États-Unis : le chef des sénateurs démocrates appelle au départ de Nétanyahou
“Le Premier ministre Nétanyahou s’est égaré, laissant sa survie politique passer avant l’intérêt supérieur d’Israël”, a asséné Chuck Schumer depuis l’hémicycle du Sénat. L’élu démocrate, cité par NBC News, a estimé que le chef du gouvernement israélien était “trop disposé à tolérer le lourd bilan humain subi par Gaza, qui entraîne le soutien international envers Israël vers des niveaux historiquement bas”. Or “Israël ne peut survivre s’il devient un paria”.
“Je crois que la tenue de nouvelles élections, une fois la guerre terminée, donnerait aux Israéliens l’occasion d’exprimer leur vision pour l’après-guerre”, a ajouté le sénateur “sans évoquer de calendrier précis”, relève The Washington Post.
“Schumer, qui a ouvert son discours en disant qu’il ressentait ‘l’immense obligation’ de prendre la parole en tant que juif américain, a souligné que le résultat de cette élection dépendrait des Israéliens, et non des Américains”, ajoute le quotidien.
“Sérieuse escalade”
Le discours du démocrate – le plus haut responsable de confession juive aux États-Unis – “est la critique la plus virulente d’un responsable américain à l’égard du Premier ministre israélien” depuis le début de la guerre entre l’État hébreu et le Hamas, le 7 octobre dernier, note The Jerusalem Post.
Jusqu’à présent, “les dirigeants de Washington avaient évité de critiquer directement l’approche de M. Nétanyahou dans le conflit à Gaza”, renchérit la BBC. Les propos de M. Schumer constituent donc “une sérieuse escalade dans les critiques américaines à l’égard du gouvernement israélien”.
“Avant ses commentaires cinglants” sur Nétanyahou, “Schumer, dans une partie importante de son discours, a réaffirmé son soutien résolu au droit d’Israël à se défendre, et s’est élevé contre les critiques internationales à l’égard de l’effort de guerre de Jérusalem qui, selon lui, ignorent trop souvent les crimes du Hamas et l’utilisation des civils de Gaza comme boucliers humains”, observe The Times of Israel.
Cela ne l’a pas empêché de “présenter Nétanyahou comme l’un des quatre obstacles majeurs à la paix [au Moyen-Orient], aux côtés du Hamas, du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et des Israéliens d’extrême droite”, poursuit le titre israélien. “Tant qu’ils ne seront pas tous sortis de l’équation, a déclaré Schumer, il n’y aura jamais de paix en Israël, à Gaza et en Cisjordanie.”