Maroc : Des professionnels de cinéma contre la censure d’Exodus
La fin 2014 est marquée par l’interdiction du film Exodus réalisé par Ridley Scott. Ce film qui a été tourné au Maroc, en particulier à Ouarzazate, avec un grand nombre de comparses et des comédiens marocains, ne sera pas visionné dans les salles qui s’apprêtaient à le projeter. Une vague d’indignation a vite fait tache d’huile, notamment parmi les professionnels. Comédiens, réalisateurs et critiques ont ainsi exprimé leur opposition à cette décision qui, selon eux, «nous fait revenir des décennies en arrière».
Le critique Mustapha Lalouani ne mâche pas ses mots, à ce propos. «Interdire ne signifie plus empêcher de voir, c’est (fort heureusement) impossible, et ça, les pays les plus avancés l’ont compris, s’interdisant désormais d’interdire, évitant ainsi de se couvrir de ridicule. Les autres pays sont restés prisonniers des schémas anciens, dans lesquels le public est un «enfant» qu’il faut protéger et éduquer», écrit-il sur sa page Facebook.
Il ajoute même que «chez ces gens-là [NDLR, censeurs], l’acte d’interdire est une posture morale, voire une imposture morale. C’est une façade. On interdit pour que personne n’aille croire que l’on est d’accord. On interdit pour maintenir l’ordre moral, et l’ordre tout court. On interdit pour prolonger le règne (le rêve?) de la pensée unique, source de paresse intellectuelle mais de quiétude collective. On interdit parce que d’autres comme nous ont interdit».
Bien que le courrier du Centre cinématographique marocain soit clair, il est loin de convaincre par des raisons qui ne font que justifier une décision plus idéologique et politique qu’artistique. Selon le courrier du CCM, le film Exodus personnifie Dieu à travers un enfant dans une scène où il communique la révélation à Moïse, un motif d’interdiction qui ne convainc pas tout le monde.
Mohamed Choubi, pour sa part, a publié sur le maquis bleu un «manifeste» en faveur de la liberté d’expression. «Alors que vous n’avez rien pu apporter aux pauvres gens en matière économique et sociale, voilà que vous vous permettez d’interdire la projection du film de Ridley Scott, avez-vous bien pensé aux conséquences?», s’interroge-t-il. Ce n’est point une insinuation, puisque Choubi reste l’un des comédiens les plus éclairés de la scène cinématographique nationale. Pour lui, «les censeurs ne réalisent certainement pas l’apport financier des films réalisés par Scott et leur impact sur les petites gens d’une ville comme Ouarzazate».
Quant au réalisateur et critique Abdelilah Jawhari, il n’admet absolument pas l’attitude du CCM. «Je ne peux que dénoncer et condamner cette censure et tirer la sonnette d’alarme, car la liberté de création et d’expression est menacée dans mon pays… Une menace qui aura son impact certain sur notre cinéma et sa réputation», souligne-t-il.
Ce qui est étrange, selon Jawhari, c’est que les salles et structures culturelles et cinématographiques au Maroc avaient déjà reçu les autorisations relatives à la projection d’Exodus. Qu’est-ce qui a changé par la suite ? Pourquoi Sarim Fassi Fihri a-t-il changé de position?
Mustapha Elouiz
http://www.libe.ma/Des-professionnels-de-cinema-contre-la-censure-d-Exod...
Commentaires
Quand il dit "" Les autres pays sont restés prisonniers des schémas anciens, dans lesquels le public est un «enfant» qu’il faut protéger et éduquer», écrit-il sur sa page Facebook."" et moi je répond; qu'on on interdit Dieudonné l'humouriste ou soral le penseur on prend pas les français pour des enfants, tout ça c'est du bidon avec leur liberté a géometrie variable, si ces marocains bien aiser ne sont pas contant de voir que leur pays a un minimum de valeur (malgré que c'est quand meme une dictature,)et que l'on accepte pas de voir n'importe quelle propagande de plueurnichard, qu'ils viennent vivre en françe ou en israel et ils vont comprendre ce que c'est le sens de l'interdiction. et d'alleur se ne sont que des comédiens et des professionnel qui joue dans ce filme, dégouté de ne pas briller devent des millions de marocains qui ne tomberons pas dans la propagande de ce long métrage.
Publier un nouveau commentaire