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L’Honneur perdu de la pourpre, par Jo Kakon

Jadis les Romains se fournissaient en pourpre dans les îles éponymes purpuraires, au large de Mogador. Au large est un grand mot. Rien n’est large à Mogador, décor naturel d’Othello. Disons à quelques brassées de la plage.

La pourpre tirée du coquillage appelé Murex servait à teindre les vêtements des impératores. La catégorie en dessous n’avait le droit qu’à une large bande sur l’Ostrum (la toge)

Cette couleur servait à visualiser le pouvoir, à ponctuer la parole du locuteur, à lui donner force de loi.

Plus tard cette couleur fut adoptée par l’église et par le pouvoir judiciaire pour les mêmes raisons.

Sous la cape et sous la toge des hommes qui, comme ces belles qui pour n’être point importunées se donnent un air sévère, afin d’éviter le signe de faiblesse, et la familiarité.

On a construit des palais pour le pouvoir, pour la justice afin d’abriter la belle langue, celle de la Polemos, cette bonne guerre que les Grecs affectionnaient.

C’est bien un débat la justice ?

Non seulement il faut loger le débat à sa mesure, mais aussi figer le justiciable au coup de sifflet !  Comme au Rugby sport de la catharsis s’il en est, sport de la rudesse, sport de Tas à la limite de l’étouffement. Lorsque l’arbitre siffle, tout le monde s’arrête.

C’est ça la loi ! Le coup de sifflet rappelle aux joueurs qu’ils ont adhéré à des règles, et qu’il est au dessus d’eux.

La justice aménageuse lente, qui laisse en souffrance des êtres au temps imparti, quand elle même s’en passe, a au dessus d’elle un arbitre qui peut siffler la fin, à la manière de Beckett, crier « End Game » , Fin de partie.

Justice !  As tu donné la parole ? As tu cherché la vérité ? ou plutôt la Véracité pour le souverain bien Kantien ?

Je lisais dernièrement que 97% de la surface terrestre ne sont plus intacts, seuls 3% n’ont pas encore été foulés par l’homme.

Pourquoi ces retraités aux casquettes sponsorisées, armés de râteaux et sacs plastique, ces associations passent ils leur dimanches à nettoyer les plage ?  Sisyphe reprenant l’ouvrage de la veille au même endroit.

Quand bien même finirait on par la nettoyer cette terre, supportera t elle encore toute cette violence, ces âmes polluées ? Ces bruits assourdissants ? Cette  pollution sonore au dessus d’elle ?   Vivement le bruit de la paix absolue. Sinon à quoi bon mourir  Bio.

Dans une précédente chronique je faisais remarquer que la justice n’a pas mis ses mains dans le cambouis parce qu’elle n’en avait pas.  Il lui reste des moignons.  Boufre ! Elle a quand même réussi à faire ce geste comme ça, que d’aucuns font, pas très élégant je l’avoue, comme pour dire au Président tout de même : Parlez toujours, je ne suis pas impressionnée ! Le président a eu l’audace de dire avant qu’elle ne statue sur l’affaire

« SARAH HALIMI »  Il y a un besoin de procès .

C’est qui le Patron ?

Répétons ici la prière de Chamfort : On souhaite la paresse d’un méchant, et le silence d’un sot.

 

Jo Kakon

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