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Un journaliste hollandais qui s’apprêtait à prendre part à la flottille vient de publier un article extraordinaire sur les organisateurs du navire à destination de Gaza. C’est le témoignage d’une personne qui a ouvert les yeux que vous vous apprêtez à lire.

 

Cela fait 3 mois que je planifie de naviguer avec les militants et de publier mes rapports sur leur voyage. Mais au cours des dernières semaines que j’ai passées en Grèce, j’ai perdu toute foi en la Fondation néerlandaise pour Gaza, responsable du bateau de la flottille.

 

Les choses se sont gâtées dès le début. Lors de notre première réunion sur l’île grecque de Corfou, nous avons reçu les dernières mises à jour habituelles, puis l’un des organisateurs nous a informés qu’un des journalistes néerlandais avait divulgué des renseignements secrets au plus grand quotidien hollandais au sujet de la mission. L’organisatrice était furieuse : “Personne n’est aussi ouvert que la Free Gaza Fondation”, a-t-elle quand même proclamé avec indignation. J’ai travaillé comme journaliste pendant les 25 dernières années, et je n’ai jamais vue une telle organisation fermée.

 

Après ce message de bienvenue, l’organisatrice a expliquée les règles du jeu pour les journalistes. Il y avait beaucoup, beaucoup de règles non-négociables. “Si vous n’acceptez pas cela, vous ne pouvez pas venir.” Je voulais faire un reportage vidéo sur les deux jours d’entraînement obligatoires, pour montrer la façon dont les militants se préparent pour la mission. Mais l’organisation nous a interdit de filmer pendant de longs moments. Les autres journalistes néerlandais présents et moi-même avons expliqué que nous avions besoin de ces images pour faire notre travail. Mais elle n’a pas voulu nous écouter. « J’ai travaillé avec CNN, Al Jazeera, la BBC, et personne n’a été aussi exigeant que vous, journalistes néerlandais.”

 

Finalement il y a eu un vote des militants et les journalistes ont été expulsés de ces sessions. Nous, les journalistes, avons senti le fossé se creuser sans raison. Nous avons également commencé à perdre la foi et la confiance dans l’organisation, les deux ingrédients essentiels au moment d’entreprendre un tel voyage risqué.

 

J’ai exprimé un intérêt à me joindre à la mission plus tôt cette année lorsque j’ai entendu dire que les néerlandais allaient envoyer leur propre navire à Gaza pour la première fois. Il y aurait plus de 30 participants, dont des membres éminents de la société néerlandaise. Une délégation italienne de 20 personnes serait également à bord.

 

J’ai ensuite assisté à une réunion après avoir rencontré des militants dans différentes villes dans les Pays Bas. Je les ai laissé enquêter sur moi car on me disait “qu’il y a tellement de gens qui veulent se rendre à Gaza que…” Lorsque les organisateurs appelés pour me dire que j’avais passé le dépistage et m’avaient choisi comme l’un des membres du groupe pour mettre les voiles, je me suis senti obligé d’exprimer ma joie.

 

Maintenant, de retour aux Pays-Bas, plus de trois mois plus tard, je me sens trompé. Il n’a jamais été question d’un “groupe restreint”. Il n’y a jamais eu de personnalités néerlandaises intéressées à se joindre flottille de la liberté 2. Au lieu de 32 personnes des Pays-Bas, l’organisation a réussi à réunir seulement huit activistes et quatre journalistes. Hier [lundi 27 juin], deux autres journalistes ont décidé de quitter le navire avant que le bateau ne quitte le port de Corfou.

 

Depuis le premier jour, les journalistes, dont moi-même, avons posé des questions sur l’organisation hollandaise qui gère le navire, par exemple au sujet du financement. Même des questions simples à propos de qui paie le navire ou encore sur la manière de brancher mon antenne satellite… La réponse était invariablement : “Je vous répondrais plus tard.”J’attends toujours. Hier matin (mercredi 29 juin), j’ai eu une dernière réunion avec les participants. J’ai dit aux militants que compte tenu de tout ce qui s’était passé, ils ne devraient pas avoir confiance en l’organisation de cette mission…

 

Good Luck and bon voyage (ndlr : en français dans le texte).

 

Eric Beauchemin

 

(Article publié le 30 juin 2011 sur JForum)

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