L’UE et le Maroc veulent engager Israël dans une coopération « trilatérale »
"Nous pouvons développer une coopération régionale dans des domaines d'intérêt communs", a affirmé le chef de la diplomatie marocaine aux côtés d'Olivér Várhelyi
L’UE et le Maroc ont fait part jeudi de leur volonté d’engager Israël dans une coopération régionale « trilatérale », lors d’une visite à Rabat du commissaire européen à la Politique de voisinage, Olivér Várhelyi.
« Cette coopération trilatérale entre le Maroc, Israël et l’Union européenne pourra lever des défis cruciaux tels que la gestion de l’eau et la recherche et le développement », a souligné M. Várhelyi à l’issue d’un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
« Elle pourrait construire des ponts entre les peuples et même construire la paix », a-t-il plaidé lors d’un point presse, en estimant que l’UE est « encore un peu derrière les accords d’Abraham », signés en 2020 sous l’égide des Etats-Unis et qui scellent la normalisation des relations diplomatiques entre Israël et quatre pays arabes, dont le Maroc.
« Nous pouvons développer une coopération régionale dans des domaines d’intérêt communs », a affirmé M. Bourita lors du même point presse.
« Nous avons préparé un document que nous signerons avant la fin de ce mois pour confirmer cette dimension tripartite dans nos relations », a précisé le ministre marocain.
Depuis leur normalisation diplomatique, le partenariat entre le Maroc et Israël se poursuit à un rythme très soutenu dans les domaines militaire, technologique, économique et culturel.
Cette visite du commissaire européen – la deuxième en moins d’un an – visait à « approfondir le partenariat stratégique » entre l’UE et le Maroc, « pilier de stabilité en Méditerranée », selon M. Várhelyi.
A cette occasion, les deux parties ont signé cinq programmes de coopération, d’une valeur de près de 500 millions d’euros, portant sur la protection sociale, l’appui à la transition verte et à la réforme de l’administration publique, l’inclusion financière et la gestion de la migration.
Par ailleurs, des programmes supplémentaires, adoptés en 2022, doivent encore faire l’objet dans les prochains mois d’une signature avec le Maroc, pour 126 millions d’euros.
De son côté, M. Bourita entend « développer davantage » cette année la coopération avec l’UE dans les domaines de la sécurité et l’immigration.
La visite de M. Várhelyi a eu pour toile de fond des frictions entre Rabat et Bruxelles à la suite du vote du Parlement européen à la mi-janvier sur des allégations de corruption impliquant le Maroc.