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Pourquoi Netanyahu n'a pas à s'inquiéter de la victoire d'Obama

 

 

 

Cet article a été publié initialement sur +972 Magazine.

ISRAËL - Une réélection n'engage pas uniquement le président. Dans le cas présent, une victoire d'Obama engagerait l'ensemble du parti démocrate dans un second mandat -un parti démocrate terrifié à l'idée de devoir traiter la question Israélienne.

J'aimerais beaucoup pouvoir me dire qu'en cas de réélection -et à en croire les derniers sondages, seule une intervention satanique serait à même de faire gagner Romney-, Obama aurait enfin l'occasion de donner une "leçon" à Netanyahu et d'ainsi honorer la promesse qu'il avait faite de soutenir la solution bi-étatique dans le conflit Israélo-Palestinien.

Mais je suis lucide.

Après ses fréquentes prises de parole au début de sa présidence, Obama s'était fait remonter les bretelles, et avait donc décidé d'adhérer à tout ce que Netanyahu disait et faisait aux Palestiniens. Et j'avoue avoir du mal à imaginer en quoi un second mandat pourrait changer la donne.

Beaucoup sont d'avis qu'un second mandat rendrait Obama libre -ou en tout cas plus libre- de faire ce qui lui chante, car il n'aurait plus à s'inquiéter d'une réélection. Mais en réalité, suivre son instinct et faire pression sur Netanyahu signifierait pour Obama s'attirer les foudres des démocrates qui le croiraient probablement en train de détruire le parti, et leurs carrières politiques avec.

Il est facile dans cette campagne électorale de déceler la peur des démocrates envers les partisans et les électeurs juif en ce qu'ils se plient en quatre pour les convaincre qu'Obama est le plus "pro-Israël" de tous les présidents. Dans sa lettre assassine à Netanyahu lorsque celui-ci déclarait qu'Obama faisait pression sur Israël, la sénatrice démocrate Barbara Boxer n'a pas écrit que le président avait (ou aurait) raison de le faire; au contraire, elle expliquait qu'il n'exerçait aucun pouvoir sur l'état, à tel point qu'il le fournissait même en armes et bombes de tous genres.

Les tensions en le parti démocrate et Israël ne sont pas une mince affaire pour le candidat Obama.

Si, lors de son second mandat, Obama gelait ses arrangements avec Israël et venait à reparler de la ligne de 1967, de l'"occupation" ou de la "liberté Palestinienne", le lobby Israélien et les républicains s'empresseraient de fanfaronner, de dire à qui veut l'entendre qu'ils avaient bien prévenu l'Amérique et de qualifier Obama d'antisémite et de supporter de la terreur. Les juifs et les chrétiens encore derrière le président se retourneraient alors contre lui, et nous serions les témoins impuissants d'un parti démocrate apoplectique.

Mais rien de tout cela ne se produira.

Une chose est sûre: l'Amérique s'est radicalement transformée durant ces 4 dernières années. Le vent anti-musulman qui souffle actuellement sur les Etats-Unis tient Israël éloigné des critiques de Washington. Les républicains, qui s'étaient pourtant fermement opposés à tout compromis avec le pays jusqu'à la présidence de George W. Bush, sont désormais totalement en accord avec le Conseil de Yesha. Ils représentent l'aile droite du Likoud et ont progressivement ramené le débat américain sur la question Israélo-Palestinienne à droite.

La paix ou la solution bi-étatique ne figure nulle part dans le programme démocrate, et l'oubli de promettre loyauté à Jérusalem l'éternelle, unie, quelle que soit la capitale d'Israël, a vite été remarqué... et corrigé.

Non, même dans le cas d'un second mandat, le président Obama ne s'attaquera pas à nouveau à Israël. La question donnait déjà la migraine aux Américains à une période (passée) moins islamophobes. Aujourd'hui, s'attaquer au problème serait synonyme de suicide politique.

Le salut de la Terre Sainte ne viendra donc pas de la Maison Blanche.

Netanyahu -Bibi le bourreau des musulmans- n'a rien perdu à parier sur le mauvais cheval dans ces élections. Obama ne se vengera pas de lui pour avoir supporté Romney: un président qui effectue un second mandat n'a certes plus rien à prouver... Si ce n'est les qualités de son parti.

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