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Orwell décrit l'antisémitisme des Marocains et des Européens à Marrakech (1939)

Orwell décrit l'antisémitisme des Marocains et des Européens à Marrakech (1939)

 

 

 

Dans un essai George Orwell décrit la condition misérable des Juifs à Marrakech où il s'est rendu en 1939.  Les Juifs vivaient en communauté et exerçaient les mêmes métiers que les Arabes, à l'exception de l'agriculture.  Ils étaient vendeurs de fruits, potiers, orfèvres, forgerons, bouchers, tanneurs, tailleurs, porteurs d'eau,  mendiants, portiers.  Il y en avait environ 13.000 qui vivaient dans un espace extrêmement réduit, à peine quelques acres.  Orwell observe (en 1939 donc) qu'il est encore heureux qu'Hitler ne soit pas là tellement cette concentration lui faciliterait la tâche d'extermination.  Mais peut-être est-il en route?  Pourquoi parle-t-il d'Hitler?  Car l'antisémitisme était rampant:  "On entendait les habituelles rumeurs sinistres sur les Juifs, non seulement chez les Arabes mais également chez les Européens les plus pauvres":

"Oui, mon vieux, ils ont pris mon travail et l'ont donné à un Juif. Les Juifs, parlons-en! Ils sont les véritables dirigeants de ce pays, vous le savez. Ce sont eux qui ont tout l'argent. Ils contrôlent les banques, la finance, tout. "

"Mais," répondis-je, "n'est-il pas un fait que le Juif moyen est un ouvrier qui travaille pour environ un cent par heure?"

"Ah, mais c'est juste du cinéma! En réalité, ils sont tous prêteurs d'argent. Ils sont rusés, les Juifs."

C'était comme il y a deux cents ans.  De pauvres femmes étaient brûlées pour sorcellerie alors que leur magie ne leur permettait même pas de fabriquer un bon repas.

"As the Jews live in self-contained communities they follow the same trades as the Arabs, except for agriculture. Fruit-sellers, potters, silversmiths, blacksmiths, butchers, leather-workers, tailors, water-carriers, beggars, porters–whichever way you look you see nothing but Jews. As a matter of fact there are thirteen thousand of them, all living in the space of a few acres. A good job Hitler isn’t here. Perhaps he is on his way, however. You hear the usual dark rumours about the Jews, not only from the Arabs but from the poorer Europeans.

“Yes, MON VIEUX, they took my job away from me and gave it to a Jew. The Jews! They’re the real rulers of this country, you know. They’ve got all the money. They control the banks, finance–everything.”

“But,” I said, “isn’t it a fact that the average Jew is a labourer working for about a penny an hour?”

“Ah, that’s only for show! They’re all money-lenders really. They’re cunning, the Jews.”

In just the same way, a couple of hundred years ago, poor old women used to be burned for witchcraft when they could not even work enough magic to get themselves a square meal."

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