Le stress post-traumatique touche un ancien enfant juif caché sur deux
(Belga) Un ancien enfant juif caché sur deux durant la deuxième guerre mondiale souffre toujours actuellement d'un état de stress post-traumatique, 65 ans après la Shoah, selon les résultats d'une thèse de doctorat réalisée par Adeline Fohn, doctorante en psychologie à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve (UCL).
L'étudiante avait pour objectif d'étudier l'impact à long terme des traumatismes précoces vécus par les derniers survivants de la Shoah. Elle a ainsi rencontré 72 anciens enfants juifs cachés et étudié leur vécu ainsi que l'organisation de leurs souvenirs traumatiques. Adeline Fohn a étudié les symptômes de stress post-traumatique et les stratégies cognitives de 51 d'entre eux en regard des résultats obtenus avec une population contrôle non juive ayant vécu la guerre au même âge, mais n'ayant pas subi les persécutions liées à la Shoah. "La reconnaissance sociale tardive de leur vécu ainsi que la non-révélation de leur histoire représentent des éléments cruciaux qui permettent de mieux comprendre les caractéristiques de leur traumatisme", rapporte mardi l'UCL dans son communiqué. Les résultats démontrent également que les enfants n'ayant pas été reconnus comme survivants de la Shoah avant les années '90 ont intériorisé le silence comme un moyen de survie, ce qui a engendré une difficulté à partager leur histoire.
"Les persécutions et la crainte d'être découverts pendant la guerre ont gravement entravé leur sentiment de sécurité et l'obligation de dissimuler leur identité juive les a amenés à vivre un profond changement identitaire à un moment où ils commençaient à se construire", révèle encore l'étude. (JAV)