Share |

MAROC, LE ROYAUME DES PEINTRES, DE MAURICE ARAMA

LECTURES DE JEAN-PIERRE ALLALI - MAROC, LE ROYAUME DES PEINTRES, DE MAURICE ARAMA

Voici un très beau livre, un ouvrage superbe, un livre d’art. Natif de Meknès, historien d’art, ancien directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca, peintre réputé, Maurice Arama a choisi de nous présenter le Maroc à travers les peintres qui y ont vécu ou séjourné pendant quelque temps. Des peintres venus de tous les horizons pour fixer sur leurs palettes les couleurs chatoyantes et les visages uniques de ce pays qui demeure, dans la mémoire de l’auteur, comme un Eldorado perdu.

Après une introduction très enrichissante, on en vient à l’essentiel de l’ouvrage : un véritable dictionnaire des « peintres du Maroc ». Une encyclopédie de plus de cinq cents noms, le tout agréablement illustré de magnifiques reproductions d’œuvres choisies.

L’ordre alphabétique a été choisi nous permettant d’aller de Carlos Abascal (1878-1948), peintre espagnol à Carl Wuttke (1849-1927), paysagiste allemand.

On découvre avec étonnement que nombre de célébrités ont vécu au Maroc où elles ont exercé leurs talents artistiques : Le britannique Francis Bacon, le germano-polonais Balthasar Klossowski dit Balthus, Salvador Dali, le grand d’Espagne, le franco-russe Nicolas de Staël, le néerlandais Kees, Cornelius Theodorus Marie dit Van Dongen, l’italo-tunisien Moses Levy et même l’homme d’Etat Winston Leonard Spencer Churchill, peintre à ses heures perdues. Parmi les Français, on remarque Alfred Dehodencq, auteur du fameux tableau « L’exécution de Sol Hatchuel », Eugène Delacroix, Raoul Dufy, Jean-Louis Gérôme, André Hambourg, Henri Matisse ou encore Louis Toffoli. Sans oublier le Français Georges Washington qui dut son nom à l’amour de son père pour le grand Américain.

Le judaïsme est omniprésent dans les œuvres présentées, les personnages juifs ayant été croqués avec délectation par les peintres du Maroc entre le 19ème et le 20ème siècles.

En témoignent les belles reproductions d’Eugène Delacroix : « Noce juive dans la Maroc » (1839), et « Musiciens juifs de Mogador » (1847), de Jean-Jules-Antoine , Lecomte de Nouÿ : « Le samedi dans le quartier juif de Tanger » (1855) et « La lecture de la Bible au Maroc » (1882), de Charles-Emile Vernet-Leconte : « Femme juive de Tanger » (1868), d’Auguste Delacroix : « Juive en costume traditionnel » (1834), de Raymond Crétot-Duval : « La porte du Mellah de Salé », d’Yves Brayer : « En famille au Mellah de Meknès » (1930), de Louis Brindeau de Jarny : « Le Mellah, Tagadvit n’bour », de Jean-Léon Gérôme : « Portrait d’un Juif marocain », d’Auguste-Alexandre Hirsch : « Tétouan, Juive à la fontaine » (1871), de Gustave de Jonghe : « Femme juive à Tanger veillant sur son enfant endormi », de Francisco Lameyer y Berlinguer : « Le mariage juif à Tanger » (1875), de Charles-Zacharie Landelle : « Juive de Tanger » (1874), de John Frederick Lewis : « Juive à Tanger » (1832-1833), d’Alexandre Lunois : « La mariée juive marocaine » et d’Henri Pontoy : « Le Mellah de Fès ».

Magnifique. Un enchantement !

Jean-Pierre Allali

(*) Editions Non Lieu. 2017. 374 pages  - Grand format. 49 €.

Commentaires

Publier un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.
CAPTCHA
Cette question permet de s'assurer que vous êtes un utilisateur humain et non un logiciel automatisé de pollupostage (spam).
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.

Contenu Correspondant