Monde Juif vs Monde arabe : réfugiés contre réfugiés
par Gerard Fredj
La communauté internationale a marqué la Journée mondiale des réfugiés organisée sous l'égide de l'ONU, une journée destinée à se pencher sur le sort des millions de réfugiés à travers le monde, et des dizaines de millions de personnes déplacées fuyant les persécutions et, parfois la mort.
Chaque partie du conflit israélo-palestinien a saisi l'occasion de cette célébration pour faire assaut d'accusations concernant les réfugiés.
Shimon Ohayon , député Yisrael Beitenou qui a passé son enfance au Maroc, et professeur à l'Université Bar-Ilan a appelé la Ligue arabe a "accepter sa responsabilité dans l'expulsion d'un million de juifs des pays arabes des pays dans lesquels ils vivaient depuis des millénaires".
Selon Ohayon, qui préside la commission de la Knesset pour les droits des réfugiés juifs des pays arabes, a accusé la Ligue arabe d'avoir utilisé les communautés juives des pays arabes "comme une arme contre la création d'un état juif".
Il fait référence dans sa déclaration aux lois édictées dans les pays arabes – ou musulmans – qui retiraient leurs droits civiques aux juifs, gelaient leurs avoirs ou confisquaient leurs biens.
Jusqu'aux appels à leur expulsion pure et simple.
"Il est temps pour la ligue arabe et les pays qui la composent de reconnaître son rôle dans le nettoyage ethnique de la population juive du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord", a déclaré Ohayon.
"J'appelle la Ligue arabe non seulement de assumer ses responsabilités mais aussi a accorder des réparations aux réfugiés juifs."
De son côté, Hanan Ashrawi, membre du Comité Exécutif de l'OLP a exhorté la communauté internationale, à tenir Israël responsable "la situation faite à notre peuple qui n'est rien d'autre qu'une expulsion de masse et pour la perpétuation de la situation des réfugiés".
Elle demande qu'Israël "admette sa culpabilité, et donc sa responsabilité dans la réparation de cette injustice sur le plan humain, moral, politique et juridique", une allusion aux demandes palestiniennes de nationalité et de dédommagement pour ce que les responsables palestiniens estiment être "la descendance des palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés de la guerre d'indépendance d'Israël en 1948", soit 5,3 millions de personnes.
"Le cas de la Palestine n'est pas une affaire d'un récit contesté, de droits ou territoires, il reste une question de justice et d'humanité incontestables," a-t-elle ajouté, balayant d'une phrase la question de l'expulsion des juifs des pays arabes : pour elle ils sont partis volontairement. Elle appelle d'ailleurs les dirigeants des pays arabes concernés à laisser les juifs dans leur pays d'origine.
Environ la moitié de la population juive d'Israël est constituée de juifs expulsés- ou sont des descendants de juifs expulsés- des pays arabes.
Environ la moitié des Juifs d'Israël sont eux-mêmes, ou sont les descendants des, réfugiés des pays arabes et musulmans.
Jeudi, le lendemain de la journée des Réfugiés, le bureau central palestinien de statistiques publiait ses chiffres concernant les réfugiés palestiniens, largement basés sur celle de l'UNRWA, l'agence onusienne d'aide aux réfugiés palestiniens.
Quelque 5,3 millions de personnes ont été enregistrées comme réfugiés palestiniens par l'UNRWA au 1er Janvier 2013, selon le bureau des statistiques.
Environ 42 pour cent des Palestiniens vivant en Cisjordanie/ Judée Samarie et dans la bande de Gaza ont été classés comme réfugiés – à Gaza, ils constitueraient les deux tiers (67%) de la population totale, et en Cisjordanie un peu plus d'un quart (27%), toujours selon les mêmes sources.
Israël conteste ces chiffres, et notamment les règles sur lesquelles de base l'UNRWA pour classer une personne comme "réfugié palestinien", beaucoup moins strictes que les normes du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
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