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Diane Arbus : L'exposition à voir

La première rétrospective de la photographe Diane Arbus, en France, est à voir au musée du Jeu de Paume de Paris.

Une rebelle. Voilà comment est qualifiée Diane Arbus. Le 28 juillet 1971, la photographe new-yorkaise est retrouvée morte dans sa baignoire, poignets tailladés. Recroquevillée sur le flanc gauche, chemise rouge, short en jean. Le rapport d'autopsie confirme le suicide. L'artiste s'est éteinte ainsi à 48 ans.

New York et ses habitants

Munie de son Rolleiflex, elle parcourt les rues de New York, qu’elle voit d’un œil particulier, comme une sorte « d’anthropologie contemporaine », lit-on sur le site Internet du Jeu de Paume, qui résume avec beaucoup de grâce le talent de la photographe : « L’audace de sa thématique, aussi bien que son approche photographique ont donné naissance à une œuvre souvent choquante par sa pureté, par cette inébranlable célébration des choses telles qu’elles sont. Par son talent à rendre étrange ce que nous considérons comme extrêmement familier, mais aussi à dévoiler le familier à l’intérieur de l’exotique, la photographe ouvre de nouvelles perspectives à la compréhension que nous avons de nous-mêmes. »

Les premières œuvres témoignent de la sensibilité particulière d’Arbus, au travers de l’expression d’un visage, de la posture d’un corps, du type de lumière ou de la présence particulière des objets dans une pièce ou dans un paysage. Ce sont bien évidemment les clichés des gens hors norme qui font son succès. Sans jamais se moquer, elle arrive à capter leur âme. Elle sillone les Etats-Unis et plus particulièrement les concours, festivals, rassemblements publics ou privés, halls d’hôtels, loges d’établissements de spectacle, salons chez des particuliers, mais photographie aussi les personnes dans les habits de leur profession. Elle a la réputation d'une artiste tourmentée. « Je ne suis pas morbide, j’espère », disait Diane Arbus. Mais, dans les photos réputées les plus funèbres, il y a de la vie et de la poésie.

Les photos d'un côté, les écrits de l'autre

Cette première rétrospective de Diane Arbus en France permet de découvrir l’étendue de ce talent, assez méconnu en France. Pas de panneau explicatif, rien que les regards des héros anonymes pris au flash d'Arbus. Mais deux pièces sont réservées aux carnets de notes, appareils photo, documents : « Je ne pense pas, dit Martha Gilli, directrice du Jeu de Paume et organisatrice de cette première rétrospective française, que les images parlent d'elles-mêmes : elles existent dans un contexte bien sûr, mais leur force intime est si intense que nous avons choisi de laisser le spectateur se débrouiller face à elles. »

La vie de cette jeune fille juive des beaux quartiers de Manhattan ressemble à un conte de fées qui finit mal. « Je suis née tout en haut de l'échelle et toute ma vie, j'en ai dégringolé aussi vite que j'ai pu. » Tout l'inverse du rêve américain, en somme.

 

Renseignements

Du 18 octobre au 5 février 2012
Jeu de Paume
1 place de la Concorde 75008 Paris
Mardi de 12h à 21h
Du mercredi au vendredi de 12h à 19h
Samedi et Dimanche de 10h à 19h
Fermeture le lundi
Tél. 01.47.03.12.50

Par M.-E. W.-J.

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