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Zemmour au pilori

Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté (Guy Béart)

Voici venu le temps des grands inquisiteurs. Une nuée de procureurs s’est déversée sur les ondes ces derniers jours pour nous expliquer pourquoi il faut impérativement faire taire Eric Zemmour.

 

Ce dernier, dans un talk show ardissonien, connu pour son rythme lapidaire où tout développement nuancé est rendu impossible par l’animateur, avait rappelé des statistiques troublantes et méritant interrogations : les populations originaires du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne sont surreprésentées dans les chiffres de la délinquance, du trafic de drogue et de la population carcérale.

 

Le plus étonnant est que personne ne conteste ces statistiques. Ce n’est pas que certains n’aimeraient pas le faire. Mais leurs contraintes idéologiques se télescoperaient de façon bien voyante avec ces chiffres décidément trop têtus.

 

Il faut alors brouiller les pistes et l’attaque doit se concentrer sur l’absence de mise en perspective de ces statistiques par le journaliste.

 

Et là, il faut reconnaître que l’opération d’enfumage de la vérité a bien failli réussir lors de l’émission de Franz-Olivier Giesbert du vendredi 15 janvier.

 

C’est seule contre tous qu’Elisabeth Levy avait tenté de prendre la défense de Zemmour mais son injonction à se taire était à la mesure de la dévotion affichée par Giesbert pour laisser la parole exclusivement au grand penseur de la soirée, vous avez reconnu le sociologue-philosophe-intelligent professionnel, Edgar Morin.

 

Celui-là même qui avait accusé les Juifs (et non les Israéliens) de se comporter comme des assassins dans un articleécrit en avril 2002 dans Le Monde, traite aujourd’hui Zemmour de raciste !

 

Quand ce n’est pas de racisme qu’on l’accuse, c’est de l’absence de pensée (Fabrice d’Almeida) ou de populisme (Marion Ruggieri).

 

Alors, il faut laisser parler le phare intellectuel, Edgar Morin, et personne d’autre. Lui, au moins, n’a pas que des lieux communs à la bouche et toute l’assistance de se pâmer dès l’ouverture de ses lèvres pour prendre la parole.

 

Lui, va nous apprendre qu’au-delà des statistiques, c’est de misère sociale qu’il s’agit, de ghettoïsation dont il est question, de discrimination qui se trouverait au cœur du problème. Et il n’oublie pas de frapper fort du poing sur la table pour marteler encore plus son discours mais surtout, on l’a bien compris, pour déclencher à coup sûr la salve d’applaudissements du public en transe collective. Depuis que Stéphane Hessel s’est lancé dans la démagogie larmoyante, la concurrence est devenue rude et la surenchère des belles âmes devient proprement vertigineuse.

 

Comme quoi, il existe bel et bien un « Café du Commerce » de gauche face à son concurrent d’en face et les producteurs de truismes peuvent être de soi-disant penseurs catalogués « philosophes » quand ils ne se sont pas ainsi autoproclamés.

 

La vérité est que oui, en effet, il existe des causes sociales à cette surreprésentation. Oui, en effet, les populations arabes et noires subissent des discriminations pouvant les conduire à une marginalisation dans la société.

 

Mais ces explications sont largement insuffisantes et nos Torquemada médiatiques le savent parfaitement tout en prenant soin de ne pas le rappeler, faute de voir les piliers de leur pensée, hémiplégique et polluée d’idéologie, s’effondrer.

 

Ils omettent sciemment de nous expliquer pourquoi les vagues d’immigration précédente, polonaise, italienne, ibérique ou asiatique n’ont pas connu une telle évolution, au moins quantitativement, alors qu’elles subissaient les mêmes entraves que celle désignées par Zemmour.

 

Ce qu’ils refusent de nous dévoiler, et là c’est infiniment plus coupable, c’est l’importance de l’islam dans cette problématique. Une analyse plus fine les aurait peut-être conduits à raconter comment, en quelques décennies, une religion, utilisée à des fins politiques, est parvenue à embrigader des esprits jeunes et influençables.

 

Ce travail de sape mental a fait d’une certaine frange des 2e et 3e générations d’immigrés, devenus pourtant français entre-temps, des êtres rejetant la nation d’accueil de leurs parents. Cette évolution constitue une cassure qui différencie fondamentalement ces Français des jeunes d’autres origines.

 

Nourris de haine, de ressentiment et de la conviction que le salut ne peut venir que d’Allah, le chemin vers la délinquance s’en trouve aussitôt facilité. L’important étant que cette délinquance ne nuise qu’aux « souchiens » et aux infidèles, ce qui, dans l’esprit de ces esprits manipulés, sera pardonné par le Créateur.

 

De la délinquance de rue au trafic de drogue voire au terrorisme, la route est toute tracée.

 

Pourtant, ceux qui avancent dessus pourraient prendre des chemins de traverse si on évitait de les persuader, à longueur d’ondes et de colonnes, qu’ils n’ont rien à se reprocher, qu’ils sont les victimes du système et qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’aller toujours tout droit.

 

Là se trouve un des plus grands sujets d’indignation de notre époque mais vous aurez bien du mal à le voir évoqué dans l’opuscule de Stéphane Hessel que nos concitoyens ont plébiscité, préférant le confort intellectuel des idées rebattues par une doxa assoupie.

 

Jean-Pierre Chemla © Primo, 17-01-2011

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