le mandat du président Donald Trump. Bien que leurs inquiétudes soient très légitimes, puisque la présence d’un ambassadeur signifie souvent, dans la tradition politique moderne, l’existence de bonnes relations et que la non nomination d’un ambassadeur ou son rappel pour consultations, signifie qu’il ya un problème. Cependant, dans le cas des relations maroco-américaines, rien de tout cela n’est vrai.

La menace des bandits

Le Maroc a reconnu les États-Unis en 1777 et les relations diplomatiques officielles de ce pays avec le Maroc ont débuté en 1787 lorsque le Sénat des États-Unis a ratifié un traité de paix et d’amitié entre les deux nations qui avait été négocié au début de 1786. Le traité en question n’avait jamais été rompu, même lorsque le brigand Moulay Ahmed Raissouni (1871-1925) a enlevé, à son domicile de Tanger l’homme d’affaire et playboy gréco-américain expatrié, Ion Perdicaris et son beau-fils Cromwell Varley le 14 mai 1904, et a demandé une rançon de 70 000 dollars américains et des fonctions officielles au Makhzen.

Le président américain en exercice, Theodore Roosevelt, dont la campagne de réélection s’essoufflait à l’époque, a brandi le slogan «Perdicaris Live ou Raissouli Dead!» et il a chargé son secrétaire au département d’État, John Hay, d’agir en conséquence. Ainsi, sept navires de guerre de la flotte américaine de l’Atlantique ont été envoyés à Tanger pour faire pression sur le Sultan Moulay Abdelaziz pour résoudre cette crise diplomatique. En réalité, seule une douzaine de marins ont atterri à Tanger, avec leurs armes de point, pour protéger la représentation diplomatique américaine (American Legation of Tangier)  et la résidence de Mme Perdicaris.

Moulay Ahmed Raissouni (1871-1925)

Comme dans un bon conte de fées, tout est bien fini dans cette histoire: Raissouni a reçu la rançon du sultan et a été nommé Pacha de Tanger et gouverneur de la région de Jbala, Theodore Roosevelt a été réélu pour un second mandat, Perdicaris libéré et le Sultan Moulay Abdelaziz pacifia temporairement la partie nord de son Royaume.

Cette histoire de conte de fées a été dûment transformée en un film hollywoodien hautement romancé par le réalisateur John Milius en 1975, dans lequel le viril Sean Connery jouait magistralement, Moulay Ahmed Raissouni, mais l’otage barbu Ion Peridicaris était remplacé par sa belle épouse Eden joué par Candice Bergen. Pour romancer l’histoire, celle-ci tombe naturellement amoureuse de lui: le film s’intitulait «The Wind and the Lion (Le vent et le lion)». Cependant, pour être fidèle à l’histoire, Ion Perdicaris, lui-même, fut fasciné par Raissouni. Il a ainsi écrit plus tard:

« J’irai jusqu’à dire que je ne regrette pas d’avoir été son prisonnier pendant un certain temps », et il ajouta: « il n’est ni un bandit, ni un meurtrier, mais plutôt un patriote forcé de recourir à des actes de brigandage pour sauver sa terre natale et son peuple du joug de la tyrannie « .

La représentation diplomatique américaine de Tanger (American Legation of Tangier) est un bâtiment de maçonnerie en stuc de style mauresque dans une rue de la médina. C’est une ambassade américaine auprès de l’Empire du Maroc qui a officiellement ouvert ses portes en 1821 et qui a joué un rôle majeur dans la préparation du débarquement américain et allié en Normandie le 6 juin 1944, baptisé «Opération Neptune» et communément appelé «D-Day (jour J)» pour donner le coup de grâce au Troisième Reich nazi sur le front de l’ouest.

En effet, au dernier étage de l’American Legation, il y avait une chambre secrète utilisée par les espions alliés de l’opération anglo-américaine «Torch» pour infiltrer le réseau de communication allemand du corps expéditionnaire en Afrique (l’Afrika Korps allemand d’Erwin Rommel, actif du 12 février 1941 au 13 mai 1943) et de l’armée nazie d’Europe avant l’opération militaire normande.

Aujourd’hui, la représentation américaine de Tanger a changé, elle est passée de la gestion des affaires politiques pour devenir une formidable plateforme culturelle des excellentes relations maroco-américaines. En effet, il s’agit maintenant d’un musée et d’un centre culturel très actifs dans l’échange culturel.

