Sami Frey : "Je travaille plus ma mémoire que ma voix. Elle est le résultat d'une vie."
Nous recevons Sami Frey, comédien, pour la pièce "Premier amour" de Samuel Beckett, qui se donne en ce moment au Théâtre de l'Atelier, jusqu'au 3 mars 2019. Un long monologue porté par le comédien seul en scène, qui interroge la possibilité de la parole, et lance un défi au théâtre même.
Après la mort de son père, le narrateur doit quitter le nid, et va trouver refuge sur un banc, où il va faire la connaissance de Lulu, chez qui il va emménager, avec qui il va faire un enfant, et dont il va finalement réaliser qu'il l'aimait ...
Sami Frey revient sur la place de cette nouvelle dans l'oeuvre de Samuel Beckett, écrite en 1946 mais publiée en 1970.
Dans Premier Amour, je retrouve ce que sera son œuvre plus tard. Tout est déjà là, mais pas vraiment de la même façon.
Il évoque aussi, entre autres, l'importance du silence au théâtre, et l'atmosphère particulière que celui-ci peut instaurer.
Au théâtre, je peux faire le silence. Je peux arrêter la marche du monde pendant un instant. (...) J'ai évidemment la possibilité de m'abstraire, le théâtre est un endroit où le silence peut être magnifique.
La voix, c'est probablement le résultat d'un long processus. On s'exprime par la voix, c'est avec la voix qu'on communique avec les autres. Je travaille plus ma mémoire que ma voix. Elle est le résultat d'une vie. Quand je m'enregistre et quand je travaille, ça m'arrive de m'endormir ! Il faut pas trop s'écouter non plus parce que ça devient lassant.
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