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Une rencontre interreligieuse porteuse d’espoir

Frédéric Monnin, chargé d’information de l’Eglise catholique à Genève

Genève, 8 juillet 2011 (Apic) Une rencontre porteuse d’espoir a été organisée ce jeudi 7 juillet chez le couple Benzakein, à Chêne-Bougeries, membres de l’association "Coexistences" avec une trentaine de personnes venues d’Israël et des Territoires sous autorité palestinienne.

 

Etaient présents, en tant que participants d’un voyage d’études en Suisse, une quinzaine d’adolescents palestiniens et israéliens, une vingtaine d’enseignants. Les intervenants de cette rencontre d’été étaient le Grand Rabbin Marc Raphaël Guedj, (Fondation Racines et Sources), l’abbé Alain René Arbez (judaïsme et christianisme), et Hafid Ouardiri, (Fondation Entre Connaissance).

Les questions préparées par les jeunes de confession musulmane, juive et chrétienne étaient nombreuses. Ils découvraient la coexistence des religions à Genève dans un cadre laïque, car au Proche Orient, c’est le communautarisme qui fournit à chaque individu les moyens de dire son identité: musulman, juif ou chrétien, avec tout le contentieux historique ou idéologique que cela implique.

Après diverses questions plus générales sur la manière dont les religions peuvent trouver des terrains d’entente communs au service de tous, Ibrahim, un jeune chrétien arabe demanda à Hafid Ouardiri comment il voyait l’action du Hamas à Gaza. Estime-t-il que c’est un mouvement terroriste? Après avoir d’abord précisé qu’il n’était pas solidaire de la flottille militante actuellement en route vers Gaza, ce dernier exprima sa compréhension pour le choix par la population de moyens radicaux dans cette partie des Territoires, trouvant que le terme "terroriste" peut de ce fait être discuté. Car selon lui le Hamas au pouvoir après une élection ayant valeur de résistance a montré son désir d’aider concrètement les habitants.

L’abbé Arbez fit remarquer à ce propos que le Hamas se présente tel un parti politique comme les autres, doté d’un programme, mais que sa charte reste explicitement dans le registre du terrorisme. Ce qui est inacceptable dans une perspective sincère de paix, c’est qu’un document officiel sacralise la haine des Juifs et refuse catégoriquement toute existence de l’Etat d’Israël.

La vie ou la mort, le bonheur ou le malheur?

Après diverses réactions d’enseignants aux propos d’Hafid Ouardiri, c’est le Grand Rabbin Guedj qui rappela cette phrase du Deutéronome: "Voici que je mets devant vous la vie et la mort, le bonheur et le malheur. Choisissez donc la vie!"

Et répondant à une question de Jessica, une étudiante israélienne, sur les dérives de groupes juifs radicalisés, le Grand Rabbin Guedj estima que la religion peut faire le bien ou être mortifère. L’abbé Arbez prolongea cette réflexion sur l’ambivalence de toute entreprise humaine autour du fait que, historiquement, non seulement la religion, mais aussi la prétention laïque à instaurer la paix et la justice peut également être mortifère. Tout dépend des dispositions des acteurs de ces projets.

Hafid Ouardiri souligna le fait que toutes les souffrances d’où qu’elles viennent doivent être prises en compte et que la dignité humaine devrait toujours être respectée de tous côtés des conflits.

L’ambiance du groupe était très communicative, et le feu croisé des questions et des réponses de part et d’autre ouvrit des perspectives intéressantes et certainement porteuses de mûrissement personnel chez ces jeunes confrontés habituellement à des situations où le dialogue est plus stéréotypé et l’horizon moins bleu. (apic/fm/bb)

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