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Marrakech Cité éternelle, par Elsa Nagel

 

Marrakech Cité éternelleraconte la ville ocre du Sud du Maroc grâce à des photos de particuliers et à des cartes postales signées Maillet, Félix ou encore LL. Elles témoignent d’une ville agréable à vivre, une ville-jardin riche de monuments anciens d’une grande beauté architecturale et qui pour ceux qui les recevaient permettaient de découvrir un monde ignoré, exotique et dépaysant. Ces monuments sont devenus des incontournables dans le circuit des touristes comme la Médersa Ben Youssef, la Koutoubia et autres mosquées, le palais Bahia, les fontaines à l’architecture admirable ainsi que les portes inscrites dans les remparts.

Des cartes postales et des photos rares (signées Aaron Zédé Schulmann ou Wronkers), évoquent la vie des juifs du Mellah de Marrakech autrefois. Depuis 2015, le Mellah s’est fait une beauté.

La place Jemaa el Fna a fait l’objet de nombreuses cartes postales. D’aucuns découvriront qu’une boucherie charcuterie s’y tenait, ainsi qu’une brasserie et la gare routière. Marrakech Cité éternelle porte bien son nom car photos ou cartes anciennes ne sont pas très différentes de visuels plus récents, hormis la mode vestimentaire et les paraboles sur les toits. Difficile souvent de dater les photos prises au cœur de la médina et des souks. Les cartes postales sur le thème des métiers sont des documents intéressants sur la vie au quotidien au début du 20ème siècle ainsi que des photos des années 50 et 70 sur des artisans à leur travail.

Le développement du Guéliz en revanche est marqué par le temps qui a passé. Les changements que connut son artère principale, l’avenue Mangin devenue avenue Mohammed V, sont  documentés par la somme de cartes postales qui furent alors éditées. Des bâtiments mythiques comme les Négociants, le café de l’Atlas et la Renaissance forment avec la Koutoubia les monuments phares de Marrakech toujours présents. Au contraire, les changements sont criants quand le Ciné-Palace, haut lieu du théâtre et du cinéma, n’est plus que ruines et la villa Bel-Air démolie. Le marché central a laissé place à un centre commercial, le Carré Eden. Les trois étages réglementaires des immeubles sont passés à cinq étages depuis 1990. Cependant, les souvenirs sont impérissables. Des photos témoignent de la joie de vivre qui régnait avec ses habitants qui faisaient du sport et dansaient à des bals et qui trouvaient heureuse la vie à Marrakech et ses parcs agréables comme le Hartsi et la Ménara. Haut lieu du tourisme, la ville ocre du rêve oriental à trois heures de Paris ne failli pas à sa réputation que Churchill et autres grands de ce monde lui ont prêtée.

 

Elsa Nagel habite Strasbourg après avoir passé sa jeunesse au Maroc où elle a toujours des attaches affectives. Biographe pour particuliers, elle s’intéresse aux histoires qui font la grande Histoire et à la mémoire. Pour  C’était hier à Marrakech (éd. La Croisée des Chemins) elle est allée à la rencontre des marrakchis qui lui ont raconté la ville ocre de leur jeunesse. Avec Marrakech Cité éternelle elle poursuit sa démarche en questionnant cartes postales anciennes et photographies (les plus récentes sont de 2019), une autre manière de raconter l’histoire et la vie des habitants de la Médina, du Guéliz et du Mellah.

 

Elsa Nagel, Marrakech Cité éternelle, coll. « Mémoire en Images », éditions Sutton, février 2022

144 pages 160x230mm                        

Broché – Noir et blanc                       

Prix public : 20 €                                                   

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