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Renouveau - Politique culturelle pour un partenariat israélo-arabe

Renouveau - Politique culturelle pour un partenariat israélo-arabe

par Joseph Braude
Washington, D.C., Washington Institute for Near East Policy, 2019, 162p.

Critique par Daniel Pipes
 

Fondateur et directeur du Center for Peace Communications, organisation axée sur l'amélioration des relations israélo-arabes, Braude est l'auteur d'un livre important et très original. Il rappelle l'histoire positive de ces relations tendues, salue l'exception marocaine et examine les possibilités actuelles. Il conclut en disant : « s'est constituée en faveur de l'amélioration une masse critique » dont le bruit « s'entend depuis les rives de l'Atlantique jusqu'au détroit d'Ormuz ». Enfin, il propose un ensemble complet de recommandations politiques.

Le titre et le sous-titre comportent trois mots qui méritent qu'on s'y arrête. « Renouveau » [traduction du terme anglais reclamation, NdT] fait référence au souvenir quelque peu nostalgique évoqué par Braude des bonnes relations israélo-arabes qui existaient il y a un siècle. L'auteur présente une série impressionnante de voix pro-sionistes égyptiennes et irakiennes comme celle de l'érudit égyptien Ahmad Zaki qui estimait que « la victoire du sionisme est aussi la victoire de mon idéal ». Toutefois, une telle vision a toujours été minoritaire et pour qu'elle devienne majoritaire, il faudrait une révolution plus qu'un renouveau.

Le terme « culturel » retient également l'attention. Braude plaide judicieusement en faveur du rôle central à jouer par la société civile, y compris dans les autocraties. Il pointe le fossé inacceptable qui sépare d'un côté les bonnes relations entretenues par les différents gouvernements avec Israël et de l'autre le mépris de ces mêmes gouvernements entretenu à l'égard l'État hébreu dans le but de satisfaire leurs opinions publiques internes. L'auteur affirme que pour améliorer les relations, « les populations arabes devraient se joindre à leurs gouvernements pour construire une relation avec Israël et son peuple. Ainsi, « un projet israélo-arabe de dessalement de l'eau ne peut pas influencer l'opinion publique tant que les médias d'information le passent sous silence et que les prédicateurs persuadent leurs ouailles que les « sionistes » empoisonnent l'eau potable. » Dit en termes plus pompeux : « la focalisation unique sur la conclusion d'une poignée de nouveaux traités risquait d'obscurcir l'opportunité de forger d'innombrables liens avec les peuples arabes ». Pour remédier à ce problème, Braude désigne les écoles, les dirigeants religieux et les médias comme les éléments clés aptes à faire évoluer les mentalités.

« Arabe » signifie ici non-palestinien. En comparant les deux populations, Braude trouve à juste titre que « les approches qui s'appliquent à l'une ne s'appliquent pas nécessairement à l'autre », et donc ni l'une ni l'autre n'inclut les Palestiniens dans son enquête qui ne propose pas de recommandations applicables à ces derniers.

Le livre se termine par une liste utile de mesures qu'Israéliens et Américains peuvent prendre pour encourager des relations favorables entre les États arabes et Israël, telles que « l'établissement d'une unité de surveillance et de responsabilité » et « le développement de l'accès aux médias étrangers ». Bien qu'il donne ces conseils à la fois aux Israéliens et aux Américains, les premiers devraient naturellement prendre les choses en main étant donné la place centrale occupée par les États arabes dans les relations extérieures d'Israël.

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