Coopération militaire 

Récemment, le Maroc et les États-Unis ont organisé l’exercice militaire annuel nommé  «African Lion (Lion d’Afrique)», auquel sont souvent invités certains pays de l’OTAN, ainsi que des pays africains afin de se préparer militairement pour lutter contre la menace terroriste dans le désert du Sahara et y  préserver la paix tout en participant au développement du continent africain.

Le Maroc et les États-Unis sont des alliés depuis le 18ème siècle, depuis que la marine marocaine a vaillamment protégé les navires marchands de la jeune république américaine contre les pirates en Méditerranée (Barbary Pirates) et en leur offrant gracieusement  refuge dans les ports marocains ainsi que des provisions en abondance, grâce à la diplomatie active du président George Washington avec le Sultan Mohammed III:

«En 1794, le gouvernement du président George Washington a offert jusqu’à 800 000 dollars aux régents de Barbarie sous forme de rançon et d’argent de protection. Ce n’est pas un hasard que les États-Unis ont également décidé de construire une marine. La diplomatie a amené, par contre, l’empereur du Maroc à un règlement amical. Mais le Dey d’Alger a demandé 2,5 millions de dollars, soit plus que l’ensemble du budget fédéral. Tunis a alors cherché un règlement similaire et Tripoli a demandé de l’argent, des cadeaux, un navire de guerre et des fournitures. Les Américains ont finalement payé quelque chose aux trois, mais ont accordé une place de choix à Alger et ont exigé que le dey maintienne les autres régences sous contrôle ».

Cette année, les Américains célèbrent le 243ème anniversaire de l’indépendance de leur pays, mais aussi 243 ans d’amitié maroco-américaine. Le Maroc est un partenaire fidèle et fiable des États-Unis dans la région, particulièrement en matière de sécurité. L’exercice militaire «African Lion (Lion africain)» fait partie d’un large éventail d’efforts de coopération entre les deux pays, que ce soit dans les domaines militaire, de l’éducation, de la sécurité, de l’agriculture ou des sciences.

Les activités menées dans le cadre de l’exercice « Lion africain 2019 », qui en est à sa 16ème édition, avaient pour objectifs d’améliorer l’interopérabilité aux différents niveaux avec l’optimisation des capacités tactiques, techniques et d’emploi des procédures des forces participantes, et d’approfondir l’échange d’expertise et d’expérience entre les parties concernées.

Sur le plan militaire, ces exercices, qui sont la quintessence annuelle de la coopération militaire américano-marocaine, s’articulent autour d’exercices aéronautiques avec l’armée de terre américaine, d’exercices maritimes entre la marine royale marocaine et la marine américaine et des exercices aériens entre les forces aériennes royales marocaines et leurs homologues américaines, notamment des exercices de ravitaillement en carburant des avions de combat en plein vol.

Outre les détachements américain et marocain, des militaires de pays partenaires représentant le Canada, l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Sénégal et la Tunisie ont pris part aux activités programmées dans le cadre de cet exercice.

Parmi les objectifs visés par cet exercice, l’évaluation de la réactivité de l’armée américaine et des FAR (Forces Armées Royales) pour faire face à une situation de crise susceptible de se produire sur l’ensemble du territoire national et pour tester leur capacité de déploiement aérien.

L’exercice militaire «Lion africain» fait partie des principaux exercices organisés conjointement par le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) et les Forces armées royales marocaines (FAR), qui visaient à consolider le niveau de coopération et de formation, ainsi que l’échange d’expériences et de connaissances entre les différentes composantes militaires pour leur permettre d’atteindre leur pleine capacité opérationnelle.

La coopération militaire entre le Maroc et les États-Unis est axée sur la logistique, la formation, l’échange d’expériences et la promotion de liens de partenariat entre les FAR et les forces armées des États-Unis.

Lion Africain 2019: exercice militaire américano-marocain

En réalité, malgré les succès remportés contre l’État islamique au levant (Da’ech), ses groupes affiliés du Maghreb et du Sahel trouvent toujours un refuge dans des zones sous-gouvernées et éloignées de pays dont, malheureusement, les services de sécurité sont mal équipés et mal formés, comme en Libye , Mali et Niger. Les décideurs militaires américains et marocains ont toujours affirmé que la lutte contre la propagation de l’extrémisme violent resterait une priorité absolue pour les deux pays, pour le moment.

