Deux jeunes hommes Juifs agressés devant une synagogue a Créteil
Deux jeunes frères ont été agressés samedi soir alors qu'ils se rendaient à l'office dans l'une des synagogues de Créteil (Val-de-Marne). Le même jour, à Bruxelles, une fusillade a eu lieu devant le musée juif de la ville, tuant trois personnes.
Aucun lien n'est pour l'instant établi entre les deux événements. Mais ce samedi, alors qu'à Bruxelles, une fusillade venait d'avoir lieu devant le musée juif de la ville, tuant trois personnes et en blessant très gravement une autre, à Créteil, dans le Val-de-Marne, deux personnes ont également été agressées aux alentours de l'une des synagogues de la commune.
Les deux hommes, deux jeunes frères de 18 et 23 ans se rendaient à l'office qui était donné dans la synagogue Chaare Tsion, située rue Joly, à Créteil, aux alentours de 20 h 30. Mais, 200 mètres avant d'atteindre le bâtiment, deux personnes - deux jeunes selon les premiers témoignages - ont déboulé derrière eux. Le plus âgé des frères a été frappé au crâne avec un objet métallique. Le second, qui s'est débattu, a été frappé plus légèrement.
Le plus âgé, frappé au niveau de l’œil, a dû être hospitalisé à Créteil. Le cadet, Raphaël, a raconté l'incident sur BFMTV et RTL, affirmant que leurs agresseurs étaient des Maghrébins.
"On était en train de marcher dans la rue avec nos kippots (calottes juives), on était en costume de ville normal. Il y a deux Maghrébins qui sont arrivés et qui nous ont frappés. Ils ont commencé avec mon frère avec un poing américain. Ils lui ont balafré tout le visage et après, ils m'ont roué de coups moi et sont repartis avec leurs vélos", a dit le jeune homme.
"Ils disaient juste entre eux, +frappe plus fort!+. Il n'y a pas eu de dialogue entre nous. On a réalisé que c'était un acte antisémite. C'est tout simplement parce qu'on est juifs et qu'on a des kippots."
Sécurité renforcée
Leurs agresseurs ont ensuite pris la fuite, l'un à pied, l'autre à vélo. Les victimes, souffrent de multiples contusions, mais dont les jours ne sont pas en danger. Elles ont été transportées par les pompiers à l'hôpital Henri Mondor à Créteil. "Le plus grand a passé la nuit à l'hôpital", précise Salomon Ben Admon, le responsable du lieu à metronews. "Nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que l'acte était antisémite, dit-il. Mais le samedi, nous ne portons ni argent, ni portable. Cette agression était gratuite, violente et lâche".
À Créteil, la communauté juive regroupe plusieurs milliers de personnes. Il y a une quinzaine de synagogues dans la commune. "Les communautés sont habituées à vivre ensemble", précise Salomon Ben Admon. Il n'y a pas de tension. Nous sommes sous le choc." Le maire PS de la ville, Laurent Cathala, a quant à lui été plus vindicatif. "L'agression est à caractère antisémite, c'est indiscutable" a-t-il déclaré, tandis que la préfecture du Val-de-Marne reste "prudente" sur la nature antisémite de l'incident "à ce stade de l'enquête".
Suite à ces deux événements, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a donné instruction à tous les préfets de renforcer la sécurité autour des établissements liés au culte israélite ou à la culture juive. Il a condamné les "actes meurtriers" et les "paroles nauséabondes", qui "propagent le racisme et l’antisémitisme et mettent à mal la cohésion dont notre société a plus que jamais besoin".