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Albert Memmi, un Juif décolonisé (36 min)

Pierre Assouline - journaliste, écrivain, Guy Dugas - professeur, Alain Policar - politologue

Juif, tunisien et français • Albert Memmi est né le 15 décembre 1920 dans une famille juive de langue maternelle arabe. Elève de Jean Amrouche au lycée français de Tunis, il étudie la philosophie à l'université d'Alger. Il connaît les camps de travail forcé en Tunisie, en 1943. Il prépare l'agrégation de philosophie à la Sorbonne et se marie avec une française. Puis il retourne à Tunis, où il anime un laboratoire de psycho-sociologie, enseigne la philosophie et dirige les pages littéraires de L'Action, un hebdomadaire tunisien.

•En septembre 1956, après la proclamation de l'indépendance de la Tunisie, il élit domicile à Paris où il est professeur de psychiatrie sociale à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, attaché de recherches au C.N.R.S, et membre de l'Académie des Sciences d'Outre-mer. Il adopte la nationalité française en 1967. Titulaire du prix de Carthage (Tunis, 1953), du prix Fénéon (Paris, 1954) et du prix Simba (Rome), Albert Memmi est l'un des plus grands écrivains de langue française, sa langue d'adoption. Un destin commun aux juifs •Il publie son premier roman largement autobiographique, La statue de sel, en 1953 avec une préface d'Albert Camus.

Son œuvre la plus connue est un essai théorique préfacé par Jean-Paul Sartre : Portrait du colonisé précédé du portrait du colonisateur publié en 1957 et qui apparaît, à l'époque, comme un soutien aux mouvements indépendantistes. Cette œuvre montre comment la relation entre colonisateur et colonisé les conditionne l'un et l'autre. Il est aussi connu pour le livre Portrait d’un juif(1962) à propos duquel il écrit : «Il s'agit de ma propre histoire. J'ai voulu comprendre qui j'étais en tant que juif, quel sens a pris ma vie de ce fait, et j'ai décidé de faire résolument le tour complet de moi-même.

Cette aventure, cependant, rappelle celle de tant d'autres, que ce portrait n'est pas seulement le mien: il existe, je le crois maintenant, un destin commun aux juifs : au-delà de ma propre histoire, j'ai essayé de raconter cette histoire commune.»

 

 

 

 

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