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Un an deja depuis le début de la révolution à Sidi Bouzid

 

Un vendeur ambulant, une policière, une altercation. C'est ainsi que commence le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid la révolution tunisienne, qui déclenchera ensuite "le printemps arabe". Les protagonistes de cette journée historique, eux, ont été broyés. 

 

Des milliers de Tunisiens dont le président Moncef Marzouki, se sont rassemblés samedi pour commémorer le premier anniversaire du soulèvement populaire déclenché le 17 décembre à Sidi Bouzid et couronné le 14 janvier par la chute du régime de Ben Ali.

Venus de plusieurs villes du pays, des Tunisiens se sont rassemblés dès l'aube, pour participer à cet anniversaire avec les habitants de Sidi Bouzid.

"Merci à cette terre, qui a été marginalisée durant des siècles, pour avoir rendu la dignité à tout le peuple tunisien", a lancé le président tunisien en rejoignant le rassemblement dans le centre de la ville.

Cette ville, d'une région défavorisée du centre ouest, où le jeune Mohamed Bouazizi s'était immolé par le feu devant la préfecture pour protester contre la saisie musclée par la police de son étal de fruits et légumes qu'il vendait sans permis pour faire vivre les siens, avait été l'épicentre de la contestation.

Le geste de désespoir du jeune homme avait déclenché des manifestations à Sidi Bouzid avant de s'étendre à tout le pays qui avait connu un mois de soulèvement populaire sans précédent, chassant Zine El Abidine Ben Ali après 23 ans de règne sans partage.

La révolution tunisienne a inspiré d'autres pays dans la région comme l'Egypte et la Libye qui ont réussi a faire tomber leurs présidents. Son écho continue de résonner dans tout le monde arabo-musulman.

Un monument commémoratif représentant le chariot de Bouazizi entouré de chaises vides en symbole des "dictateurs" arabes déchus, a été dévoilé sous les applaudissements d'une foule compacte.

"Notre rôle est de vous rendre la joie de vivre qui vous a été volée par les despotes. Sidi Bouzid doit être au même rang que les autres régions développées du pays", a martelé M. Marzouki.

Selon les organisateurs de cette commémoration, l'armée devrait tirer une salve de 17 coups de feu pour marquer l'évenement, retransmise en direct sur la télévision tunisienne.

Des drapeaux de la Tunisie, des portraits des "victimes de la révolution", ainsi qu'une photo géante de Bouazizi ornent le centre de Sidi Bouzid où des syndicalistes, des militants de droits de l'Homme tunisiens et arabes ainsi que des membres de l'Assemblée constituante ont pris le micro pour rendre hommage à tous les "martyrs" de la révolution.

Selon les chiffres officielles, les nombreuses manifestations réprimées dans le sang par la police de Ben Ali avaient fait au moins 300 morts.

"Je regarde autour de moi et je vois dans la foule beaucoup de jeunes qui avaient bravé les balles de la police de Ben Ali l'an dernier pour défendre des valeurs de liberté et de dignité", a déclaré à l'AFP Sabrine Ammari, une militante des droits de l'homme.

D'autres participants aux céeémonies ont dit leur fierté d'être les pionniers du "Printemps arabe" mais ils ont exprimé leur frustration que les promesses de la révolution tardent à se concrétiser.

"Rien n'a été réalisé jusqu'à présent, des emplois n'ont pas été créés et aucun développement économique et social n'a été enregistré. Les jeunes qui ont compris le geste de Bouazizi sont impatients", a déploré Moncef Dridi, un jeune chômeur de 28 ans.

La commmémoration du début de la révolution tunisienne intervient alors que le chef du gouvernement, l'islamiste Hamadi Jebali, se prépare à annoncer la liste du gouvernement dont les défis principaux sont la création d'emploi et le développement des régions de l'intérieur, longtemps négligées par l'ancien régime.

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