L’exode oublié, réfugiés juifs des pays arabes, par Moïse Rahmani
Moïse Rahmani explique crûment que d’un côté l’opinion publique n’ignore rien du drame des réfugiés palestiniens maintenus volontairement dans cet état de précarité et de misère tant par les régimes arabes que par une Autorité palestinienne corrompue, tandis que le sort des réfugiés juifs des pays arabes a été occulté durant plus de cinquante ans.
Depuis plus de deux mille ans des Juifs vivent au Moyen-Orient. Leur présence est antérieure à l’arrivée de l’Islam au VIIe siècle. En 1948, ils sont près d’un million qui devraient jouir de droits identiques à ceux des autres. Cela a donné naissance au mythe de la coexistence pacifique entre Juifs et Arabes. La déclaration d’indépendance d’Israël, le 15 mai 1948, voit déferler sur les communautés juives des pays arabes une vague de violences entraînant un début d’exode. Meurtres, arrestations, saisies des biens, expulsions… Par dizaines de milliers ils quittent cette terre d’Islam devenue inhospitalière. Chaque conflit entre Israël et ses voisins entraîne une nouvelle fuite des Juifs qui s’accrochent encore : 1956, 1967, 1973. 2003 : les communautés juives, jadis prospères, sont exsangues.
Aujourd’hui, moins de quatre mille Juifs vivent, toujours menacés, dans les pays arabo-musulmans. Cinquante ans ont passé, les souvenirs affleurent. Leurs enfants, le monde doivent connaître enfin la vérité. Par le biais de souvenirs personnels de l’auteur et à travers des témoignages, souvent poignants, sans complaisance mais sans haine ni amertume, voici les heurs et malheurs des Juifs des pays arabes.
Mort en 2016 à Bruxelles, Moïse n’aura pas connu le dégel des relations entre Israël et certains pays arabes comme les Emirats ou le Maroc. Peut-être aurait-il écrit une nouvelle édition plus optimiste ?
Moïse Rahmani est né au Caire en 1944. Dans les années 1990, il a lancé la revue trimestrielle Los Muestros que l’on retrouve sur le site www.sefarad.org (sous les publications de Institut Sépharade Européen] qui publie, entre autres, des nouvelles des communautés séfarades du monde entier. Il a écrit de nombreuses publications dont deux sur la communauté juive du Congo ex belge, foyer de beaucoup de ceux qui, comme une partie de sa famille, ont quitté leur maison ancestrale de l’île de Rhodes pour le Congo ex Belge.
Editions Raphaël, 2003 et Luc Pire, 2006, 192 p