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Négociations et menaces iraniennes, par David Bensoussan

Négociations et menaces iraniennes, par David Bensoussan

Entre le 5 et le 8 août 2022, 170 cibles identifiées au Djihad islamique ont été neutralisées à Gaza sans que le Hamas intervienne. Deux jours plus tard, les frontières étaient ouvertes et les Gazaouis purent travailler en Israël.

Tant le Djihad islamique que le Hamas ont des statuts d’ambassade à Téhéran alors que l‘Autorité palestinienne y est considérée comme persona non grata. Toutefois, le Hamas est également courtisé par la Turquie garde une certaine distance par rapport à l’Iran. Tout comme le Hezbollah libanais, le Djihad islamique est affilié au corps Al-Quds des Gardiens de la Révolution iraniens.

Le Liban est au bord de la famine, mais cela importe peu pour le gouvernement iranien qui tient à redorer le blason du Hezbollah qui a perdu sa majorité parlementaire aux dernières élections. L’agressivité du Hezbollah est accrue : des drones dépêchés en direction des puits pétrolifères israéliens Kalish en Méditerranée ont été abattus. Bien que la délimitation de la frontière maritime entre Israël et le Liban ait été négociée et sur le point d’être entérinée, le Hezbollah veut remettre en question l’accord et s’octroyer une victoire, fût-elle cosmétique.

Les menaces du Hezbollah qui se dit prêt à aller jusqu’au bout, soit une confrontation avec Israël est reliée aux nouvelles négociations des 5 +1 sur le nucléaire iranien qui ont repris à Vienne. Le président Biden veut faire ressusciter l’accord de 2015 ratifié par Obama et annulé par Trump. Obama présumait que cet accord déradicaliserait l’Iran. Bien au contraire, il n’a pas empêché la continuité des manifestations iraniennes au slogan de « Mort à l’Amérique » ; l’Union européenne qui a tout à craindre d’un Iran nucléaire a également ratifié cet accord avec un pays qui se propose d’éliminer Israël de la carte; la déstabilisation de la région par l’Iran a continué au Liban en Syrie, en Irak, au Yémen et à Gaza.

Le négociateur en chef américain Robert Malley a fait tant de concessions à l’Iran que des membres de l’équipe de négociation américaine ont remis leur démission. Le point d’achoppement principal est le statut des Gardiens de la révolution iraniens, entité considérée comme terroriste par le Département d’État américain. Ces derniers sèment la terreur en Iran même, s’appuient sur un empire économique considérable, soutiennent des milices et des mercenaires chiites au Moyen-Orient et ont été impliqués dans plusieurs attentats en Europe même.

Ces négociations qui traînent lui permettent de gagner du temps, d’enrichir l’uranium à des taux immodérés qui le rapprochent de la possession de l’arme nucléaire et de faire accepter ses exigences.

Les chances que les nouvelles négociations des 5 +1 aboutissent sont minces, d’autant plus que l’Iran exige des réparations faramineuses au cas où les États-Unis se retireraient du nouvel accord. Le régime iranien qui souhaite la fin des sanctions négocie tout en déclenchant des manœuvres déstabilisantes dans la région, soulignant ainsi que ces dernières sont indépendantes du nouvel accord.

Son pouvoir de nuisance est considérable : instabilité accrue dans le Golfe arabo-persique, activation des attaques Houtis du Yémen contre l’Arabie et les Émirats, et augmentation de la tension par le truchement des radicaux du Hezbollah et du Djihad islamique.

Cette dernière mouvance a été neutralisée à Gaza. Le Hezbollah qui dispose de près de 150 000 missiles a certainement pris note de la qualité du renseignement israélien, de l’efficacité de sa défense antimissile et de la précision de ses frappes éclair. Il continue néanmoins de menacer de faire pleuvoir ses missiles sur Israël.

Ce qui est passé inaperçu est la coïncidence entre l’attaque du Djihad islamique de Gaza et l’explosion d’un site de missiles balistiques survenue au Yémen qui a fait des dizaines de victimes dont des experts balistiques iraniens.

Le Hamas n’a pas changé son incitation au terrorisme contre Israël et n’a été que trop heureux d’affermir son autorité en défaisant le Djihad islamique. De son côté, le régime iranien espère arriver à ses fins à long terme en formant bloc avec la Russie et la Chine. Pour l’instant, il se promet d’ouvrir un nouveau front contre Israël en Cisjordanie en y infiltrant des fonds et des armes par l’intermédiaire de la Jordanie.

À suivre…

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