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Veiller ardemment au bien-être de son prochain

Veiller ardemment au bien-être de son prochain

 

Veiller ardemment au bien-être de son prochain fut l’une des préoccupations majeures de Moïse, le premier dirigeant du peuple juif. C’est ce que nous lisons dans l’un des versets les plus emblématiques de notre paracha (Exode 2,11).

Moïse est le témoin de l’oppression répétée contre l’un de ses frères. Il intervient alors pour le sauver, nous donnant par la même une extraordinaire leçon d’humanisme.

Reprenons le texte : « Ce fut lorsque Moïse grandit, il sortit vers ses frères, il vit leurs souffrances, il vit un homme égyptien qui frappait un homme hébreu de ses frères… Il frappa alors l’Égyptien. »

La compassion de Moïse envers l’un de ses frères n’est pas un simple détail de sa vie. C’est la première information que la Tora nous rapporte à son sujet. Elle a donc une valeur exemplaire. Elle est comme un fondement de son existence, une attitude qui marquera la suite de sa vie en tant que dirigeant du peuple juif.

SORTIR DE SA TOUR D’IVOIRE 

Les commentateurs soulignent dans ce verset trois points qui méritent notre attention parce qu’ils défient toutes les normes : tout d’abord le fait que Moïse grandit, ensuite le fait qu’il sortit vers ses frères et enfin, le fait qu’il vit leurs souffrances. Sur les mots « Moïse grandit », Rachi explique qu’il faut lire cette expression dans le sens d’une promotion sociale : le Pharaon l’avait nommé intendant de son palais !

Le détail est remarquable pour la suite. Moïse occupe un poste important dans le palais royal égyptien et malgré son statut social, il va œuvrer pour ses frères. Non pas pour voir les fautes de ses contemporains qui les ont conduits en esclavage mais pour se préoccuper de leurs souffrances ! Il va quitter son univers de tranquillité pour sauver un autre  être humain  qui ne se distingue par aucune qualité particulière. Pour un seul homme, il va mettre sa vie en danger.

Des brebis égarées

Cette scène est porteuse d’une richesse humaine extraordinaire. Lorsqu’une personne se trouve dans le palais du roi, c’est-à-dire dans l’aisance matérielle et spirituelle, elle se doit de sortir à l’extérieur pour aller à la rencontre des frères éloignés. Si une personne est frappée par une autre personne (symbole du penchant au mal qui l’éloigne de la Tora), on ne peut rester indifférents à sa détresse. Certains diront qu’il n’existe aucune obligation de sortir de son propre univers pour un juif trop éloigné. De toute façon celui-ci risque de rester indifférent. Pour battre en brèche cette attitude, la Tora affirme que c’est précisément Moïse qui alla à la rencontre des brebis égarées. Le plus grand prophète d’Israël s’intéressa à un individu sans valeur apparente.  Il mit sa vie en danger pour lui !

Plus tard, d’ailleurs, Dieu désigna Moïse comme le Guide d’Israël pour une autre action similaire.  Quand Moïse faisait paître le troupeau de son beau-père, un jeune agneau s’échappa du troupeau. Moïse partit alors le rechercher et le retrouva buvant l’eau d’une source. « Je ne savais pas que tu t’étais enfui parce que tu avais soif ! », s’exclama-t-il. Il le chargea alors sur ses épaules et le ramena au troupeau. D.ieu dit alors : « Tu as eu pitié d’un jeune agneau de ton troupeau ! C’est la preuve que tu es digne de conduire Mon troupeau, Israël. ».  Les jeunes agneaux égarés, ce sont nos frères. Qui va à leur rencontre ? Moïse en personne ! Parce que chaque individu recèle en lui une valeur intrinsèque qui peut le hisser au niveau du plus grand érudit.

RAV YAACOV SPITEZKI 

SHORASHIM

Le centre pour les étudiants francophones

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