Après un demi-siècle d'indépendance, les dirigeants arabes qu'ils soient monarques ou présidents à vie s'avèrent incapables de diriger démocratiquement leurs pays respectifs.
Par Mohamed Rebai*
Depuis les années 1950, les dirigeants arabes ont tout essayé le socialisme, le nationalisme, le panarabisme, le libéralisme et l'intégrisme. Toujours des bilans décevants et des échecs cuisants.
Le hara-kiri des Arabes
Les Arabes, qui ne sont pas un peuple ethniquement homogène, se livrent actuellement à une mystérieuse autodestruction. Le pire hara-kiri de l'histoire de l'humanité. Une autre voie d'extinction de la race arabe est en marche. Les forces occultes ne sont pas au bout de leurs peines tant que les Arabes ont du pétrole sous les pieds et demeurent arrogants, violents, belliqueux et terroristes. Une révolution devrait en principe nous réunir et nous aimer les uns les autres et non une révolution qui nous pousse dans la division et à nous haïr les uns les autres. Ils se replient sur le passé et ne veulent pas sortir de leur mentalité tribale et nomade.
Le pouvoir pour l'argent et le sexe
Toutes les sectes politiques, qu'ils soient de gauche ou de droite, n'ont qu'un seul leitmotiv en tête. Conquérir le pouvoir par la force s'il le faut pour l'argent et le sexe qui reste un sujet tabou dont on ne parle presque plus. Ils offrent à la foule de fausses promesses le temps qu'il faut pour asseoir leur autorité et profiter du système. Mais la foule, qui a un comportement anachronique, en a ras-le-bol et descend dans la rue.
Les réactions sont plutôt guidées par des émotions primaires (peur, colère, désir, joie) que des réflexions évoluées face aux évènements (liberté, dignité, travail). Je connais personnellement les membres d’une tribu de la région de Kairouan réputés comme des trouble-fêtes hargneux. Dès qu'il y a une bagarre, ils s'y mêlent tous, du petit au vieux, sans connaitre au préalable le véritable motif. Frapper d'abord comprendre après! A l'hôpital, il y a toujours quelqu'un parmi les blessés pour dire «Chenhi ya chenti hiya 3alech el 3arka!» (Quoi petit, c’était à propos de quoila bagarre?)
L'Egypte meurtrie
En Egypte, des événements sanglants ont secoué le pays récemment. Des centaines de personnes ont été sauvagement abattues, les blessés se comptent par milliers. Leur ministre de l'Intérieur n'a pas trouvé mieux que de dire cyniquement : «C'était prévu et dans les normes».
Plus tard ils vont se dire pourquoi on a fait tant de mal à notre pays. Est-ce une survivance des coutumes tribales? Je pense que oui. Les bédouins «citadins» s'organisent de nouveau en tribus composées de clans pour s'entretuer pour des valeurs qui ne sont pas les leurs (démocratie, liberté, égalité). Le chaos, le désordre et le terrorisme d'Etat où de groupuscules armés ont encore de beaux jours.
L'échelle sociale va être renversée et des profiteurs de tout poil et de tout acabit vont gagner d'énormes butins de guerre. Comment les rappeler à la raison? La question ne s'est même pas posée tant les enjeux sont complexes et multiples.
* Economiste.