Alliance Politique

La visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI aux États-Unis en novembre 2013, au cours de laquelle le Souverain a été reçu à la Maison Blanche par le président des États-Unis de l’époque, Barack Obama, a été l’occasion de réaffirmer la solidité des relations et la coopération entre les deux pays. Rappelant en ce sens qu’en 2004, les États-Unis avaient accordé au Maroc le statut d’  » allié principal  » non membre de l’OTAN et que deux ans plus tard, en 2006, un accord de libre échange avait été signé entre les deux pays, faisant du Royaume le seul pays africain lié aux États-Unis par un tel accord commercial.

Les États-Unis apprécient la stabilité dont jouit le Maroc dans une région trouble ainsi que son ouverture et sa modération religieuse. Dans ce contexte, le plan d’autonomie pour le Sahara présenté par le Royaume est décrit par Washington comme « sérieux, réaliste et crédible ». Les États-Unis soutiennent également les efforts des Nations Unies pour parvenir à une solution « juste et durable » à cette question dans un « esprit de réalisme ».

Un bon exemple de cette alliance politique est la dernière visite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, à Washington DC, où il s’est entretenu avec plusieurs responsables américains, notamment sur le « soutien et l’aide » que l’Iran apporte au « Polisario ». Cela a eu pour conséquence que les membres du Congrès américain ont récemment présenté un projet de loi soulignant la collusion entre l’Iran et les séparatistes du « Polisario ».

Echange économique 

L’accord de libre-échange entre les États-Unis et le Maroc est entré en vigueur le 1er janvier 2006. Les droits de douane sur plus de 95% des produits ont été immédiatement éliminés. Les droits sur la plupart des autres produits seront éliminés sur une période de neuf ans à compter de la date d’entrée en vigueur de l’accord. Pour un nombre limité de produits, les droits seront éliminés sur une période de 15 ans à compter de la date d’entrée en vigueur de l’accord.

En outre, l’accord prévoit l’accès aux services, la protection de la propriété intellectuelle, des instruments juridiques de garantie et de sécurité pour les investisseurs américains, des procédures ouvertes et des mesures de transparence, de moralisation et de concurrence dans les marchés publics, ainsi que la protection du travail et de l’environnement. Le bureau américain d’accès aux marchés et de conformité du Département du Commerce des États-Unis supervise la mise en œuvre de l’accord du côté américain.

L’accord de libre-échange signé entre le Maroc et les États-Unis il y a 13 ans n’a toutefois pas profité aux exportateurs marocains en raison de la taille du marché américain et de la complexité des procédures auxquelles les entreprises marocaines ne sont pas encore habituées.

En effet, les exportations marocaines ont enregistré un volume de 9,8 milliards de DH en 2017 pour le Maroc contre 29,9 milliards de DH pour les États-Unis. C’est un déficit commercial de 20,1 milliards de DH. Parmi les propositions avancées pour renforcer les relations bilatérales, celle du développement d’un programme de soutien et de référencement des exportateurs marocains et des grandes entreprises américaines selon un programme d’agrégation.

Les exportations marocaines sur le marché américain devraient atteindre 3 milliards de dollars (28 milliards de dirhams) d’ici à 2016. À ce jour, elles ne dépassent guère 900 millions de dollars (8 milliards de dirhams). Un constat  d’échec pour l’exportation marocaine vers cette destination. Les exportateurs marocains doivent faire face à des conditions draconiennes en matière de règles sanitaires et phytosanitaires, à l’absence de ligne de navigation directe et aux difficultés en matière de règles d’origine du commerce qui sont de plus en plus appliquées.

Ces questions ont été soulevées lors de la 5ème session du Comité mixte chargé du suivi de l’accord de libre-échange, en octobre 2017 à Washington. Un comité qui ne s’est pas réuni depuis 2015 et n’a pu se réunir que cinq fois en onze ans, alors qu’il est censé tenir des réunions annuelles.

Sur un autre plan, le 2 avril 1957, les États-Unis et le Maroc ont signé un accord dans lequel ils s’engageaient à fournir au Maroc un programme d’assistance technique et économique. Depuis lors, le peuple américain, à travers l’USAID, a investi dans le développement humain, économique et institutionnel du Maroc. Au cours des 50 dernières années, le gouvernement américain a investi plus de 2 milliards de dollars au Maroc.

