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La dynastie des Abouhatzera : L’héritage

A l’occasion de la Hiloula  de Baba Sale, nous vous proposons l’histoire de sa famille.

Rabbi Yisrael Abuhatzeira (en hébreu: ישראל אבוחצירא), connu sous le nom de Baba Sali (en arabe: بابا صلى, hébreu:. באבא סאלי, éclairée « Prier le Père ») (1890-1984) était un leader sépharade et kabbaliste qui était réputé pour sa prétendue capacité à faire des miracles grâce à ses prières. Il a été l’un des leaders de l’Alya des juifs marocains vers Israël, qui a vu le transfert de presque toute la population de cette communauté vers la Terre Sainte. Son lieu de sépulture à Netivot, est devenu un sanctuaire de rassemblement pour les prières et les demandes personnelles.

 

Une famille distinguée

Baba Salé est le fils d’une famille d’éminents universitaires Torah sépharades largement reconnue comme de véritables Tsadikim qui ont à leur actif de nombreux miracles.
Le patriarche de cette famille était le rabbin Shmouel Abuhatzeira. Né en Israël, le rabbin Shoumuel vécu à Damas pendant un moment, où il a étudié la Torah avec le rabbin Haïm Vital. Les Sages parlent de sa puissance et des merveilles qu’il a accomplies pour sauver la communauté juive de nombreuses difficultés.

Le rabbin Shmouel et sa famille déménagent finalement vers la ville de Tafilalt au Maroc, où le fils du rabbin Shmouel, Moshe, devient le Rav de la ville. Par la suite, le fils du rabbin Moshe, Yaakov, connu sous le nom de Yaakov « Abir succéde à son père en tant que rabbin de Tafilalet

Le fils aîné de Rabbi Yaakov, qui se nomme Messaoud ( Moshé en hebreux), devient à son tour le Av Beit Din dans la même ville. C’est là que nait son fils, Yisrael, l’homme qui allait devenir le Baba Salé, en ce jour de Roch Hachana 5650 (1890).

Abuhatzeira n’a pas toujours été le nom d’origine de cette illustre famille. Le grand-père, le rabbin Massoud, se nommait Elbaz. Quand il est venu en Israël, il a voyagé sur un grand type de barge appelé hatzeira en marocain. C’est cette appellation qui sera à l’origine du nom de la généalogie.

Baba Salé a grandi dans une maison imprégnée d’étude de la Torah et de comportements saints. Sa famille vivait dans une grande propriété qui comprenait une yeshiva où de jeunes élèves étudiaient jour et nuit. Le Beit Din (tribunal rabbinique) de son père, Rabbi Moché, se trouvait également sur les lieux. Son frère aîné, le rabbin David, étudiait lui-même dans le grenier.

Il a été rapporté plusieurs fois que lors de ses voyages, le rabbin Moshe se couvrait les yeux avec sa cape pour éviter de voir des choses inappropriées. Une pratique que reprendra Baba Salé lui-même durant sa propre vie.

Dès son enfance Baba Salé était déjà un érudit en Torah, étudiant sans cesse jour et nuit. On raconte qu’à l’âge de 12 ans, il commença à jeûner durant les six semaines des Shovavim. Sachant que ses parents ne le laisseraient pas continuer, il leurs cacha son jeûne. Mais son frère, David, remarquant à quel point il était faible et pâle, l’exhorta d’arrêter. Mais il continua son jeûne.

Après sa bar mitzvah, Baba Sale entra à la yeshiva de sa famille, où les étudiants se rassemblaient en nombre pour la prière de minuit, le Tikkoun ‘Hatzot. Puis il continuait d’étudier, essentiellement des sujets kabbalistiques, jusqu’à l’aube.
Puis il allait au mikvé, priait le service du matin, et mangeait le petit déjeuner. Ensuite il s’adonnait à l’étude en profondeur du Talmud, les prières de l’après-midi pour se plonger , finalement, dans la Halakha.

Baba Salé était un ascète. On dit qu’il ne mangeait que le jour du shabbat et jamais de viandes.

À l’âge de 16 ans, il épousa Freha Amsalem.

