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NATALIE PORTMAN ET ISRAËL

NATALIE PORTMAN ET ISRAËL

 

Créé en 2013, et peu connu du grand public, le prestigieux prix «Genesis», parfois qualifié de Nobel juif, est censé récompensé «les êtres humains exceptionnels qui représentent les valeurs juives dans leurs contributions au bien de l'humanité». L’ont reçu par le passé Michael Bloomberg, Michael Douglas, Itzhak Perlman et Anish Kapoor. Cette année, le prix – et ses deux millions de dollars – devait être remis à l’actrice Natalie Portman pour son activisme social et ses œuvres caritatives.

Cygne noir

Las, l’actrice oscarisée pour son rôle dans le «Cygne Noir» a déclaré qu’elle ne viendrait pas recevoir son prix en juin prochain à Jérusalem. Elle a expliqué qu’elle aimait Israël mais qu’elle était en profond désaccord avec la politique actuelle de Benjamin Netanyahou. Elle avait donc pris cette décision pour ne pas avoir à rencontrer et encore moins écouter le premier ministre israélien qui devait prendre part à la cérémonie de remise du prix et y prononcer un discours.
La cérémonie a donc été annulée et on ignore encore si le montant du prix sera tout de même remis à l’actrice. Ses déclarations ont suscité de vives réactions allant des félicitations appuyées de ceux qui abondent dans son sens, à l’indignation de certains cercles en Israël. Alors, faut-il lui dire «Sois belle et tais-toi ?» Sûrement pas. L’actrice a parfaitement le droit de dire tout haut ce qu’elle pense. Elle n’aime pas le premier ministre israélien ? Elle n’est certainement pas la seule.

En Israël, Benyamin Netanyahou n’a pas que des admirateurs, c’est le moins qu’on puisse dire. Là n’est pas la question. Natalie Portman a agi selon ses convictions et c’est son droit. Ce qui ne l’est pas, c’est de falsifier l’histoire comme elle l’a fait dans son compte Instagram. L’État d’Israël, y affirme la jeune femme «a été créé il y a exactement soixante-dix ans pour être un abri sûr pour les réfugiés de l’Holocauste». Un argument souvent brandi par les Arabes, pour dénier toute légitimité à l’Etat Juif, que les pays occidentaux auraient créé pour se faire pour ainsi dire pardonner les atrocités commises envers les Juifs, sans voir que c’était les Arabes qui en seraient les victimes cette fois.

Faut-il le répéter, Israël a vu le jour malgré l’Holocauste qui a décimé le peuple juif et privé le jeune État déjà prêt à naître, à la veille de la seconde guerre mondiale, des forces vives dont il aurait eu tant besoin. Le pays comptait déjà des centaines de villes, de villages et de kibboutzim à la veille de la guerre ; fondée en 1920, la Histadrut - Fédération générale des travailleurs de la Terre d'Israël - remplissait aux côtés de l’Agence Juive pratiquement toutes les fonctions d’un État dans le domaine de l’éducation, de l’agriculture et de l’industrie ; il y avait même la Kupat Cholim, une Caisse maladie ouverte à tous.

Solel Boneh

C’est cette même Histadrout qui créa bien avant la guerre de grandes entreprises telles Solel Boneh qui va construire à partir de 1921 les routes et infrastructures vitales du pays ou Mekorot qui assure depuis 1937 l’approvisionnement en eau. L’Université Hébraïque de Jérusalem avait ouvert ses portes en 1925, l’hôpital Hadassah en 1939. De fait, c’est le déclenchement de la seconde guerre mondiale qui a freiné pour un temps l’établissement de l’État d’Israël.
Au lieu d’apporter de l’eau au moulin de la BDS, qu’elle se défend de soutenir, l’actrice aurait mieux fait de se replonger dans l’histoire du pays qui l’a vue naître.

Michèle Mazel

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