Littérature / Judaïsme – Au Maroc, les œuvres d'Edmond Amran El Maleh en Arabe « introuvables »
Insolite. Les œuvres traduites en langue arabe de l’écrivain marocain de confession juive Edmond Amran El Maleh ont complètement disparu des librairies et même des étals des bouquinistes, selon le site arabophone Hespress.com.
On pourrait trouver quelques-uns de ses romans en langue française, mais ses romans traduits en langue arabe ont complètement disparu des librairies », a indiqué l’écrivain Mohamed Said Hjiouij, selon la même source.
Et d’ajouter : « Et même ce qui a été traduit en Anglais (de ses écrits) est introuvable faute d’avoir été réédité, et même chez les bouquinistes ».
Hjiouij s’interroge : « Est-ce juste une coïncidence si ses romans ont disparu du marché, comme c’est assez courant, ou y a-t-il une main invisible derrière cette disparition? Ce qui m’étonne vraiment, c’est la négligence de l’éditeur marocain et son manque d’intérêt pour la réédition des traductions vers l’Arabe ».
« J’ai récemment trouvé un exemplaire illustré de son roman ‘Aïlen ou la nuit du récit’, mais malheureusement il n’est pas très lisible. Mais, les seuls passages que j’ai pu déchiffrer m’ont fait comprendre à quel point il était créatif dans ses romans et la grande perte que nous endurons à cause de l’absence de ses écrits dans la bibliothèque arabe », note-t-il.
El Maleh se présentait lui-même comme « un écrivain marocain juif », et « non pas comme un Juif marocain ». Il aimait ainsi se définir d’abord par sa nationalité avant sa confession. Il était un anti-sioniste et l’un des opposants les plus farouches de la fameuse exode des Juifs marocains vers Israël, affirme-t-on.
+ Bio Express +
Edmond Amran El Maleh est né au sein d’une famille juive originaire d’Essaouira, Safi. Responsable du Parti communiste marocain(alors clandestin), il milite pour l’indépendance nationale du Maroc. Il est professeur de philosophie au lycée de Casablanca, puis, cessant toute activité politique, il quitte le Maroc en 1965 pour s’installer à Paris.
El Maleh est ensuite professeur de philosophie et journaliste à Paris. À partir de 1980, à 63 ans, il se met à écrire une série de romans et un recueil de nouvelles. Ses écrits sont tous imprégnés d’une mémoire juive et arabe qui célèbre la symbiose culturelle d’un Maroc arabe, berbère et juif. Il revient au Maroc après la mort de sa femme.
El Maleh meurt à l’hôpital militaire deRabat 15 novembre 2010, à l’âge de 93 ans, et est inhumé, conformément à sa volonté, le lendemain à Essaouira; le même jour, un hommage lui est rendu au cimetière juif de Rabat.
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