Le parti orthodoxe Shaas réticent à l'idée du guerre contre l'Iran
par Ray Achled
Le parti juif ultra-orthodoxe Shas, membre de la coalition gouvernementale au pouvoir en Israël, est réticent à l'idée d'attaquer militaire visant l'Iran, ont indiqué jeudi des sources politiques.
Les réserves émises par le rabbin Ovadia Yosef, 91 ans, chef spirituel du parti, pourraient constituer un obstacle à toute tentative du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, d'obtenir l'approbation de son cabinet de sécurité pour frapper des sites nucléaires iraniens.
"Il pense que le prix à payer serait trop élevé, et pour une action qui pourrait ne pas atteindre son objectif", a précisé une source informée des discussions au sein du Shas.
Les dirigeants israéliens ont longtemps mis en balance les possibles avantages et les risques opérationnels et diplomatiques d'un raid visant l'Iran.
Selon des responsables israéliens, le cercle restreint de Benyamin Netanyahou, composé de neuf ministres de premier plan, est divisé, signe avant-coureur de l'impasse à laquelle pourrait aboutir un vote sur le sujet.
Bien qu'il soit possible de persuader individuellement la plupart des ministres de revoir leur position, ceux qui sont issus du Shas, le troisième plus important partenaire de la coalition, sont soumis aux instructions du rabbin Yosef.
Ce dernier, ancien grand rabbin d'Israël, a prononcé samedi un sermon appelant les fidèles à prier pour la destruction de l'Iran, "ces partisans du Mal qui menacent Israël", à l'occasion du Nouvel an juif traditionnel qui tombe le mois prochain.
Quoique coutumier d'un ton sévère, le rabbin a, par le passé, rompu avec les ultra-nationalistes israéliens en appelant Israël à céder les territoires occupés en échange de la paix avec les Palestiniens et pour épargner des vies.
Interrogé sur l'opposition supposée du dignitaire religieux à une attaque visant l'Iran, qui a été rapportée par la chaîne israélienne Channel 10 et confirmée à Reuters par deux sources politiques, le chef du parti Shas et vice-Premier ministre Eli Yishai s'est montré circonspect.
"Je ne peux pas confirmer ou infirmer une quelconque information relative à l'Iran. Je pense que ce jacassement nous cause un grand tort", a-t-il dit dans une interview à la radio de l'armée.
Mais il a précisé que le Shas, ainsi que le gouvernement Netanyahou dans son ensemble, devait encore décider s'il attaquerait ou non la République islamique qu'Israël accuse de développer des armes nucléaires susceptibles de menacer son existence.