L’exil

Pendant la Première Guerre mondiale, la France avait repris de nombreuses régions d’Afrique du Nord. Moulay Mohammed décida de mener une rébellion contre les Français dans la région proche du Tafilalet
et réussit à chasser l’armée d’occupation. Trois ans plus tard, les Français revinrent attaquer les bastions rebelles situés à proximité des quartiers juifs.
Comme le conflit augmenta, Moulay Mohammed décida d’interdire à quiconque d’entrer ou de quitter Tafilalet. Sa campagne contre les Français s’étendit aux Juifs qu’il accusa d’être des collaborateurs des soldats Français. Peu de temps après Hanouka 1920, Moulay Mohammed publia un décret pour autoriser le massacre des Juifs de Tafilalet.

Le rabbin David, frère de Baba Salé fut arrêté par les soldats de Moulay Mohammed. Ils l’attachèrent et l’abattirent. Les Juifs de Tafilalt durent soudoyer le chef des rebelles afin de libérer son corps pour l’enterrement.

Après cet incident, la population juive de Tafilalet décida de fuir vers la ville voisine de Erfoud, puis vers la ville de Boudnib. Là, on demanda si le rabbin Yisrael souhaitait succéder à son frère comme Rav, mais il refusa. Son seul désir était d’immigrer vers Israël et publier les écrits toraniques de son frère.

En 1922, Rabbi Israël voyagea à travers l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte (où il a visité la tombe de son grand-père, le Abir Yaakov), puis s’embarqua sur un navire au port de Jaffa et partit pour Jérusalem.

Il resta à Jérusalem durant un an, vivant dans la maison de Rabbi Yossef Its’hak Shloush, qui l’aida à publier les écrits de son frère. Puis il retourna à Boudnib, où il accepta cette fois le poste de Rav et chef du Beth din.

Retour

Au cours des trois prochaines décennies, le Baba Sale visita Israël à trois reprises, où finalement il choisira d’immigrer en 1952.

Au début, le Baba Sali s’installa à Lod puis à Jérusalem. Là, il loua un petit appartement dans le quartier de Baka, se consacrant uniquement à étudier la Torah à la Beit El Yeshiva dans la vieille ville de Jérusalem. Une yeshiva kabbalistique dirigée par des rabbins tunisiens.

Trois ans après son arrivée à Jérusalem, on lui offrit le poste de Grand Rabbin séfarade d’Israël, mais il déclina l’offre. Peu après, les dirigeants de la petite ville du sud du Néguev, Netivot, dont la plupart des résidents étaient d’origine marocaine, l’invitèrent à s’y installer.

Au début, Baba Salé hésita parce qu’il n’était pas certain que Netivot soit dans les frontières d’Eretz Israël. D’ailleurs il aborda sérieusement la question avec le Rav Meir Yissochor, le Rosh Yeshiva des Yeshivas Hanegev. Lorsque les deux conclurent que Netivot était, en effet, bien sanctifiée par la terre d’Israël, Baba Sale accepta d’y aller.

Il y restera jusqu’à la fin de sa vie et y fut enterré en 1984.

Héritage

Les funérailles du Baba Sale avaient rassemblé quelques 100.000 personnes. Sa tombe à Netivot est,depuis, devenue un lieu de pèlerinage très populaire en Israël. Deux autres personnes sont enterrées à proximité de sa tombe. Sa seconde épouse, Miriam Abuhatzeira, est enterrée dans une aile attenante à la tombe de Baba Salé, ainsi que David Bouskila, le constructeur et fondateur du complexe funéraire. La troisième épouse de Baba Salé, la Rabanit Simi Abuhatzeira, qui a épousé Baba Salé quand elle avait 15 ans, vit toujours à Netivot.

La première femme du Baba Salé, est morte jeune, sans enfants. Sa deuxième épouse lui donna deux fils, les rabbins Meir et Baruch.

Le rabbin Baruch est le deuxième fils de Baba Salé. Il a lui-même deux fils qui sont le Rabbin Yekutiel et le Rabbin Refael d’ Ashdod.

Le Rabbin Meir est décédé deux ans avant son père. S’il n’était pas bien connu du grand public, ses deux fils devinrent des figures vénérées comme leur grand-père Baba Salé : Le rabbin David, un sage qui est également connu par beaucoup et qui vit à Nahariya et l’autre était Rabbi Eléazar qui a vécu à Beer Sheva, où de nombreux Juifs de toutes origines et opinions venaient lui demander conseils et bénédiction, jusqu’à son tragique assassinat.

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