Mais qui est la nouvelle chef des travaillistes israéliens ?
par Grey Owol
Lancée en politique il y a six ans, l’ancienne journaliste Shelly Yachimovich a été élue nouvelle présidente du parti travailliste israélien dans la nuit du mercredi 21 septembre 2011. Elle est la deuxième femme à diriger ce parti, avec Golda Meir. Elle a battu son opposant Amir Perets en obtenant 54% des voix, contre 43,5% pour ce dernier.
Mme Yachimovich, 51 ans, mère d’un garçon et d’une fille, réside à Tel Aviv. Ses parents sont des survivants de la Shoah. Très jeune, elle faisait déjà preuve d’un fort engagement politique ; elle a ainsi été expulsée de son lycée après avoir placardé des affiches protestataires dans les couloirs. Plus tard, dans son travail journalistique et politique, c’est pour la cause des travailleurs, pour les droits des femmes et contre les lobbies qu’elle se fait remarquer.
Sheli Yachinovitch obtient son diplôme d’études supérieures au département des Sciences comportementales de l’université de Ben Gourion à Beersheba. Encore étudiante, elle commence sa carrière de journaliste au sein du quotidien Al Hamishmar.
Elle rejoint ensuite la radio Reshet Bet, appartenant à l’Autorité de radiodiffusion d’Israël, où elle couvre les évènements relatifs à l’Association générale des travailleurs de la Terre d'Israël, et à la Knesset, avant de devenir figure de proue de l’émission politique Hakol Diburim, sur la même radio. Dans son émission, Sheli Yachimovich se fait l’avocate du retrait de l’armée israélienne du sud du Liban, ce qui lui vaudra même une gifle du commandant de la brigade de Golani, alors qu’elle discutait avec des soldats.
En 2000, Yachimovich quitte l’Autorité de radiodiffusion d’Israël, et rejoint la Aroutz 2, une chaîne privée. Elle publie également deux romans.
Début 2003, elle s’attire les foudres du porte-parole de Shari Arison, la femme la plus riche d’Israël après qu’elle l’ait critiqué pour avoir renvoyé 900 employés de la banque Hapoalim. Dans une lettre aux dirigeants économiques et médiatiques, il la décrit comme une « mauvaise femme », avec un « sens démesuré de la vertu, haïssant les riches d’Israël ». Durant ces années, Shelly Yachimovich est régulièrement parodiée dans la série télévisée Eretz Nehederet.
Le 29 novembre 2005, deux semaines après l’élection d’Amir Peretz à la tête du parti travailliste, Mme Yachinovich annonce officiellement la fin de sa carrière journalistique et son entrée dans le monde politique. Elle arrive neuvième aux primaires du parti et devient députée de la Knesset en 2006.
Son amitié avec Amir Peretz prend fin lorsqu’elle s’oppose à la nomination de ce dernier au poste de ministre de la Défense dans le gouvernement d’Ehoud Olmert (alors que celui-ci avait eu une carrière de syndicaliste) et refuse elle-même un poste de ministre pour se concentrer sur son travail au parlement.
En mai 2007, après la seconde guerre du Liban, elle soutient Ehoud Barak lors des primaires du parti travailliste.
Pendant ses six ans en tant que membre du Knesset, Yachimovich s’est fait connaître comme un membre actif du parlement à qui l’on doit d’importantes lois sociales, telles que la loi obligeant à fournir des sièges aux caissiers, l’allongement du congé maternité de 12 à 14 semaines, ou la favorisation des entreprises israéliennes dans les appels d’offre gouvernementaux.
Shelly Yachimovich a également été membre des comités du Logement et des Finances du Knesset, et a présidé le comité d’Ethiques ainsi que le comité des Droits de l’enfant. Elle est aujourd’hui membre du comité du Travail, du Bien-être et de la Santé.