L’USAID s’associe au peuple et au gouvernement marocain pour améliorer les opportunités sociales et économiques offertes à tous les citoyens: 

«Au début des années 2000, l’USAID a continué à soutenir l’amélioration de la gouvernance économique, de la productivité du travail et de l’efficacité de l’utilisation de l’eau par le biais d’activités conçues pour mobiliser les ressources des secteurs public et privé et stimuler une croissance généralisée. L’USAID s’est concentré sur l’amélioration de la capacité des enseignants et des administrateurs scolaires à offrir de meilleurs environnements d’apprentissage aux élèves. L’USAID a également soutenu les efforts visant à améliorer la participation des citoyens et la réactivité, la transparence et la responsabilité des gouvernements aux niveaux national et local. ”

Le corps de la paix : un échange interculturel réussi

Depuis 1963, le Maroc a reçu 5165 volontaires du Corps de la Paix venus travailler et vivre dans les régions les plus reculées du Maroc profond en fournissant une expertise dans des domaines tels que: l’éducation, la santé, la pêche, l’agriculture, la foresterie, les énergies renouvelables, etc. Actuellement il y a 271 volontaires en service dans le pays.

L’un des projets en cours du Corps de la Paix au Maroc est «La jeunesse dans le développement» qui est introduit dans les termes suivants:

«Les volontaires travaillent pour renforcer le leadership des jeunes, renforcer les réseaux de jeunes, renforcer les capacités des professionnels qui travaillent avec les jeunes et promouvoir l’éducation des filles. Ils travaillent avec des professionnels locaux et des jeunes pour promouvoir le volontariat et le leadership des jeunes par le biais d’activités telles que le sport, l’étude de la géographie du monde, usage des bibliothèques, des cours et des exercices, des projets environnementaux, une formation à la gestion de projets, un enseignement thématique en anglais et des activités d’estime de soi chez les filles. »

Toutefois, la contribution la plus importante de ces jeunes volontaires est probablement le renforcement des liens entre les deux pays grâce à un dialogue interculturel et interreligieux approfondi.

Le Corps de la paix au Maroc a été et reste une véritable réussite en matière d’échange, de courage et de sacrifice humain. Ces volontaires passent deux ou trois ans dans des localités isolées de la périphérie marocaine parmi des habitants qui n’ont jamais eu de contact avec des étrangers, à part, bien sûr, le pouvoir colonial français, auquel ils ont résisté farouchement pendant les premiers stades de la colonisation et dont les représentants territoriaux ont ensuite été méprisés pour leur arrogance.

Les volontaires du Corps de la paix communiquent avec les populations locales dans leur langue, qu’il s’agisse de l’arabe marocain darija ou de tamazight. Leur connaissance des langues locales et de la « langue silencieuse » (culture) leur ouvre les portes des cœurs et les amène directement au centre des cultures locales dont ils deviennent des acteurs actifs au lieu d’être de simples spectateurs. Leurs contributions bénévoles au développement local et leurs contributions culturelles à la compréhension et à la fraternité des hommes survivent à leurs expériences et deviennent presque des fables locales.

L’idée du volontariat à l’étranger est peut-être une tradition qui remonte au temps du président John F. Kennedy dans les années 60 du siècle dernier. Pourtant, c’est toujours une initiative qui a le vent en poupe et qui se renouvelle constamment et contribue grandement au nécessaire dialogue des cultures et des religions. Le corps de la paix parle avec emphase de la construction constante des ponts, afin de s’ouvrir à d’autres modes de vie et philosophie, en particulier à une époque où de nombreux pays s’entourent malheureusement de murs, afin de protéger soi-disant leurs cultures, mais les cultures dépérissent lorsqu’elles sont emprisonnées.

Beaucoup de jeune américains viennent au Maroc pour consolider des liens culturels de compréhension et d’amitié

Depuis les événements regrettables du 11 septembre 2001, de plus en plus de jeunes américains viennent au Maroc, mais cette fois-ci c’est au niveau des lycées et des universités pour faire un semestre à l’étranger pour se familiariser avec d’autres cultures et entreprendre des échanges culturels hautement bénéfiques.

