Divorces religieux, un scandale parmi d’autres au Consistoire ! Par Eliette Abécassis
Le Consistoire, le problème du divorce religieux et les femmes : Un nouveau scandale
L’attitude du Consistoire à l’égard des femmes en général et non seulement en matière de Guett (divorce religieux) est source de questionnement et d’une inquiétude grandissante, pour beaucoup de membres de la Communauté juive.
A l’heure où en Israël et aux Etats-Unis des instituts orthodoxes reconnus forment des femmes à l’enseignement de la loi juive (halakhah), à l’heure où les rabbinats de ces deux pays reconnaissent ces instituts, où il existe des conseillères en matière de loi juive spécialisées dans les domaines du mariage, divorce, pureté etc, où des femmes en Israël ont été reconnues comme décisionnaires en matière de loi juive, le Consistoire français, lui, ne souhaite pas qu’on permette aux femmes juives d’étudier le Talmud et la loi juive (halakhah).
Concernant le problème du divorce religieux, la situation ne fait qu’empirer. Le seul décisionnaire étant le mari, les problèmes de refus de donner le Guett qui laissent la femme enchaînée, (Agouna), ou pire, victime de chantage avec extorsion de fonds, ne sont pas traités par le service des divorces du Consistoire comme il le faudrait, en trouvant des solutions pour libérer la femme.
Bien au contraire, un article du Jérusalem Post révèle un nouveau scandale qui concerne le Consistoire de Paris et qui met en cause le grand rabbin de Paris, Michel Guggenheim, ainsi que le rabbin Betslalel Levi, responsables du service des divorces. La journaliste Sarah Levy dénonce une situation alarmante :
« Dans les faits, non seulement le Consistoire n’aide pas les victimes, mais il exerce encore un chantage systématique. Par exemple, il va être demandé à l’épouse de retirer sa plainte au civil ou d’en changer les clauses, soi-disant pour ne pas nuire à son Guet. Souvent, on refusera de prendre les appels de l’épouse ou de ses conseils ; leurs courriels resteront sans réponse. Le ton triomphaliste de la parole officielle est donc un miroir aux alouettes qui induit en erreur le public. D’autant que le doute est de mise concernant la bonne foi du Rabbin Gugenheim, dont la misogynie est légendaire ».
Comme le remarque justement l’auteur de l’article, ce dernier « déclarait, il y a peu, afin de justifier son refus de faire célébrer des bat-mitsvot dans les synagogues consistoriales, que la voix d’une femme était erva, nudité, dès l’âge de trois ans. C’est aussi lui qui, selon une source du Consistoire aurait affirmé sans rire, en séance plénière que « les femmes sont Satan ». De quoi relativiser son engagement de façade.
En effet, le service des divorces du Consistoire a rappelé récemment une femme qui avait son Guett pour le lui retirer, sous prétexte d’une dénonciation calomnieuse d’adultère, a refusé l’annulation de mariage d’une autre femme soumise au chantage du Guett, qui était pourtant effectuée par un tribunal orthodoxe, et propose aux femmes soumises à ce chantage de négocier pour elle l’achat du guett : « un Guett, Madame, ça s’achète ».
Dans un article publié par le Jerusalem Post, Sarah Lévy mentionne une affaire récente, qui paraît encore plus grave que tout : une femme qui subissait un chantage au Guett depuis des années, a dû acheter son Guett, selon la journaliste, pour « une somme de plusieurs dizaines de milliers d’euros à l’ordre de l’association caritative présidée par l’un des rabbins siégeant et destinée en partie à l’ex-mari aurait été exigée. De fausses attestations de la main de la femme renonçant à toute procédure civile actuelle et future et affirmant que toutes ses précédentes déclarations auprès des tribunaux civils étaient mensongères auraient également été extorquées. Le Guett aurait été remis dans ces conditions et la femme libérée. Suite à cela, des menaces auraient été exercées indirectement sur la femme pour qu’elle garde le silence. Si elle refusait, on aurait suggéré que le Guet pourrait être remis en question, au moyen de quelque tour de passe-passe halakhique malhonnête ».
Si ces faits sont avérés, il est nécessaire, dans la préparation de l’élection du nouveau Grand Rabbin de France, que cette affaire soit élucidée, et que les responsables soient rapidement démis de leur fonction pour que le Consistoire cesse de se couvrir de honte aux yeux de tous et de lui-même.
Eliette Abécassis.