Y a-t-il une alternative à Benjamin Netanyahou ? par Victor PEREZ
A entendre les opposants de l’actuel gouvernement israélien, le blocage du processus de paix est de sa seule responsabilité. Soit pour la raison d’avoir exigé l’impossible, tel que le laisse entendre l’ex-députée d’extrême gauche Zahava Galon qui se passe, quant à elle, de la reconnaissance de la légitimité de l’état juif, soit pour son refus de geler une nouvelle fois les constructions dans les implantations. Ce qui ‘’empêcherait’’ les dirigeants de l’Autorité palestinienne de revenir à la table des négociations, dont on peut bien se demander l’intérêt si l’on prend en compte le refus total de toutes concessions de Mahmoud Abbas.
Certains, des adversaires politiques de Benjamin Netanyahou, soutiennent que le bien du pays exige qu’il dissolve la coalition actuelle, se débarrasse des ‘’extrémistes’’ qui la composent et forme un nouveau gouvernement avec le parti de centre gauche Kadima. Sans pour autant préciser quelle doit être la base commune entre ces deux partis ! Car, si l’on connaît plus ou moins les positions duLikoud sur Jérusalem, le ‘’droit au retour des réfugiés palestiniens’’, les frontières et les besoins sécuritaires d’autant plus importants que le monde arabo-musulman s’effondre, on doute fortement que le parti de Tsipi Livni puisse renier ses positions d’alors, lors des discussions d’Annapolis en 2008, et s’inscrire, sur ces mêmes sujets, en porte-à-faux vis-à-vis de la majorité du peuple israélien. On ne voit pas ici ce que ce parti apporterait de plus à l’édification de la paix.
Sauf à imaginer une capitulation israélienne aux exigences irréalistes de la communauté internationale aux basques de l’AP et dont le parti Kadima ne pourrait soutenir face à ses propres électeurs.
On peine à imaginer en conséquence quelle peut-être l’alternative à la politique actuelle !
Si donc une nouvelle coalition avec ce parti semble pour le moins improbable, il est légitime de s’interroger quant à ses autres alliés éventuels lors d’une nouvelle élection que ce parti remporterait.
Le Shass, réunissant plus d’une dizaine de députés lors de chaque scrutin, fut éconduit par Tsipi Livni pour cause d’exigences pécuniaires exorbitantes lors de la formation du gouvernement en 2008. Il est donc difficile d’imaginer une alliance entre ces deux partis, sauf à imaginer que l’un ou l’autre se fourvoie. Pour celle qui veut se faire passer pour ‘’Mme propre’’, cela serait d’un mauvais effet sur les électeurs.
Idem pour le parti de Judaïsme Ha torah n’imaginant pas le pouvoir sans subsides à ses écoles.
Le parti Israël-Beiteïnou, réunissant actuellement quinze députés, est considéré par les membres deKadima comme un parti « d’extrême droite », voire « fasciste ». L’alliance, là encore, est fortement improbable.
L’alliance avec le parti d’extrême gauche Meretz, trois élus actuellement et certainement moins dans la prochaine Knesset, causera une certaine gêne à l’aile droite du parti Kadima. D’où le doute d’un partenariat.
De même pour la dizaine de députés arabes que l’on n’imagine guère assis à la table du gouvernement présidé par Tsipi Livni.
Idem pour les partis Union nationale et Maison juive opposés à tout idée d’un état ‘’palestinien’’.
Le parti travailliste quant lui, fort de ses sept élus actuels, sera le seul parti ayant vocation à cette coalition avec le nouveau parti d’Ehud Barak Astmaout s’il obtient quelques élus.
Ce qui ne fait pas au total une majorité de soixante-et-un sièges autorisant Tsipi Livni à occuper le poste de Premier ministre. Ce qui démontre aussi à contrario que pour le peuple israélien il n’y a pas d’autres politiques crédibles que celle actuelle.
Une constatation des plus logiques mais qui n’empêche pas tous les réfractaires à la gouvernance deBenjamin Netanyahou d’attester qu’il existe une alternative. Une affirmation saugrenue qui a pour unique effet de permettre une pression internationale sur le seul Israël, le poussant, ainsi, à la faute et à de nouvelles concessions sans garantie d’une avancée réelle et sérieuse vers la paix.
La seule solution pour le partiKadima de gouverner reste de contraindre le Likoud à plier (terme favori de Tsipi Livni) et à s’aligner sur sa ‘’modération’’. D’où son peu d’entrain à être solidaire de la politique extérieure du gouvernement présent et son ‘’appui’’ indirect à une Autorité palestinienneprévoyant d’avancer ses pions en septembre prochain lors de l’Assemblée générale de l’ONU faute, à l’évidence, de ‘’partenaire’’ israélien pour la paix.
Au final, s’il reste une évidence, elle est que leLikoud présidera encore longtemps le Conseil etKadima continuera à voter des motions de censures tous les lundis aux côtés des partis d’extrêmes gauches et arabes.
Victor PEREZ ©
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