Ces étudiants apprennent l’arabe classique et marocain darija, séjournent dans des familles marocaines et étudient des sujets d’histoire, d’anthropologie, de religion, de culture, de sociologie, d’économie, de politique afin de mieux comprendre le pays et ses habitants.

Pendant leur court séjour, ils arrivent à établir des relations durables avec leurs familles d’accueil, leurs enseignants et d’autres connaissances, et beaucoup d’entre eux finissent par revenir faire un travail de doctorat, ce qui est le résultat d’une attraction magique du thé à la menthe douce marocain selon un guide touristique marocain qui dit en plaisantant: « Buvez du thé sucré marocain pour que la douceur vous enivre de douceur et d’humanité encore et encore et vous fait revenir au Maroc… ».

Les programmes de semestre à l’étranger ou d’études à l’étranger sont proposés par des institutions américaines telles qu’AMIDEAST qui est situé à Washington DC. AMIDEAST (America-Mideast Education and Training Services) est une organisation américaine à but non lucratif qui s’emploie à renforcer la compréhension mutuelle et la coopération entre les Américains et les peuples du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et à offrir des possibilités d’apprentissage et de formation. Fondée en 1951 et basée à Washington DC, AMIDEAST propose des formations en anglais et des compétences professionnelles, des conseils pédagogiques et des services de test à des centaines de milliers d’étudiants et de professionnels du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Il soutient également de nombreux projets de développement institutionnel dans la région et administre des programmes d’échanges éducatifs. En tant que tel, il présente son programme d’éducation à l’étranger dans le monde arabe dans les termes suivants:

«Les programmes d’AMIDEAST Education Abroad dans le monde arabe aident à développer la compréhension mutuelle par le biais d’activités permettant aux jeunes de se familiariser avec le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, d’étudier l’arabe et d’interagir avec les peuples et les cultures de la région. Les programmes sont rigoureux sur le plan académique, intellectuellement libres, stimulants sur le plan personnel et axés sur l’apprentissage interculturel. »

Dans son programme de semestre/année académique à Rabat, AMIDEAST offre aux étudiants 12 à 17 crédits par semestre et ils ont le choix entre des cours d’Arabe et d’études régionales. Les cours facultatifs d’études régionales enseignés en anglais comprennent une option d’apprentissage à base communautaire, en plus des cours suivants: histoire, sciences politiques, religion, sociologie, études sur des sujets portant sur la femme et études amazighes/berbères. Les étudiants vivent dans des familles d’accueil à Rabat et ont la possibilité de faire plusieurs excursions par semestre à Fès, à Marrakech et dans diverses autres localités de l’arrière-pays. Le semestre d’automne commence à la fin d’août et se poursuit jusqu’à la mi-décembre. Le semestre de printemps commence à la mi-janvier et se poursuit jusqu’au début du mois de mai.

L’Institut pour l’Education internationale des Etudiants, ou IES Abroad, présent au Maroc, est une organisation d’études à l’étranger à but non lucratif qui administre des programmes d’études à l’étranger pour les étudiants américains en âge de fréquenter les université. Fondée en 1950 en tant qu’Institut d’études européennes, l’organisation a depuis été renommée pour refléter des offres supplémentaires en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique latine. IES Abroad met en évidence l’immersion culturelle grâce au recours à  des séjours à domicile avec des familles d’accueil et de visites sur le terrain afin de promouvoir le développement de leaders compétents sur le plan interculturel.

IES présente son programme d’études à l’étranger au Maroc comme suit: 

«Vous allez plonger davantage dans la culture fascinante de ce pays d’Afrique du Nord en apprenant l’Arabe moderne standard avec des cours aux niveaux débutant, intermédiaire et avancé. Apprenez l’Arabe marocain familier pour communiquer avec les Marocains. Si vous maîtrisez déjà le Français avancé, vous pouvez suivre des cours de Français au Centre IES Abroad ou dans notre établissement partenaire, l’Université Mohammed V. Vous pouvez également ajouter une expérience de travail internationale à votre curriculum vitae tout en gagnant des crédits, et en participant à un stage et à un séminaire universitaire d’accompagnement.

