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Les héritiers de Salomon et de la reine de Saba

 

 

 

«Grâce à la paix rétablie en Abyssinie [après la victoire de Ménélik II sur les Italiens], nous recevons plus facilement des nouvelles des Falashas judéo-chrétiens […]. Peut-être accueillera-t-on avec satisfaction quelques détails sur un pays vers lequel tant de regards se dirigent de nos jours. Ces détails sont extraits d’un article publié dans la Revue des Revues le 15 février 1897 par M. Jehan Soudan, voyageur français qui a longtemps séjourné en Abyssinie.

La classe dominante, dit-il, est d’origine juive. Les Abyssins pensent avoir pour roi un descendant de Ménélik [Ier] , fils de Salomon et de celle que l’écriture appelle la reine de Scéba [Saba] . Ce Ménélik, envoyé en Palestine pour s’y instruire, en serait revenu avec une élite de douze mille Juifs appartenant aux douze tribus, et, dirigé par un conseil de rabbins, il aurait fondé un gouvernement conforme aux prescriptions mosaïques.

De ces douze mille Hébreux descendraient les quatre cent mille nobles devant lesquels s’inclinent les Ethiopiens, dont le nombre, d’après des données qui nous paraissent exagérées, serait de quatorze millions.

Toujours amie d’Israël, l’Ethiopie aurait accueilli un très grand nombre des fugitifs échappés à l’épée des Salmanasar et des Nébucadnetsar, puis à celle des Vespasien et des Titus [romains]. Ces fugitifs portent le nom de Falashas (exilés), arrivés après l’évangélisation du pays par l’Ethiopien mentionné au chapitre VIII du livre des Actes, n’ont pas demandé le baptême et sont demeurés côte à côte avec leurs frères sans être persécutés.

On constate que le christianisme abyssin est greffé sur le rite hébraïque. Il a conservé de la tradition juive tout ce que n’abolit pas l’Evangile. En tenaces Israélites, les Abyssins ont résisté pendant une longue suite de siècles aux assauts de l’islamisme, ayant les yeux fixés d’une part sur Jérusalem, d’autre part sur les Eglises chrétiennes d’Orient, puis d’Occident. […]

Chez les Abyssins, le baptême des enfants s’administre le quarantième jour, par immersion, et si possible dans une rivière, selon la tradition laissée par le précurseur du Christ; il est précédé de dix jours par la circoncision.

A la communion de Pâques, on tue un agneau en famille, comme dans l’Israël antique. On entre pieds nus dans les temples en souvenir de l’ordre donné à Moïse, du sein du buisson ardent. Le bruit qui y règne fait songer aux synagogues d’autrefois. Ils servent d’hôtellerie ou de caravansérail aux fidèles venus du dehors.

Des offrandes, consistant surtout en produits du pays, sont offertes aux prêtres. Ceux-ci en distribuent une partie aux pauvres. […]

L’Abyssin s’abstient de porc. Les bestiaux sont égorgés avec cérémonie, comme chez les Juifs; on dirige du côté de Jérusalem la tête de l’animal, et le nom du Christ est prononcé.

Un sacrifice, qui rappelle celui du grand jeûne des expiations en Israël [leYom Kippour ], est offert après que le prêtre a accordé l’absolution aux pénitents.

Comme les Juifs de certaines contrées de l’Europe orientale, les Abyssins se marient de bonne heure. Le négus, en souvenir de Salomon, s’arroge le droit d’épouser plusieurs femmes. Le type juif se reconnaît facilement dans la race aristocratique. Les noms d’hommes et de femmes sont palestiniens, aussi bien que ceux de di­verses villes, montagnes et cours d’eau. […] »

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