Rabat sera votre classe. Riche en patrimoine culturel et en diversité, le Maroc a été influencé par de nombreux groupes ethniques et religieux qui se sont installés dans le pays au cours de sa longue histoire. Visitez des trésors historiques tels que le musée archéologique de Rabat, la tour Hassan et le mausolée de Mohammed V pour découvrir des artefacts antiques et en apprendre davantage sur les influences culturelles islamiques. ”

Des recherches doctorales et postdoctorales pour une meilleure compréhension mutuelle

Dans les années 60 du siècle dernier, Clifford Geertz, son épouse Hildred et Lawrence Rosen, accompagnés du photographe Paul Hyman, ont débarqué dans la ville de Sefrou pour faire des recherches sur l’économie de marché de cette petite ville. On peut toutefois se demander ce qui fait de cette ville un centre d’intérêt de spécialistes des sciences sociales de renommée mondiale ? Premièrement, Sefrou est une cité beaucoup plus antique que Fès. C’était, dans le passé, la porte d’entrée du commerce transsaharien qui a prospéré du 11ème siècle jusqu’à la colonisation du Maroc par les Français en 1912. Pendant tous ces siècles, les caravanes du commerce transsaharien ont pris leur départ à Sefrou et se sont terminées à Tombouctou au Mali.

Sefrou était une ville dans laquelle vivaient en parfaite harmonie Arabes, Amazighs et Juifs. Pour beaucoup de Juifs marocains, elle était connue sous le nom de « Petite Jérusalem» en raison de son célèbre mellah ou quartier juif qui comptait la plus forte concentration de Juifs au Maroc. La ville possède une grotte appelée Kaf al-Moumen (la grotte du croyant) où un saint est enterré et vénéré par les Juifs et les Musulmans selon un calendrier strict : excellent exemple de brassage religieux et culturel.

Les Amazighs de Sefrou pratiquaient l’agriculture, et l’élevage du bétail et, les Arabes le commerce local et l’artisanat et les Juifs, les services bancaires et le commerce transsaharien. Pour les citadins, il y avait deux types de Juifs: le « Juif assis » qui tenait un magasin et pratiquait le prêt et le financement du commerce transsaharien et le « Juif mobile », qui était le Juif de confiance qui conduisait la caravane de Séfrou à Tombouctou en 40 jours à travers les territoires de nombreuses tribus amazighes  et a été appelé ainsi, Azettat (guide débrouillard de confiance).

Dans le domaine des échanges culturels entre le Maroc et les États-Unis, la Commission maroco-américaine pour les échanges éducatifs et culturels (MACECE) basée à Rabat a pour objectif de promouvoir les échanges universitaires et culturels entre les citoyens américains et marocains. Cette institution culturelle et éducative a depuis sa création en 1982 joué un rôle déterminant dans l’octroi de bourses aux universitaires et aux étudiants marocains pour aller en Amérique et aux américains pour venir au Maroc entreprendre des recherches et faires des études académiques.

Cette institution très utile et enrichissante se présente comme suit: 

« Depuis plus de trente ans, la Commission américano-marocaine pour les échanges éducatifs et culturels (MACECE) s’emploie à promouvoir l’esprit d’amitié traditionnelle entre les peuples marocain et américain, en facilitant les échanges universitaires et culturels entre citoyens Américains et marocains.

La Commission américano-marocaine pour les échanges éducatifs et culturels a été créée en 1982 par un accord entre les deux gouvernements. En tant que principale organisation chargée de cette mission, elle jouit d’une autonomie financière, administrative et de gestion. Elle est gérée par un conseil d’administration binational et reçoit son financement principal des gouvernements du Royaume du Maroc et des États-Unis d’Amérique, ainsi que du secteur privé. La Commission gère un large éventail de subventions de recherche, d’études et d’enseignement, principalement dans le cadre du programme mondial Fulbright. »

Un grand bonjour aux multiples ambassadeurs américains parallèles au Maroc 

Si Trump n’a pas nommé d’ambassadeur politique auprès du Royaume du Maroc, ce n’est pas un problème, car la dame responsable de l’ambassade des États-Unis aujourd’hui et des dizaines d’assistants sociaux, étudiants, chercheurs et volontaires américains présents au Maroc font assurément un excellent travail, pour le moins que l’on puisse dire. Les ambassadeurs parallèles américains sont actifs dans les villages isolés, dans les médinas, dans les petites villes, etc. Ils sont occupés à travailler avec beaucoup d’amour et de passion aurenforcement des relations durables entre le Maroc et les États-Unis. Leur travail extra-diplomatique est ce qui fait de l’amitié entre le Maroc et les États-Unis un vrai success story.

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